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Lettre au préfet de la Drôme : urgence sanitaire et sociale

En Drôme comme sur tout le territoire national et partout dans le monde, sévit l’importante épidémie dite du coronavirus. Y faire face implique des mesures urgentes de deux ordres, sanitaires et socio-économiques. Monsieur le Président de la république puis Monsieur le Premier ministre au nom du gouvernement alertent avec justesse sur la gravité de la situation et sur la dimension exceptionnelle des mesures immédiates à mettre en œuvre pour la traiter avec la perspective d’un autre lendemain.

La fédération de la Drôme du Parti Communiste français à envoyé une lettre au préfet concernant l’urgence sanitaire et sociale.
Elle demande au préfet de prendre des mesures d’urgences, soulignant le décalage entre les discours et les actes qui ne suivent pas.
D’autres fédérations comme celle du var ont une démarche similaire. 

MONSIEUR LE PRÉFET,

En Drôme comme sur tout le territoire national et partout dans le monde, sévit l’importante épidémie dite du coronavirus. Y faire face implique des mesures urgentes de deux ordres, sanitaires et socio-économiques. Monsieur le Président de la république puis Monsieur le Premier ministre au nom du gouvernement alertent avec justesse sur la gravité de la situation et sur la dimension exceptionnelle des mesures immédiates à mettre en œuvre pour la traiter avec la perspective d’un autre lendemain.

Cependant nous déplorons un profond décalage entre ces déclarations et la réalité vécue sur le terrain. Le confinement, solution indispensable est sévèrement réprimé s’il n’est pas respecté.  Cette exigence n’est cependant pas la même partout. Nombre de salariés sont en effet appelés à se rendre à leur travail (Amazon, Délifruits, entreprises du Btp…) alors que les activités qu’ils accomplissent sont loin d’être essentielles pour répondre à l’urgence prioritaire qui est de soigner les malades et de mettre pour cela à disposition dans les plus brefs délais tous les matériels, protections et médicaments nécessaires. Et comment être sûrs que ces lieux de travail ne deviendront pas de nouvelles sources de la contamination ?

De même, toutes les conditions d’hygiène sont loin d’être remplies. Par exemple, des services, des établissements disposent de masques et de gants de protection alors que d’autres n’en n’ont pas ou que partiellement. C’est notamment le cas dans des EHPAD mais aussi dans certains services d’établissements hospitaliers, et que dire dans les commerces ! N’est-il pas paradoxal que des entreprises non essentielles disposent de ce type de matériel ? Les services de réanimation réduits à portion congrue par des années de restructuration de l’Hôpital, sont ou vont être rapidement dans l’incapacité de répondre à la demande ; idem en ce qui concerne le matériel respiratoire.

C’est pourquoi, M. Le Préfet, nous vous alertons et sollicitons votre intervention afin que tout soit fait dans notre département et au plan national pour prendre effectivement la mesure des enjeux de ce moment particulièrement anxiogène et difficile pour la population, notamment pour les plus faibles.

C’est pourquoi nous proposons :

  1. L’arrêt immédiat des activités non essentielles et la réaffectation aux hôpitaux des matériels de protection actuellement utilisés pour ces activités ainsi que la mobilisation, la conversion, voire la réquisition de secteurs industriels pour la production de masques, de gel hydro-alcoolique, de tests, de matériels respiratoires afin de répondre aux besoins de toute la population.
  2. La pratique systématique et immédiate de tests de dépistage aux fins d’isoler et de soigner au plus tôt les malades pour lutter efficacement contre l’épidémie et permettre aux immunisés de s’impliquer concrètement dans une solidarité active.
  3. Le déblocage sans délai de fonds afinde rouvrir des lits et réhabiliter certains établissements (Saint Vallier, Die, Ex Ehpad de Romans) et embaucher sans délai des personnels soignants avec l’exigence de reconnaître les qualifications et d’augmenter les salaires de toutes et tous.
  4. L’organisation de la mobilisation totale de secteurs-clé comme les laboratoires d’analyse, les cliniques et hôpitaux privés et le renforcement des services publics d’Etat et locaux pour loger les sans-abri, pour apporter soins, aide, soutien et sécurité aux populations.

Enfin, nous pensons avec la grande majorité de nos concitoyens que dans une période où nous avons besoin de mobiliser toutes les énergies et les compétences, la démocratie sanitaire est plus que jamais une nécessité. C’est pourquoi nous proposons la création de commissions départementales associant élus, professionnels de santé, représentants syndicaux, d’associations et d’organismes de prévention.

Ces commissions auront pour fonction d’évaluer les besoins, suivre la mise en œuvre des mesures ci-dessus et assurer une prise de décision collective face aux enjeux de santé publique actuels et à venir, notamment en mobilisant les moyens financiers nécessaires (cotisations et fiscalité des entreprises et des revenus financiers, trésoreries des grandes entreprises, mais aussi recours aux établissements bancaires, et d’assurances implantés sur le territoire départemental.

Voilà les propositions que dans un esprit responsable et constructif nous souhaitions vous soumettre en tant que dépositaire de l’autorité de l’État dans notre département et à ce titre, représentant direct du Premier ministre et de chaque ministre, chargé ainsi de la mise en œuvre au niveau départemental, des politiques de développement et d’aménagement du territoire.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de ma haute considération.

Pour la Fédération du PCF Drôme
Jean-Marc Durand.

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