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Ouverture de la discussion sur la préparation des élections européennes de 2024: références dans le texte d’orientation que les communistes ont adopté au 39 eme congres.

La préparation de l’élection européenne devrait être l’occasion de dévellopper les orientations concernants le fonctionnement des instances de directions du Parti.

Avec l’ouverture de la discussion sur la préparation des élections européennes de 2024, il est utile de se référer au texte d’orientation que les communistes ont adopté au 39 eme congres.

L’AMBITION COMMUNISTE POUR DE NOUVEAUX « JOURS HEUREUX »

1) Nous y trouvons une première orientation et une indication à propos des élections européennes.

Référence : Chapitre VI. AGIR POUR LE RASSEMBLEMENT MAJORITAIRE DE NOTRE PEUPLE . Point 4. Porter nos idées dans toutes les élections

Le texte est le suivant :

Porter nos idées dans toutes les élections parce que chaque élection est un moment important de débat politique avec le pays et pour développer les mobilisations, nous avons décidé au 38e Congrès d’y être présent·es avec nos candidates et candidats. Cette présence, tenant compte des spécificités de chaque scrutin, est une condition de l’élargissement de notre influence dans le pays. Gagner des élu·es est un facteur décisif pour arracher des avancées utiles à notre peuple dans les institutions, pour faire entendre dans ces enceintes la voix de celles et ceux qui se battent pour le progrès social et la transition écologique, pour donner davantage d’écho à nos propositions. Les politiques publiques locales, que le pouvoir veut asphyxier, sont essentielles à la vie des Français·es. Elles sont pour les communistes, depuis toujours, un laboratoire d’expérimentations sociales et politiques novatrices. Elles sont un enjeu politique majeur face aux entreprises de mise en cause de la République sociale que nous défendons.

Les élections européennes de 2024 sont le prochain rendez-vous électoral auquel sera convié notre peuple. Nous voulons mener des batailles politiques qui changent la donne en Europe par des mobilisations, des prises de conscience sur les enjeux, en mettant en débat nos conceptions de la construction européenne et nos propositions. Cela pourra créer les conditions pour renouer avec notre représentation parlementaire. Notre responsabilité est d’autant plus grande que nous avons une place essentielle dans la gauche, et que nous avons joué un rôle central dans la Gauche unitaire européenne ainsi que dans la création du Parti de la gauche européenne. Nous participerons à cette élection et y défendrons notre vision de la refondation complète de l’Union européenne, en rupture avec les traités existants et résolument opposée à la course aux armements. Ni sortie de l’actuelle Union européenne ou de l’euro, ni assujettissement au projet capitaliste pour le continent, nous mettrons en avant des propositions allant dans le sens d’une union de nations et de peuples libres, souverains et associés, dans l’objectif de combattre la domination du capital. Nous proposons un fonctionnement à géométrie choisie, respectant les choix souverains des peuples et des nations du continent, ainsi que toutes les populations des territoires ultra-marins. Et une politique qui soit fondée sur le mieux-disant social et démocratique, comme sur les nécessaires coopérations industrielles, sanitaires, énergétiques. Le Parti communiste français a vocation à présenter une liste de large rassemblement aux élections européennes du printemps 2024. Il en crée les conditions. Pour préciser son projet, le PCF réunira une conférence à l’automne 2023.

2) Pour regarder ce que nous avons déjà fait sur la question de l’Europe, nous trouvons dans le texte l’ analyse suivante concernant l’élections européennes de 2019.

Référence : le chapitre I. 2018-2023 : DES ANNÉES D’ACTION AU SERVICE DE LA TRANSFORMATION DU PAYS2. Point 3 Retour sur les élections locales et notre campagne des européennes

Le texte est le suivant:

Notre campagne « Pour l’Europe des gens, contre l’Europe de l’argent » constitue une étape importante pour la visibilité des idées communistes, renforçant celle que nous avions maintenue au niveau local. Notre parti apparaît comme une force combattant pour une autre Europe et refusant les traités européens ultralibéraux qui ont dépecé notre industrie comme nos services publics. Nous ne cédons pas sur des valeurs essentielles : pour une autre société, émancipée du pouvoir de l’argent, contre la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme, contre le sexisme, pour l’accueil digne des migrant·es…

Notre liste, conduite par Ian Brossat, suscite de l’intérêt en incarnant un renouvellement de la vie politique. Sa composition fait une large place au monde du travail. Elle contribue à renforcer des liens avec des actrices et acteurs du mouvement social, de la culture et de la création, des intellectuel·les et des personnalités de gauche, nationalement et localement, comme l’ont traduit le comité de soutien ou les nombreux appels sectoriels au vote. Nos candidat·es mènent une campagne dynamique qui aide à créer les conditions d’une candidature à la présidentielle. Cependant, nous ne parvenons pas à réaliser la percée électorale voulue ; nous rassemblons 2,49 % (564 949 voix), ce qui ne nous permet pas d’obtenir des élu·es. Notre absence du Parlement européen est un handicap. Malgré une liste cherchant à représenter le monde du travail par sa composition, celui-ci n’aura pas identifié le vote communiste comme un levier répondant à ses attentes. Nous serons apparu·es comme un repère à gauche, sans parvenir à faire émerger l’originalité de nos propositions avec suffisamment de force pour mobiliser. Il faut souligner que le caractère antidémocratique du scrutin, qui élimine du calcul de la répartition des sièges toutes les listes qui n’ont pas obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés, aboutit à considérer comme nuls les suffrages exprimés de près de 4,5 millions d’électrices et d’électeurs.

3) concernant l’attitude à prendre par le Pcf nous trouvons les éléments d’orientation suivants :

Référence : chapitre II. DEVANT UN DÉFI DE CIVILISATION – point 3 .

Les principes et les cadres de la politique internationale et européenne du PCF : œuvrer à un internationalisme porteur d’émancipation.

Le texte est le suivant :

– Une France qui prenne des initiatives pour engager une refondation de la construction européenne, une union de peuples et de nations libres, souveraines et associées. Cette bataille doit être à la hauteur de celle menée en 2005 contre le TCE ; le PCF a été partie prenante de cette lutte qui rassembla largement et marqua une période d’intense politisation des enjeux européens :  une Europe qui rompe avec la logique néolibérale des traités européens actuels, avec le principe de « concurrence libre et non faussée » et avec les règles budgétaires austéritaires ;  une Europe qui soit fondée sur de nouveaux traités, abrogeant les précédents et portant un pacte social et démocratique entre les peuples et les nations ;  une Europe à géométrie choisie, respectant les choix souverains des peuples et des nations et rendant possible un large débat démocratique portant sur les coopérations nécessaires pour relever les défis climatiques, économiques, démocratiques.

– Les citoyennes et les citoyens doivent être placés au cœur de cette autre construction européenne ; la primauté doit être donnée au Parlement européen et aux Parlements nationaux dans l’élaboration des lois européennes, et la Commission européenne doit être réduite à un rôle de strict exécutif ; 

– une Europe qui réoriente la création et l’utilisation de l’argent pour l’emploi de qualité, la formation, les services publics et la transition écologique, contrôlée démocratiquement. Cela implique de créer un fonds européen de développement écologique et social financé par la création monétaire de la BCE, et placé sous contrôle démocratique, de lutter contre l’évasion fiscale en instaurant une imposition à la source des bénéfices des multinationales, et en mettant en place des règles pour empêcher le dumping fiscal entre les États, en luttant contre les paradis fiscaux, y compris en son sein. Il est ainsi possible de suivre les recommandations du Giec de consacrer à la transition écologique 6 % du PIB annuel, c’est-à-dire 900 milliards par an à l’échelle européenne ;

– une Europe qui soit fondée sur l’alignement par le haut des droits sociaux et démocratiques, notamment en matière de salaire minimum et d’égalité femmes-hommes, pour lutter contre le dumping social ; 

– une Europe qui se désengage de la tutelle guerrière de l’Otan et des États-Unis, qui ouvre des discussions sur un traité pan-européen de paix, de coopération et de sécurité collective, et qui use de son influence pour faire émerger de nouvelles règles dans les relations internationales, plus justes, démocratiques et pacifiques.

– Une Europe qui rompe avec les processus de militarisation accrue et avec les tentations d’« armée européenne » ; 

– une Europe portant une autre politique agricole commune, de la mer et des pêches, protectrice de l’environnement, inscrite dans le développement durable, permettant une alimentation saine et promouvant une rémunération juste des producteurs et de leurs salariés, une alimentation moins onéreuse pour les consommateurs, favorisant l’installation et le maintien de l’agriculture paysanne et familiale. Cela implique de repenser fondamentalement l’orientation du pacte vert européen, qui est en fait la feuille de route du « capitalisme vert » promu par l’UE, afin d’assurer la souveraineté alimentaire en Europe et de se libérer des contraintes de l’OMC ; 

– une Europe de coopération en matière de santé, dotée d’un pôle public du médicament ; 

– une Europe accueillante pour les migrant·es et les réfugié·es, rompant avec les règlements de Dublin et le pacte sur les migrations, respectant le droit intertional, le droit d’asile et le droit maritime ; 

– une Europe qui mette en œuvre une politique de réindustrialisation pour réduire ses dépendances et des coopérations industrielles obéissant aux nécessités sociales et écologiques en rupture avec les logiques de domination interne à l’UE ;

– une Europe qui ne soit pas liée par des accords commerciaux destructeurs de droits sociaux et environnementaux, tels que le CETA et le traité Mercosur-UE ; 

– une Europe de la jeunesse où l’apprentissage des langues et les programmes éducatifs et universitaires favorisent les opportunités ; 

– une Europe bâtissant une société de l’information, de la recherche et de la connaissance, répondant aux besoins de développement humain du continent et qui soit une alternative civilisationnelle à la vision du monde portée par les Gafam ;

– une Europe portant la création culturelle et tous les savoirs comme un bien commun partagé. Le PCF s’engage dans cette bataille avec ses partenaires européens, en s’appuyant sur les mobilisations et les revendications sociales, populaires et citoyennes, telle que l’illustre la bataille pour la sortie du marché européen de l’électricité. Celle-ci permet de porter l’exigence d’une Europe développant une politique énergétique basée sur la coopération et la maîtrise publique, en cohérence avec les enjeux climatiques actuels et un rejet des énergies fossiles, et investissant pour le déploiement et la recherche dans le domaine des énergies nucléaire et renouvelables. Le PCF s’engage dans l’ensemble des cadres de coopération entre forces communistes et progressistes qui permettent d’avancer sur ces objectifs : le Parti de la gauche européenne ; le Forum européen des forces de gauche, vertes et progressistes ; les relations avec les partis communistes au niveau européen et international, mais aussi dans le cadre de la conférence internationale des partis communistes et ouvriers ; lors de la dernière, qui s’est tenue à Cuba en octobre 2022, une déclaration commune a été signée. Le PCF affirme sa solidarité avec les regroupements de solidarité et d’actions communes régionaux, tels que le Forum de São Paulo.-

4) la préparation de l’élection européenne devrait être l’occasion de dévellopper les orientations concernants le fonctionnement des instances de directions du Parti.

Référence : Chapitre VII. Poursuivre le redéploiement du PCF 60 8. Faire mieux fonctionner les instances de direction.

Le texte est le suivant  :

Les instances de direction ont en charge l’impulsion de l’activité du parti et le débat des communistes. Elles créent les conditions de leur prise d’initiative et de la mise en œuvre de leurs décisions, dans un aller-retour permanent avec eux. Elles garantissent l’accès à l’information, le lien entre toutes et tous, et la coordination des différentes organisations locales ou nationales. Elles ont pour responsabilité de mettre tou·tes les communistes en mouvement et veillent au cadre respectueux des personnes, convivial et fraternel de la vie du parti et de l’activité politique, y compris dans la sphère numérique. Elles assurent une prise de décision collégiale sur la conduite de l’activité du parti. L’existence de sensibilités diverses au sein de notre parti est une réalité qui doit nous enrichir mutuellement dans une recherche permanente d’unité et de dépassement des contradictions. Cette diversité conduit à des débats qui doivent être menés en interne, dans les instances concernées et dans le respect des opinions de chacun·e. L’objectif est de permettre une unité des communistes dans l’action. Une fois le débat tranché, l’ensemble des communistes respecte la décision collective et les dirigeant·es et élu·es respectent la volonté démocratique des adhérent·es du PCF, dont ils et elles sont le relai. Le PCF engage une politique de formation et de promotion de cadres. À cet effet, il recense, en lien avec les fédérations, les savoirs, savoir-faire, expériences, itinéraires professionnels, personnels et militants des camarades. Désormais constituées dans la parité, les instances de direction doivent être représentatives de la diversité des adhérent·es, tant sociale que professionnelle ou territoriale, mais aussi des engagements militants, syndicaux ou associatifs, pour enrichir la capacité de réflexion du collectif et rassembler des communistes aux expériences et cultures diverses. Une attention particulière doit être portée à la présence de militant·es issu·es des milieux populaires, des entreprises, comme au renouvellement régulier des instances. Quant au conseil national, il doit gagner en efficacité et en capacité d’action. Il importe de créer toutes les conditions pour que les membres du conseil national soient pleinement en capacité d’assumer leurs responsabilités de dirigeant·es nationaux·ales, avec les tâches qui en découlent. Lieu de débat argumenté, il lui faut travailler à la mise en œuvre des décisions de congrès, en relation avec les évolutions de la vie politique et de la société. Il doit traduire la volonté collective des communistes.

1 comment on “Ouverture de la discussion sur la préparation des élections européennes de 2024: références dans le texte d’orientation que les communistes ont adopté au 39 eme congres.

  1. Hervé RADUREAU

    Il est dommage de parler d’Europe au lieu d’Union Européenne: entretenir la confusion entre un continent et une institution politique qui réunit seulement une partie des pays de ce continent n’aide pas l’argumentation qui souffre trop souvent de raccourcis ou d’analogies qui polluent la réflexion

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