Conseil National

Conférence nationale du PCF 15 octobre 2023 le point de vue de Denis Durand, son intervention ainsi que celles de Evelyne Ternant, Jean Marc Durand, Frédéric Boccara

Tonalité très saine des débats de la conférence nationale, nombreuses interventions autour de la notion de "souveraineté populaire", non nationaliste, non protectionniste. Soutien remarqué de Francis Wurtz à la proposition de fonds européen pour les services publics, "dont il tient à souligner qu'elle est due à Paul Boccara".

  1. la tonalité des débats

Tonalité très saine des débats de la conférence nationale, nombreuses interventions autour de la notion de “souveraineté populaire”, non nationaliste, non protectionniste. Soutien remarqué de Francis Wurtz à la proposition de fonds européen pour les services publics, “dont il tient à souligner qu’elle est due à Paul Boccara”.

Mais pour l’heure absence d’appel à organiser la campagne européenne autour de mobilisations pour les salaires, l’emploi, les services publics, la paix et la sécurité. Et pas de cadre clair sur le débat dans le Parti sur les candidatures.

Le CN et la conférence ont adopté plusieurs résolutions disponibles sur le site pcf.fr

https://www.pcf.fr/israel_palestine_ensemble_pour_la_paix_et_la_justice

https://www.pcf.fr/contre_le_terrorisme

https://www.pcf.fr/ensemble_pour_le_progres_social

https://www.pcf.fr/rassemblement_de_la_gauche_et_des_ecologistes

Le Cn a voté à l’unanimité de résolutions sur la Palestine et vote quasi-unanime (92,6 %) d’une déclaration sur la NUPES évitant l’écueil d’une “sortie” uniquement motivée par les prises de position de la FI sur le Hamas.

2) Intervention de Denis Durand à la Conférence nationale – 14 octobre 2023

Chaque jour qui passe, chaque événement, chez nous et dans le monde, rapproche le Rassemblement national du pouvoir.

L’extrême-droite tire sa force de la faiblesse de la gauche. Pour les gens, la gauche c’est : plus d’impôts sous prétexte de défendre les services publics. Mais l’expérience de notre peuple, c’est que les services publics se portent aussi mal sous la gauche que sous la droite.

La conclusion s’impose : on n’endiguera pas le fascisme, on ne répondra pas à la colère et aux angoisses de nos concitoyennes et concitoyens, avec le programme de la NUPES. Par exemple, se contenter de taxer les dividendes excesssifs comme Hollande en 2012, c’est-à-dire de simples mesures de répartition des richesses, sans s’en prendre à la façon dont le capitalisme produit les richesses en épuisant la nature comme les êtres humains : qui peut encore croire que cela pourrait suffire à répondre à la crise économique, à la crise écologique, à la crise politique ? Il faut aller au fond des choses.

Et le fond des choses est profondément lié aux enjeux européens et mondiaux. La société française est en train de s’appauvrir, elle le vit douloureusement dans les atteintes au pouvoir d’achat et dans l’effondrement des services publics. Et pourtant, depuis 2008, la BCE a déversé des milliers de milliards d’euros sur l’économie, et encore plus depuis 2020. Que s’est-il donc passé ? C’est que cet argent a été mal utilisé, par les financiers et les multinationales. Beaucoup d’argent, pas assez d’emploi, de formation et donc de richesses créées : voilà pourquoi l’inflation nous saute à la figure depuis deux ans.

Face à l’inflation, les banques centrales, au lieu de corriger le tir, ne savent faire qu’une seule chose : retirer l’argent ! Elles remontent les taux d’intérêt, et elles étranglent les particuliers qui veulent acheter un logement, les PME-TPE qui voudraient embaucher. Elles étranglent le financement des services publics.

Au contraire, on a besoin d’argent pour réparer les services publics, pour augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux, pour donner un vrai métier aux millions d’étudiants et d’apprentis que le capitalisme condamne à la précarité. On a besoin d’argent pour réussir la révolution écologique. La transformation écologique de nos productions et de nos consommations, c’est au moins 4 200 milliards d’euros de dépenses sur trente ans, pas loin de deux années de PIB, qu’il faut commencer à avancer tout de suite.

Autrement dit, le problème n’est pas de « désobéir aux traités » européens – cela, il y a bien longtemps que les grands États européens le font quand les intérêts du capital sont en jeu. Ce que nous voulons, c’est beaucoup plus : obliger les institutions européennes, y compris la BCE, à obéir aux différents peuples européens. En somme, construire une souveraineté populaire sur l’argent et sur l’économie.

Bien sûr, cela suppose de changer les traités. Mais on commence par quoi ? Par des années de négociation, sans rapport de forces ? Nous proposons de commencer tout de suite le rapport de forces, dans les luttes concrètes, par exemple pour obtenir que les fonds indispensables pour réparer l’hôpital, l’école, la police, la justice, l’administration fiscale… soient avancés par un Fonds de développement écologique, social et économique européen financé par la BCE à taux zéro ou négatif. C’est en gagnant ces batailles – car elles peuvent être gagnées – que nous créerons les conditions politiques de nouveaux traités.

Lançons de grandes batailles pour les services publics, pour les salaires, pour l’emploi, pour la paix et la sécurité en France, en Europe et dans le monde. Appelons toutes les forces politiques, syndicales, les associations, à y participer.

Mettons à profit la campagne des élections européennes pour faire le lien entre ces batailles et la reconstruction d’une perspective politique. C’est pour cela que nous avons besoin de Frédéric Boccara en position éligible : il faut des candidatures de combat, et des élus de combat, pour les incarner et les porter au Parlement européen. Et c’est ainsi que nous contribuerons à régénérer la gauche et à sortir de l’impuissance face au retour de la bête immonde.

3) intervention d’Evelyne Ternant sur l’ Union Européenne et industrie

La politique industrielle a été pendant longtemps un mot « tabou » dans les conceptions libérales de l’Union Européenne (UE). La politique de la concurrence était censée remplir toutes les fonctions, stimuler les innovations et récompenser les meilleures, garder sur le territoire européen les productions nobles, à haute valeur ajoutée et non polluantes, démontrer l’efficacité supérieure du marché. Sous le choc des pénuries et de l’inflation, les dirigeants européens ont été mis devant le fait accompli d’une dépendance extérieure pour des biens qui constituent la base des processus industriels et de la transition écologique.
Par ailleurs, le plan Biden IRA (Inflation Reduction Act, )de subventionnement massif de «l’industrie verte», associé aux sanctions contre la Chine, imposées à l’UE au nom du principe impérialiste d’extraterritorialité, et au privilège du dollar, font peser un risque de décrochage industriel, qui a fini par être perçu, même par les plus obtus des libéraux.

Dans ce contexte, il y a changement de pied important de l’UE sur l’industrie, dont il faut prendre la mesure. Il y a désormais un plan « industrie 0 émission nette », des plans sectoriels de développement, et surtout une évolution importante sur le subventionnement direct des entreprises par le états, qui tombait régulièrement sous le couperet de la « concurrence libre et non faussée ». Les Etats européens sont désormais autorisés à financer sans limitation les entreprises qui produisent des technologies manquantes ou en lien avec la transition écologique. Ils sont même autorisés officiellement à aligner leurs subventions sur celles de « l’extérieur » -entendons principalement les Etats-Unis-, pour le plus grand intérêt du capital multinational, qui a toute latitude pour mettre aux enchères ses implantations.

C’est ainsi que la firme américaine Intel vient d’imposer à l’Allemagne de relever la subvention initialement prévue à 6,8 milliards d’euros à 9,9 milliards pour implanter une usine de semi-conducteurs. De même, Bruno Le Maire a sorti le carnet de chèques pour la nouvelle implantation de STM-electronics à Crolles, en Isère, en partenariat avec la fonderie américaine Globalfoundrie, pour produire également des semi-conducteurs. Le financement public sera de 2,9 milliard pour un investissement de 7,5 milliards.


En un sens, les états retrouvent de la souveraineté nationale pour développer leur industrie : mais pour qui, pour quoi, et avec quels effets ?

1-Une concurrence accrue entre les états pour attirer le capitaux, ce qui renforce le les inégalités territoriales au sein de l’Europe, entre les états riches qui peuvent arroser et les autres. Le fractionnement géographique actuel de l’Europe, où l’industrie est concentrée sur l’Europe du Nord et de l’Est, et où l’Europe du Sud subit une désindustrialisation accélérée ne peut que s‘accentuer.

2-L’abence de reconstitution de filières industrielles. Il y aura seulement des niches décidées par les multinationales, avec leurs critères capitalistes contre l’emploi et la formation, et la coexistence à l’échelle européenne de doublons en concurrence et de « trous dans la raquette ».

3-L’abandon d’une perspective de financements mutualisés à l’échelle européenne, en particulier ceux de la BCE, les seuls à même de répondre à l’ampleur des besoins. Le financement par les états se heurtera forcément aux limites du prélèvement fiscal, même en supposant une réforme progressiste.

La notion de « souveraineté nationale industrielle » pose problème au regard de la nouvelle industrialisation que nous portons, et de ses trois dimensions :

1-une démarche de planification démocratique et décentralisée qui parte des besoins et des projets des territoires. Il s’agit de la souveraineté des salariés et des citoyens sur les choix des entreprises.

2-une coordination de ces propositions à l’échelle européenne pour construire ou reconstruire des filières industrielles cohérentes dans le cadre de coopérations, par exemple dans les pompes à chaleur, les petits réacteurs nucléaires SMR, etc…Il s’agit en fait de disposer à l’échelle nationale de « briques » ou de « segments » stratégiques pour construire des coopérations à égalité, en Europe et au-delà.

3-La question du financement qui, pour échapper aux marchés financiers et aux limites du financement par l’impôt, passe par la création monétaire de la BCE.

Attention à ne pas affaiblir l’ambition d’une nouvelle industrialisation dans le cadre étroit, décalé et largement illusoire d’une souveraineté nationale, car notre combat est celui de la souveraineté populaire à tous les niveaux, local, national et européen.

4) Intervention Jean-Marc Durand.

La campagne des élections européenne dans un contexte où nombre de questions relèvent d’enjeux internationaux de plus en plus importants pour la vie des gens : paix, climat, énergie, transport, politique monétaire dont l’inflation, doit représenter pour nous PCF, un temps fort de l’expression et de la mise en débat de nos propositions :

 Réforme fiscale à l’heure ou galope la fraude fiscale internationale, il faut de nouveaux outils d’intervention, d’action et de répression, européens et nationaux avec de vraies coopérations.

 Quel rôle de la BCE et quelle utilisation de l’euro ce qui renvoie à la création d’un fonds social et solidaire proposant des prêts à taux zéro pour développer les services publics et une nouvelle industrialisation.

 Le développement des services publics comme moyen pour répondre aux besoins sociaux des populations mais aussi comme moyen de régulation et d’une nouvelle maîtrise publique et sociale ainsi que vecteur et soutien d’une nouvelle industrialisation.

D’où la nécessité d’une liste autonome, ouverte du PCF à cette élection.

D’où le besoin de renforcer dans le projet de résolution la partie relative aux services publics en y intégrant la question du fret SNCF comme un objectif de lutte concrète.

D’où la nécessité de prendre à bras le corps les problématiques économiques qui sont au centre de tout et de disposer parmi nos candidats.es éligibles, un camarade comme Frédéric Boccara qui, c’est sûr, mènera le combat sur ces questions.

Aujourd’hui, pour relever le défi posé par le Rassemblement National, pour créer les conditions d’un rassemblement à gauche d’une toute autre ampleur, tant en contenu qu’en périmètre des forces engagées, nous devons prendre la bataille des européennes très au sérieux. Elle est le moyen de nous identifier, d’affirmer notre originalité et de jouer un rôle clé dans la construction d’une gauche nouvelle, proposant un modèle social ambitieux, capable de redonner sens et repères à l’engagement de nos concitoyens.ennes.

Nous pourrons ainsi démontrer qu’il est possible de dépasser à la fois les options gauchistes : « on balance tout et on verra après » et les visées fédéralistes qui, au prétexte des difficultés actuelles liées au type de construction de l’Union Européenne, nous conduiraient dans un enfermement et des crises toujours plus profonds. Cela réduirait à portion congrue tout moyen d’expression réelle et toute possibilité de respect de la souveraineté populaire.

5) Intervention à propos du rassemblement à gauche

Jean-Marc Durand.

Tout d’abord, je voudrais dire que je partage les propos introductifs de Fabien et je souligne comme lui le besoin d’un type nouveau de construction de l’union à gauche. Il nous faut un rassemblement fondé sur une nouvelle conception qui sorte des méthodes hégémoniques et d’humiliation car 50 circonscriptions pour le PCF en 2022 c’était une humiliation, une revanche par rapport à la présentation d’une candidature communiste à la présidentielle.

Il nous faut en effet concevoir autrement le rassemblement car il y a justement besoin de rassembler plus et mieux tout d’abord face au Rassemblement National et pour cela il s’agit de redonner confiance en la gauche afin que cette dernière retrouve et reconquiert son électorat qui se réfugie soit dans l’abstention, soit qui vote extrême-droite.

Et cela suppose déjà de sortir de l’invective et des injures entre forces politiques de gauche, exigence de départ minimum mais surtout de concevoir cette construction à partir de propositions et de contenus précis et suffisamment clairs mettant en capacité de rassembler.

Car il y a beaucoup de différences entre forces et partis de gauche sur les contenus mais aussi les objectifs et les moyens ce qui est normal car si plusieurs organisations existent c’est justement parce qu’elles portent des choses différentes.

Mais pour être crédible et surtout pour réussir, il y a besoin de réduire ces différences et cela passe par un débat ouvert, loyal, franc et démocratique entre forces de gauche et avec la participation et l’intervention des citoyens et des salariés sur des questions fondamentales comme la définition des objectifs que nous voulons atteindre, leur financement et les pouvoirs d’intervention et de contrôle dans l’entreprise, la cité et dans tous les lieux de pouvoirs.

J’ai proposé un amendement en ce sens non retenu mais dont l’esprit a été reprise ensuite dans une proposition de Evelyne, elle prise en compte.

L’amendement venait après : pour la justice et la paix (avant-dernier paragraphe) et disait ceci : « nous pourrions tout particulièrement ouvrir des chantiers de débat et d’action sur les enjeux de financement de nos services publics et de la protection sociale ainsi que sur la place et le rôle des salariés à l’entreprise comme dans la cité ».

6) Intervention de Frédéric Boccara

1. Le point marquant de la situation actuelle, c’est la crise et sa progression. C’est bien sûr la question de l’inflation et du pouvoir d’achat, avec l’appauvrissement qui d’étend, mais bien au-delà, c’est la question de l’emploi et de la déstabilisation profonde du travail. C’est aussi la récession en Allemagne et la croissance très faible en France, ainsi que les très graves difficultés des pays du Sud et des émergents. Les tensions économiques sous-jacentes sont très fortes. Je dis croissance molle, mais des éclatements sont possibles. Les institutions européennes portent une lourde responsabilité avec la hausse des taux par la BCE, suiviste de l’impérialisme US, qui tue la croissance, alimente l’austérité et entre dans une concurrence renforcée.

2. Le sentiment de nos citoyens sur l’Europe c’est à la fois la colère et la conscience qu’il faut une construction européenne. Chez les mêmes personnes. Colère contre le néolibéralisme porté par « l’Europe », contre les pouvoirs confiés à « la finance », colère exploitée par la droite et les fascistes. Mais c’est aussi le sentiment qu’il faut une Europe, qu’elle peut protéger, être utile ― les macronistes surfent là-dessus. Pour notre part nous pensons ― et devons faire entendre ― qu’il faut une autre Europe.

  1. Une Europe basée sur la souveraineté populaire.
  2. Une Europe porteuse d’un autre modèle social européen ― visant sur la sécurisation de tous les moments de la vie, avec en pivot la sécurisation de l’emploi et de la formation ― et d’émancipation humaine
    • ce qui exige des moyens :
      • l’appui au développement des services publics,
      • une nouvelle industrialisation et une nouvelle alimentation
      • développer la protection sociale et les capacités humaines
      • développer la culture et les libertés, dont les droits d’intervention sur les entreprises et sur l’utilisation de l’argent
    • ce qui appelle une logique et des règles de coopération et de lise en commun, démocratique, et non au lieu de la concurrence à tous les étages
  3. Un autre ordre du monde, auquel l’Europe et la France peuvent contribuer, avec ses deux dimensions majeures, la paix et d’autres relations économiques (tant avec les Etats-Unis, que l’Afrique, les émergents ou les BRICS). Nous voulons de de nouvelles sécurités sociales et pacifiques pour le co-développement et la planète.

3. Il y a besoin de mener cette campagne des élections européennes comme une bataille sociale, avec des propositions politiques. Ne surtout pas la réduire à une campagne d’image.

Nous pourrions ― nous devrions ― engager, dès à présent,

– Une campagne pour les services publics exigeant un plan de 100.000 embauches à l’hôpital, de 50.000 emplois dans l’éducation nationale, les milliers d’emplois et milliards d’investissements nécessaires pour doubler la part du fret ferroviaire, en consolidant l’opérateur public SNCF au lieu de le démanteler.

C’est possible immédiatement en créant un Fonds européen pour les services publics, alimenté par la création monétaire de la BCE, finançant à 0%, voire à taux négatif, les dépenses des Etats de l’UE si elles développent les services publics et leur emploi, doté d’une gouvernance démocratique, ouvert à tous les pays de l’UE, en solidarité, car les besoins de services publics sont criants partout.

– Une campagne pour une nouvelle industrialisation, répondant au triple défi écologique, de maîtrise de notre développement matériel et technologique, voire de souveraineté (celle-ci n’est pas possible dans tous les domaines) et de promotion de l’emploi en qualité comme en quantité.

Il s’agit de donner la priorité à l’emploi, c’est-à-dire de renverser les priorités, et donc d’entrer dans une tout autre relation avec les entreprises, ce qui exige des pouvoirs sur les entreprises et les banques. Nous pouvons nous appuyer sur la remise en cause par les organisations syndicales des aides publiques aux entreprises et de leur logique, tout particulièrement les exonérations de cotisations sociales.

―> Travaillons nos initiatives dès maintenant, pour la campagne. Il faut qu’à la sortie, on puisse dire : les communistes lancent une grand campagne européenne pour développer et financer les services publics !

4. La gauche et le manque de perspectives politiques.

La gauche est en crise pour des raisons de fond, de projet. Elle est aussi une crise à cause d’une conception étroite du périmètre de la gauche et d’une posture qui pose problème. Nous voulons transformer la gauche, un autre type d’union, élargie, pluraliste et agissante, se nourrissant du débat.

Précisément, la bataille européenne est une occasion de faire progresser nos objectifs et notre conception de la gauche.

D’un cpoté, à gauche, on a ceux qui prétendent « renverser la table » et casser ― or ce sont les plus opprimés qui paient le prix fort quand on casse, c’est pourquoi avons toujours combattu la « politique du pire ». Et en plus une fois élus, ils ne font pas grand-chose.

De l’autre côté, nous avons la posture, développée par EELV et une grande partie du PS, qui consiste à beaucoup parler d’objectifs sociaux ou écologiques, parfois séduisants, … et à accompagner la construction européenne actuelle, au motif de ne pas casser, réclamant au mieux quelques améliorations, mais surtout dans une option fédéraliste tout en évitant de parler d’un tournant sur les moyens financiers et les pouvoirs.

Or précisément, notre option dépasse cette opposition stérile et peut permettre à la gauche de s’y retrouver. Tout particulièrement si nous menons une bataille pour les services publics et leur financement massif. En menant une campagne sociale et politique, par l’action, la mobilisation, l’interpellation de l’UE mais aussi de macron et des autres forces, nous pouvons aider à déverrouiller. Mais il faut vraiment décider de s’y mettre, sans atermoiements.

C’est pourquoi d’une part j’appuie l’idée d’une campagne autonome, avec une tête de liste communiste, pour une liste de large rassemblement à partir de ce type de contenus et de posture.

D’autre part, il nous faut construire des initiatives, pour l’instant absentes, sur nos contenus et s’adressant à tout le monde :

  • Lutte, en construisant une mobilisation dans la durée sur nos propositions pour les services publics (tout particulièrement santé, éducation nationale, ferroviaire)
  • Débats, interpellation, construction, avec les syndicalistes, les associatifs, les différents partis de gauche, les citoyens, les salariés, pour avancer sur cette question « quels objectifs sociaux et écologiques à la hauteur des défis actuels? quels moyens et pouvoirs pour réussir à atteindre ces objectifs », depuis les milliers de recrutement dans les services publics, une nouvelle industrialisation, jusqu’à la question d’une organisation autre monde basée sur d’autres relations économiques.

5- Dans cette campagne, il va nous falloir allier mobilisations de lutte et besoin de présence dans les institutions. Préfigurer en quelque sorte notre conception communiste : un pied dans les luttes, un pied dans les institutions, pour montrer la nécessité de députés communistes, qui alertent, résistent, proposent, organisent la concertation des intéressés et mobilisent. Un peu dans l’esprit de ce que nous avions fait lors des différents appels et luttes pour General Electric et Alstom.

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