39ème congrès

Evelyne Ternant – Intervention réunion sur la retraites Besançon 3 février 2023

Les contre propositions communistes à la réforme Macron nous conduisent forcément à poser la question du choix de civilisation : l'épanouissement individuel et collectif des êtres humains, la préservation des être vivants et de la planète ou la pénétration du marché et la logique du capital dans tous les espaces et les âges de nos vies: derrière les attaques des retraites par répartition se profile le grand projet des forces réactionnaires: la retraite par capitalisation.

«La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie » avait dit en 1946 le ministre communiste du travail Ambroise Croizat, lorsqu’il posa les fondations de notre Sécurisé Sociale. Le recul de l’âge de la retraite, qu’il soit légal ou dissimulé derrière les allongements de durée de cotisation est un recul de civilisation.

Oui nous voulons préserver ce nouvel âge de la vie : un moment d’activités libres, un moment d’apport à la vie sociale, à la vie familiale ou personnelle. 48% des présidents d’association sont des retraités, qu’en sera-t-il demain ? Reculer l’âge de la retraite à 64 ans nous rapproche dangereusement de l’espérance de vie en bonne santé, et même la dépasse pour les métiers les plus rudes.
Nous affirmons que l’on peut abaisser l’âge de départ à 60 ans et relever le niveau des pensions, qui est insuffisant pour nombre de retraités : aujourd’hui la pension moyenne est de 1400 euros nets, avec 37 % des retraités perçoivent une pension inférieure ou égale à 1 000 euros par mois : 54 % des femmes et 16 % des hommes.
La réforme Macron-Borne ne cherche pas à ce que la société travaille globalement plus pour créer plus de richesses, mais à faire travailler plus longtemps les mêmes, alors qu’il y a 6 millions de privés d’emploi et d’immenses besoins à satisfaire !

Avec le refus massif de cette réforme, pointe aussi l’exigence d’une autre relation au travail, l’exigence d’en maîtriser les finalités, l’organisation, de redonner du sens à leur activité, cela suppose des conquêtes de nouveaux pouvoirs aux salariés dans les entreprises et les lieux de travail. Cela suppose que la démocratie ne s’arrête pas à la porte des entreprises, que la baisse du coût du travail ne soit plus l’obsession, la variable d’ajustement qui optimise la rentabilité financière des capitaux et fait de notre pays le champion européen des dividendes (80 milliards d’euros pour le seul CAC 40 en 2022!).


En déroulant la pelote des retraites, on tire forcément le fil du changement de société.

Quelques pistes pour financer une réforme progressiste des retraites :

1-faire contribuer les revenus financiers : une cotisation sur les dividendes avec un taux à 28% (c’est-à-dire le taux de cotisations retraites sur les salaires) suffit largement à combler les 12 milliards de déficit prévus en 2025. Mais on ne peut pas se limiter à combler le déficit prévu car il y a besoin d’augmenter les ressources du pays dédiées à notre système de retraites.

2-conforter la cotisation sociale, avec un système de modulation de la cotisation patronale pour inciter les entreprises à un comportement vertueux : un taux abaissé quand elles développent l’emploi, les salaires et les qualifications, un taux relevé en cas d’emplois précaires, d’inégalités salariales femmes/hommes, de licenciements boursiers.
-Réaliser l’égalité salariale F/H rapporterait 6,5 milliards de cotisation retraites
-L’augmentation de 5% des salaires privés et publics, c’est 13 milliards

3-Réexaminer tous les dispositifs d’exonérations de cotisations sociales patronales ( 85 milliards d’euros) pour les grandes entreprises, qui encouragent les bas salaires.
Il faut en effet avoir en tête que la part des salaires et cotisations dans la valeur ajoutée a baissé de 8,7 points depuis 1982, soit l’équivalent de 112 milliards €, transférés aux profits.
4-remettre la gestion du système de retraites aux mains des intéressés, car il est devenu de plus en plus autoritaire et technocratique.

5-répondre aux immenses besoins de création d’emplois de qualité que nécessite la transformation sociale et écologique de nos modes de production et de consommation. 100 000 emplois créés, c ‘est 800 millions de cotisations retraite. Avec une réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires, ce seraient 1,7 million d’emplois créés générant 13,6 Mds € de cotisations retraites.


On le voit, les contre propositions à cette réforme nous conduisent forcément à poser la question du choix de civilisation : l’épanouissement individuel et collectif des êtres humains, la préservation des être vivants et de la planète ou la pénétration du marché et la logique du capital dans tous les espaces et les âges de nos vies: derrière les attaques des retraites par répartition se profile le grand projet des forces réactionnaires: la retraite par capitalisation.

Cette bataille des retraites, nous pouvons la gagner. Elle nous renvoie directement à l’affrontement avec les forces du capital et leurs affidés politiques de France et d’Europe. Mais nous pouvons la gagner car le système est en crise profonde et fragile.

1 comment on “Evelyne Ternant – Intervention réunion sur la retraites Besançon 3 février 2023

  1. Besse Daniel

    Si on augmente les cotisations patronales , les revenus financiers , si on s’attaque à l’évasion fiscale , il faudra dans le même temps aller vers la suppression progressive de la CSG .

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