Conseil National

Le point de vue de Denis Durand sur le déroulement du Conseil national

Le conseil national du PCF réuni le 13 mars s’est prononcé en faveur d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022. Fabien Roussel notre secrétaire national s’est déclaré disponible pour être candidat, ainsi que Grégoire Munck du 94 et Emmanuel Dan Tran du 75.

Le conseil national du PCF réuni le 13 mars s’est prononcé en faveur d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022. Fabien Roussel notre secrétaire national s’est déclaré disponible pour être candidat, ainsi que Grégoire Munck du 94 et Emmanuel Dan Tran du 75.

Le conseil national a ainsi adopté le projet de résolution qui est maintenant soumis au débat des communistes jusqu’à la conférence nationale du 10 avril.

La commission chargée d’élaborer ce projet de résolution avait été animée de débats très intenses, comme le montre un article de ce blog.

1 – Au conseil national, les camarades favorables à un nouvel effacement du PCF à l’élection présidentielle, poursuivent leurs actions malgré le vote à plus de 80 % d’orientations engageant le Parti à créer les conditions d’une candidature communiste. Ils se sont fortement mobilisés. Ils ont avancé en particulier deux arguments : la peur d’un second tour Macron-Le Pen, voire de l’élection, aujourd’hui envisageable, de Marine Le Pen, et la peur d’une disparition de notre groupe à l’Assemblée. On trouvera sur ce blog la réfutation de cette position dans les interventions de plusieurs membres du conseil national. De fait, cette position conduite par Pierre Laurent est restée minoritaire. Le conseil national a en particulier rejeté, par 62 voix (53%) contre 53 (46 %) et 6 abstentions un amendement présenté par Pierre Laurent, qui ouvrait la perspective d’un retrait de la candidature communiste avant l’élection. Pour mémoire, à la fin de la phrase Tout au long de l’année à venir, le PCF prendra les initiatives à même de réunir les conditions d’une alternative politique autour d’un pacte d’engagements législatifs communs, l’amendement visait à ajouter : assumera ses responsabilités pour de nouvelles décisions si les évolutions politiques le permettent et le nécessitent.

2 – Un autre amendement, présenté par Frédéric Boccara, Evelyne Ternant et André Chassaigne, visait à lever l’ambiguïté introduite dans le texte par l’objectif d’aboutir, avant l’élection présidentielle, à un « pacte d’engagement législatif commun » avec les autres forces de gauche, au risque de conduire à subordonner la bataille présidentielle à la négociation d’accords électoraux pour les législatives. Le paragraphe concerné était le suivant : « [les communistes] proposent dès lors que se construise, avec toutes les forces qui s’y montreront prêtes, en lien avec le mouvement populaire, et sur la base de mesures remettant en cause les logiques capitalistes, un pacte d’engagements législatifs communs pour une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Non un contrat de sommet, mais une réponse véritable aux attentes du pays. Dans chaque circonscription, nous voulons libérer les immenses aspirations au changement, prendre appui sur la richesse de chaque territoire ».
L’amendement proposait de remplacer ce paragraphe par : Dans ce but, durant la campagne présidentielle, ils proposeront que se construise, au lendemain de l’élection, un pacte d’engagements communs entre toutes les forces qui s’y montreront prêtes, en lien avec le mouvement populaire, et sur la base de mesures remettant en cause les logiques capitalistes. Constitué sur un socle partagé de mesures immédiates, de propositions structurelles et d’ententes électorales, ce pacte d’engagements permettrait de renforcer, au sein de l’Assemblée nationale, le poids des communistes et celui de la gauche, ouvrant à la constitution, si le rapport des forces le permet, d’une majorité politique à même de sortir le pays de la crise.
Bien que le secrétaire national Fabien Roussel s’est prononcé pour le rejet de cet amendement.
L’amendement a recueilli 29 voix (24,2%). 91 membres du conseil national se sont prononcés contre (75,8%) et 4 se sont abstenus. L’amendement a donc été rejeté.

3 – Le conseil national s’est conclu par un vote sur la résolution qui sera soumise au débat de la conférence nationale. Le vote s’est déroulé en deux temps.

Dans un premier temps, la partie du texte qui précède l’intertitre Une candidature communiste à la présidentielle, utile pour transformer la France et reconstruire la gauche a été globalement adoptée par 73 voix (64%) contre 41 (36%). Il y a eu 13 abstentions.

4 – Ensuite, les membres du conseil national ont été amenés à se prononcer entre deux versions de la fin du texte, la première, favorable à une candidature communiste, étant issue de la commission du texte, la seconde ayant été présentée par plusieurs camarades, dont Robert Injey et Nadine Garcia.

a) La première version favorable à une candidature communiste a été adoptée par 68 voix (60%).

b) La seconde manoeuvrant contre la candidature communiste a recueilli 45 voix (40%). Il y a eu 18 abstentions.

Beaucoup de communistes ont été surpris de constater que bien qu’ayant été rejetée, la deuxième version continue pourtant de figurer, à la suite du texte adopté par le conseil national, dans le document préparatoire à la conférence nationale publié à l’issue de la réunion.

Ce privilège accordé à une tendance au sein de la direction du parti doit inciter à la vigilance pour garantir l’expression libre et non biaisée de la volonté des communistes, d’ici à la conférence nationale, pendant son déroulement et ensuite.

Il convient maintenant de nourrir le débat pour permettre aux communistes d’aborder de façon offensive les échéances électorales et de s’engager unis dans les résistances à la crise et dans la construction d’une alternative politique.

3 comments on “Le point de vue de Denis Durand sur le déroulement du Conseil national

  1. Merci de nous informer de tout cela. Et continuer à le faire.

    • C’est vrai que je n’ai pas bien compris la présence des deux versions de la fin du texte, étant donné qu’il y a eu vote comme pour d’autres parties qui elles figurent dans la version votée par la majorité . J’avoue que ça rappelle désagréablement les péripéties obscures qui ont présidé au vote pour la candidate aux régionales d’Ile-de-France.

  2. Pedinielli.D

    L’explication est très claire. Merci

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