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Déployer la réflexion et l’action communistes à la hauteur des enjeux !

La situation actuelle du pays et du parti montre l’extrême importance qu’il y a à ce que le parti dispose d’une capacité de mobilisation autonome sur des idées porteuses d’une perspective réellement transformatrice.

Comment le CN va-t-il réussir à traiter la question d’une nouvelle étape de sortie de la dilution et de l’effacement du PCF ? Le piège et les lignes de force de l’électoralisme pèsent fort. D’autant plus que la situation délétère à gauche et le poids de l’élection présidentielle dans les comportements politiques peuvent pousser fortement dans ce sens. Pourtant la situation actuelle du pays et du parti montre l’extrême importance qu’il y a à ce que le parti dispose d’une capacité de mobilisation autonome sur des idées porteuses d’une perspective réellement transformatrice. Elle indique de même l’extrême importance de développer un travail d’appropriation de l’analyse marxiste et des idées novatrices nouvelles.

De ce point de vue, ces derniers temps, les réunions du CN se sont beaucoup consacrées à la discussion de déclarations générales, souvent en réaction à l’actualité, et de textes de principes et d’orientation évoquant la situation nationale, la gauche, l’élection européenne ou les conflits internationaux. Mais les propositions de campagnes d’action construites (services publics en lien avec l’enjeu de l’Europe), la discussion de revendications proprement politiques au-delà de la répétition de revendications syndicales (en particulier sur l’inflation), le débat sur les contenus de notre communication, les échanges sur les initiatives locales à partager n’ont pas eu lieu, malgré des demandes réitérées. L’action politique est conçue et proposée dans le cadre d’un fonctionnement interne très centralisé. Cela ne facilite pas l’intervention du parti dans le pays, par ses militants, les sections, les fédérations, ni le débat mobilisateur de celles et ceux qui veulent lutter. C’est pourtant décisif pour dépasser en pratique l’électoralisme et les jeux d’alliance de circonstances.

Cela concerne aussi le besoin de prises d’initiatives autonomes du parti sur le conflit israélo-palestinien, à partir de ce qu’ont tenté les sections et fédérations dans le pays. Mais c’est aussi le besoin d’éclairer sur les enjeux concernant les moyens financiers pour dépasser le blocage et les divisions à gauche. La crise de la gauche en France et en Europe est profonde, elle tire tout le monde vers le bas et renforce les droites et leur extrême-droite, en effaçant l’imaginaire d’une alternative progressiste. Il est urgent d’ouvrir au contraire la perspective d’un rassemblement réuni sur un socle de propositions à la hauteur des transformations dont notre société a besoin, qui seraient mises dans le débat public. C’est sur ce sujet que devraient se concentrer nos interventions sur les problèmes de la gauche.

Se saisir d’une riposte sur le budget et le PLFSS pourrait être l’occasion d’avancer là-dessus, sur la base de propositions correspondant au programme de fond du parti posant la question ― centrale ― d’un budget et de sa construction permettant de changer le rôle des entreprises, se démarquant d’une focalisation sur la seule répartition : par exemple, sur la modulation des cotisations sociales selon la politique salariale de l’entreprise, sur une fiscalité des entreprises incitatives ou la question cruciale d’une nouvelle conditionnalité des aides publiques. Cette bataille sur le budget, aujourd’hui écrasé par l’augmentation des intérêts de la dette publique consécutive à la hausse des taux de la BCE, poserait aussi les questions de financement des services publics, des collectivités locales et d’une autre politique monétaire européenne. Ce pourrait être l’occasion d’une élaboration en commun parti-élus qui ne renvoie pas ce débat uniquement au Parlement, et permette d’avancer avec le mouvement social.

De même, la « version préliminaire et pour consultation » d’un Plan climat du PCF exige un débat dans le parti sur son contenu, pour une élaboration réellement démocratique ― ce qui n’est pas actuellement le cas ― pour éviter la dérive technocratique. L’objectif est que ce plan soit un outil pour des luttes immédiates, sociales et politiques, et qu’il ne soit pas récupéré pour accompagner les idées de décroissance et de « possibilisme » d’une neutralité carbone, ignorant la nécessité de commencer à changer sur le fond les rapports de production et les rapports internationaux.

Est-ce que le CN et la façon dont les débats seront organisés vont permettre cela ? Cela commence à devenir vital pour le PCF, nos combats, mais aussi pour la gauche toute entière !

3 comments on “Déployer la réflexion et l’action communistes à la hauteur des enjeux !

  1. La ligne proche de LFI de l’Humanite, on en parle???
    Jean Robert Franco

  2. Besse Daniel

    Dans sa critique du ” Programme de Gotha ” K. Marx ne s’effaçait pas , il condamnait le socialisme utopique de la social-démocratie qui n’attaque pas sur le fond la logique du capital . Qui se contente de quelques aménagements pour retomber dans une crise encore plus profonde plus tard . Le PCF doit mettre en avant les propositions des 38ème et 39ème Congrès afin d’aider les luttes immédiates , ne pas attendre les élections car rien ne viendra d’en haut . Surtout quand on voit que la social-démocratie ne veut rien changer .De la rose au poing du Congrès d’Epinay en 1971 à aujourd’hui , quel gâchis . De la rose , il ne reste plus que les épines qui va nous “filer” le tétanos ( la peste brune). J’aimerais savoir combien la France a payé d’intérêts aux banques depuis 1974 ?

    • Besse Daniel

      Dans les années 1960 , à plus de 21 pour cent le PCF se sentait ” isolé ” . Pour sortir de son “isolement” il lance la stratégie de l’union de la gauche sur la base d’un programme commun . De son côté le PS signe en 1972 le programme commun avec l’idée de prendre 2 à 3 millions de voix au PCF . Ce qui a été fait . En voulant sortir de son ” isolement ” le PCF s’est isolé , effacé au profit de la social-démocratie , voir pire du social-libéralisme . ” Je vois l’épine de la rose dans le bouquet que vous m’offrez ” . disait M. Robespierre . Le PCF ne doit pas s’effacer , il doit mettre en avant ses propositions , sa perspective pour aider les luttes immédiates . Les élections même si elle sont importantes ne suffisent pas .

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