Écho des militant·e·s Conseil National

Le blog du manifeste ouvre le débat sur les élections législatives 2022.

Nous publions la déclaration du Comité exécutif national du PCF du 13 juin et un premier point de vue de la camarade Nicole Grenier Merico adhérente de FD de la drôme.

1) La déclaration du CEN – 13 juin 2022 au lendemain du premier tour.

Les résultats des élections législatives témoignent de la crise politique profonde que traverse notre pays, notamment du rejet de la politique d’Emmanuel Macron. Face à cette crise de régime, l’enjeu du second tour est désormais l’élection de nombreux député·es de gauche et écologistes pour commencer à ouvrir un autre avenir à la France.
La bonne nouvelle de ce premier tour vient du résultat des candidat·es de la Nupes, et parmi eux des candidat·es communistes dans le prolongement de la campagne présidentielle de notre candidat Fabien Roussel qui arrive en tête dans sa circonscription.
L’alliance des partis soutenant le président de la République, avec 25,8 %, obtient le plus faible résultat pour une coalition présidentielle. Les Français·es ont ainsi sévèrement sanctionné le bilan des cinq années précédentes et affirmé leur opposition aux projets de régression sociale annoncés, tel le report de l’âge de départ en retraite à 65 ans.
Avec 52,49 %, l’abstention atteint un nouveau record historique pour ce scrutin : plus de 25 millions de nos concitoyennes et concitoyens se sont abstenu·es. Elle progresse donc de 10 points en dix ans. Une majorité du pays a ainsi exprimé sa rupture avec la représentation politique qui leur apparaît ne pas répondre à leurs attentes et à leurs besoins. C’est le résultat du rejet des politiques conduites par les pouvoirs successifs, singulièrement sous le quinquennat d’Emmanuel
Macron, qui aura de surcroît tout fait pour minorer les enjeux de ce scrutin, aggravant encore la présidentialisation du régime qui mine notre démocratie et la dévitalisation du débat public.
Dimanche prochain, le président de la République peut et doit être mis en minorité à l’Assemblée nationale. Avec 26,8%, la Nupes arrive en tête du scrutin.
Le PCF remercie les plus de 6 millions d’électrices et d’électeurs qui ont porté leurs voix sur les candidates et candidats de notre union.
C’est le résultat d’engagements partagés sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français·es, tels l’augmentation du SMIC à 1 500 euros et des salaires ou encore la retraite à 60 ans, ainsi que de la richesse de la diversité des forces de notre coalition. Les Français·es viennent d’envoyer un message fort au président : ils ne veulent pas lui laisser cinq années de plus les mains libres pour poursuivre sa politique en faveur des plus riches et du capital.
Contrairement à ce qu’affirment le président et les dirigeants de son mouvement, l’arrivée de nombreux députés de gauche à l’Assemblée ne serait en rien le chaos mais bien un levier décisif pour sortir des difficultés actuelles, réparer la France des dégâts de leur politique et affronter les défis du siècle. Un tel changement nécessitera en outre une toute autre utilisation de l’argent et de nouveaux pouvoirs aux salarié·es.
Les 54 candidat·es communistes, avec nos camarades candidat·es en Corse, totalisent quant à eux 527 350 voix. Parmi eux, 32 sont qualifié·es au second tour. Nos députés sortants sont tous qualifiés et réalisent de très bons résultats qui témoignent de la reconnaissance de nos concitoyen·nes de leur action offensive à l’Assemblée pour obtenir des avancées concrètes tout au long du précédent quinquennat. Le PCF félicite l’ensemble de ses candidates et candidats et remercie les militantes et militants communistes et des autres forces de notre union pour ces résultats. Il appelle à la mobilisation maximale pour la réélection des députés sortants et le maximum de conquêtes.
Le bon résultat des candidates et candidats de la gauche unie est d’autant plus important que l’extrême droite voit, dans ce premier tour des législatives, renforcé son poids menaçant pour notre République. En obtenant 24 % et plus de 5,4 millions de voix, elle atteint son plus haut niveau pour un scrutin législatif depuis la Libération. Alors que plusieurs dizaines de ses candidat·es sont aux portes de l’Assemblée, tout doit être fait pour leur barrer la route.
Dans ces circonscriptions, le PCF appelle à utiliser les bulletins de vote qui permettront de les battre dimanche prochain. Et alors que le président de la République a été élu grâce aux voix de millions de Français·es qui ne voulaient pas de la candidate de l’extrême droite à l’Élysée, son refus à cette heure d’appeler clairement à battre les candidats de l’extrême droite est consternant et fait peser un grave danger sur le pays.
Dans cette situation d’une grande gravité pour la France, l’heure est à la mobilisation la plus large, dimanche prochain, pour confirmer et amplifier le résultat de ce premier tour, faire élire le maximum de député·es de gauche, et permettre l’élection d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec en son sein un groupe de la Gauche démocrate et républicaine renforcé, avec de nombreux·ses député·es communistes et d’Outre-mer.
C’est possible si des millions d’hommes et de femmes qui se sont abstenu·es ce dimanche utilisent cette fois le bulletin Nupes pour s’assurer de la défaite des représentant·es du pouvoir en place.
C’est l’appel que lance le Parti communiste français aux électeurs et électrices de gauche, à la jeunesse, aux abstentionnistes : dans les jours qui viennent, élargissons encore l’influence de la gauche, en développant ensemble un projet ambitieux, à même de répondre aux aspirations populaires et du monde du travail et de la création, d’affronter les défis auxquels le pays et la planète se trouvent confrontés, de relever le défi de paix, de mettre fin à la toute-puissance du capital sur nos vies.
Le PCF appelle également à créer les conditions de la mobilisation populaire et sociale dès le lendemain du scrutin pour créer les conditions de nouvelles conquêtes sociales, écologistes et démocratiques. De nombreux député·es de gauche en métropole et en outre-mer, avec un plus grand nombre de député·es communistes et des luttes sociales puissantes seront déterminant·es pour agir pour les salaires, l’emploi, la justice sociale et permettre la prise du pouvoir sur l’argent et de nouveaux pouvoirs des citoyen·nes et des salarié·es.Luttons, résistons et faisons demain advenir le temps des réformes heureuses pour notre peuple !

2) Le point du vue de Nicole Grenier Merico adhérente de la drôme.

j’ai pris connaissance de la déclaration du CEN et de la première analyse des résultats.

Je formule plusieurs observations à la lecture de cette analyse et de la déclaration du CEN qui en découle.

Je les partage ci après

Le CEN fait le constat d’Un niveau d’abstention historique : 52,49 % des inscrits, soit plus de 25 millions de personnes!

Le CEN en tire les conclusions suivantes :

L’abstention progresse  de 10 points en dix ans ce qui  signifie qu’une majorité d’électeurs ne suit pas la représentation politique qui leur apparaît ne pas répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

Le CEN y voit 

-1/  le résultat du rejet des politiques conduites par les pouvoirs successifs dont celui de Macron

2/ les effets de la présidentialisation du régime accentuée  par Macron qui mine notre démocratie et dévitalise  le débat public.

Mes observations:

Nous devons aussi nous demander ( c’est essentiel pour nous et l’ensemble de la gauche) pourquoi les propositions de changement que nous portons ne recueillent pas plus l’adhésion que ce soit celles de JLM (qui n’ont de radical que l’appellation officielle alors que celui- ci s’inscrit dans la gestion d’un capitalisme supportable comme tout socio- démocrate ) ou même celles  que nous portons nous qui  proposons de nous  attaquer au pouvoir de l’argent  et du capital.

En effet si on intègre l’abstention il s’avère que l’ensemble des forces de gauche recueille 32% des exprimés et 16% des inscrits

Dans le même temps la droite + Macron en recueille 20% et l’extrême-droite 12% !

Alors que nous nous  félicitons régulièrement du fait que les électeurs partagent nos propositions de progrès social, nous devons aussi chercher à comprendre pourquoi cela ne se traduit pas dans leur vote

Si cette analyse requiert il est vrai une vraie réflexion il est surprenant que le CEN n’effleure même pas question pourtant plus que primordiale pour les communistes

Alors comment peut on expliquer cet écart entre ce que le gens attendent et leur vote réel : Sans doute, faut il y voir chez une grande part des électeurs, alors que les sondages montrent qu’ils partagent majoritairement nos propositions sur le pouvoir d’achat les retraites et les inégalités, le fait qu’ils/elles ne croient pas qu’il soit possible de les mettre en oeuvre ou plus exactement qu’ils ne croient pas que nos solutions soient crédibles

Il faut sans doute ajouter que la peur du changement, encore plus sensible après ces deux années difficiles de pandémie, suscite chez la majorité de nos concitoyens un repli sur soi (la tentation d’essayer de s’en sortir tout seul- entendu récemment lors d’une distribution de tracts au marché de Montelimar )

TINA a de beaux jours devant elle…(There Is No Alternative de Tatcher )

Au surplus comment nous  étonner que les électeurs n’y « croient pas » alors que certains, même dans nos rangs n’y croient plus depuis longtemps, préférant jouer la carte d’un communisme de témoignage laissant de côté toute ambition  révolutionnaire et choisissant de s’effacer derrière ceux qui, à gauche, refusant de mettre en cause le système, disent pouvoir le rendre supportable, ( la fin de l’enfer) alors que c’est l’inverse avec eux qui s’est historiquement produit …

En cela ceux qui parmi les communistes ont choisi ce repli stratégique ne sont pas différents de nos concitoyens qui renoncent au combat avant de l’avoir mené…

Le CEN fait ensuite le constat d’un score historiquement bas pour la coalition présidentielle, Ensemble ne recueillant que 25,75 % (contre 32,33 % en 2017) des suffrages

Le CEN analyse ce recul comme un profond rejet  de la politique d’Emmanuel Macron, signe de la crise de régime quand L’alliance des partis soutenant le président de la République, avec 25,8 %, obtient le plus faible résultat pour une coalition présidentielle

Le CEN conclut que Les Français·es ont ainsi sévèrement sanctionné le bilan des cinq années précédentes et affirmé leur opposition aux projets de régression sociale annoncés, tel le report de l’âge de départ en retraite à 65 ans.

Mes observations

Comment pouvons nous ainsi passer à côté du fait que ce score reste encore suffisamment élevé pour permettre à cette coalition d’être en  tête des législatives (devant à égalité ou juste derrière la Nupes peu importe c’est pareil) alors que le rejet de Macron de son style et de sa politique apparait très fort dans de nombreuses têtes, cela ne devrait pas être

Or, c’est bien ça le problème et cela renvoie à la réflexion Précédente.

En l’absence de proposition alternative crédible suffisamment visible expliquée et portée haut et fort, en l’absence de luttes qui s’appuieraient sur une perpective politique d’avenir, Macron la droite ont encore de beaux jours devant eux !

Le CEN constate aussi la poursuite du recul de la droite traditionnelle (LR-UDI)

Mes observations:

Si ce recul est incontestable sur le long terme, on devrait aussi s’attarder sur deux aspects importants

1/cette droite traditionnelle montre une vraie résistance et reste encore bien implantée sur le terrain à tel point qu’elles apparaît en mesure de jouer le rôle de force d’appoint à Macron dans le sens d’une aggravation  de sa politique de reculs sociaux. Sa capacité de nuisance est donc toujours réelle.

C’est bien un des éléments de ces législatives

Si Macron n’a pas sa majorité absolue c’est avec eux qu’il va faire alliance ….

C’est que le capital a plusieurs cordes à son arc et qu’il ne suffit pas de «  dégager » Macron ….

2/ la droite est plus que jamais plébiscitée par les électeurs puisque le le total de La droite Macron + LR  représente encore plus de 40% des exprimés des législatives

Alors même que l’extrême droite en représente plus de  25%…

Certes, il ne faut pas désespérer le peuple de gauche en le rappelant mais nous, nous avons l’obligation morale de regarder cette réalité en face.

3/ ce délitement de la droite classique profite essentiellement à la droite extrême. Par rapport à 2017 d’ailleurs le rapport de force droite (y compris extrême) n’a pas changé sauf que 10 points de vote sont passés en 5 ans de la droite vers l’extrême droite et ce n’est sans doute pas fini !

Le résultat du 1 et tour de ces législatives montre qu’une coalition électorale de gauche comme l’est la Nupes n’est pas apte à inverser ce processus mortifère et que C’est à l’évidence une tout autre dynamique qu’il faut enclencher sur le long terme …

Le CEN pointe la progression importante de l’extrême-droite (+ 9,38 points par rappOrt à 2017) qui peut lui permettre pour la première fois depuis 1986 de constituer un groupe à l’Assemblée nationale.

l’extrême droite voit, dans ce premier tour des législatives, son poids renforcé et menace notre République. En obtenant 24 % et plus de 5,4 millions de voix, elle atteint son plus haut niveau pour un scrutin législatif depuis la Libération.

Le CEN appelle donc à utiliser les bulletins de vote qui permettront de les battre dimanche prochain et explique que,alors que le président de la République a été élu grâce aux voix de millions de Français·es qui ne voulaient pas de la candidate de l’extrême droite à l’Élysée, son refus d’appeler clairement à battre les candidats de l’extrême droite serait consternant et ferait peser un grave danger sur le pays.

Observations:

Il faut en effet insister sur cet élément d’extrême importance qui esf le nombre de duels de second tour incluant  Le RN et parti ceux là ceux  qu’auront à affronter les candidats de la NUPES 

Ainsi pour le seul PCF Sur 32 duels de second tour 10 seront face au RN

Au total le RN est présent dans 208 duels soit plus du 1/3 contre 118 en 2017 et il est en tête dans 110 des circonscriptions

Cela renvoie toujours à la même question : que faire pour enrayer cette progression exponentielle des voix d’extrême droite quand la stratégie électorale d’union large a gauche (a tout le moins  sur les bases actuelles)  ne fait pas  bouger les lignes d’un iota  ?

Surfer sur le rejet des fascistes peut il être la seule ressource possible de la gauche comme Mitterrand et d’autres l’ont fait avant ? certes non, c’est extrêmement dangereux on voit où ça nous mène, la diabolisation est une arme à double tranchant ! Pourtant c’est bien ce que joue lui aussi JLM !

Pouvons à accepter de nous associer à ce calcul ? Comprendre les raisons profondes et multiples qui poussent la fraction de l’électorat la plus populaire à voter pour l’extrême droite est donc essentiel fondamental premier

Attelons nous à cette tâche d’urgence !

Oui la meilleure manière de faire reculer l’extrême droite n’est pas de la diaboliser même s’il faut rappeler sa dangerosité mais de donner un espoir à gauche solide 

C’est un travail de long terme …et pas un accord électoral qui peut être en capacité de lutter contre cette vague brune …

Le CEN note que la Nupes obtient un score équivalent au total de 2017 des scores des forces qui la composent ; ses candidatures uniques parcirconscription et le recul important de LREM-MODEM (- 6,58 points) et de LR (- 5,35 points) lui assurent néanmoins 2,7 fois plus de second tours et devraient permettre d’augmenter considérablement le nombre de victoires.

Pour le CEN la bonne nouvelle de ce premier tour vient quand même du résultat des candidat·es de la Nupes, avec 26,8%, qui arrivent en tête du scrutin. et parmi eux des candidat·es communistes et il considère que C’est le résultat d’engagements partagés sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français·es, tels l’augmentation du SMIC à 1 500 euros et des salaires ou encore la retraite à 60 ans, ainsi que de la richesse de la diversité des forces de notre coalition

Le CEN ajoute que les Français·es viennent d’envoyer un message fort au président : ils ne veulent pas lui laisser cinq années de plus les mains libres pour poursuivre sa politique en faveur des plus riches et du capital

Observations (en 4 points )

1/ Sur le signal envoyé à Macron peut on le considérer comme si fort que ça au regard des résultats des présidentielles et des législatives qui ont quand même placé Macron et sa clique dans les tout premiers? et je renvoie à mes observations figurant au premier point supra

2/ Que la Nupes arrive en tête n’est plus exactement vrai après les derniers résultats LREM arrivant légèrement en tête de 11000 voix

ces calculs sont contestés par JLM qui veut englober dans la Nupes toutes les candidatures y compris les dissidentes ou autres non affichées localement comme Telles pour pouvoir se prévaloir d’être arrivés en tête des suffrages .

C’est vraiment secondaire avant ou après à égalité peu importe les deux scores étant quasi de même niveau …

3/ le total des voix de gauche a peu bougé par rapport à 2017

C’est vrai mais une analyse plus fine des résultats communiqués par le CEN écolos divers donne aussi d’autres infos :

Législatives 2017 1 er tour LFI 2 497 622 PS 1 685 677 EELV 973527

PCF 615487

-Total des formations qui composent aujourd’hui la Nupes 5 772 813

-Total des formations hors Nupes 640306

(Dont Divers gauche 362 281

Parti radical de gauche 106311

Extrême gauche 175214)

-Total des voix de gauche 6 416 119 voix

Législatives 2022 1er tour

La Nupes recueille 5 836 202 voix

La gauche hors Nupes représente 1 914 898 voix (713641 divers gauche + 266371 extrême gauche+ 126 792 Parti radical de gauche + 608 179 écolos divers )

Total des voix de gauche 7 751 100 voix

En 2022, Le total de la gauche de ce 1er tour progresse de +4,87% en voix par rapport à 2017 ( 7 551 100 contre 6 416 119 en 2017)

Le total des voix de la gauche Nupes progresse de 1% (5 836 202 contre 5 772 313 en 2017)

Mais le total de la gauche hors Nupes passe de 640 306 en 2017 à 1 914 898 soit une progression de près de 200%!

Conclusion la progression de près de 5% des voix à gauche provient pour l’essentiel de celle des voix hors Nupes

C’est un fait qu’il faut absolument analyser

4/ la gauche avec la Nupes a 2,7 fois plus de seconds tours ce qui devrait permettre d’augmenter considérablement le nombre de victoires, du seul fait du rassemblement

Cependant le clivage droite gauche reste particulièrement défavorable à la gauche comme le montre le graphique ci dessous

Et si on s’en rapporte à l’histoire sa position ( hors calculs de stratégie électorale pure ) est l’une des plus inconfortable .

Donc oui que la gauche soit au second tour dans les 4/5eme C’est effectivement un effet positif du rassemblement

Et oui, ça justifie le rassemblement mais NON cela ne justifie pas forcément cet accord particulièrement déséquilibré pour le PCF (voir point 5/ ci après)!

Au surplus le CEN aurait pu relever que le score obtenu par les formations de la Nupes à ce premier tour ( 5 836 202) est inférieur de 45% au score obtenu par les formations qui la composent aux très récentes présidentielles (10 759 273 voix) !

Il y a certainement de quoi s’interroger: on nous a rabâché que les électeurs de gauche voulaient absolument un accord, le constat est que cet accord ne les a pas mobilisés

Les candidats Nupes n’ont que peu de réserves de voix pour ce second tour sauf à aller mobiliser les électeurs de la présidentielle qui se sont abstenus ou ont voté blanc, ce qui peut seul permettre de gagner le plus d’élus possibles à gauche

Rien n’est donc automatique cette réalité doit être prise en compte

Le bilan pour le PCF

Le CEN explique que Les 54 candidat·es communistes, avec nos camarades candidat·es en Corse, totalisent quant à eux 527 350 voix.

Parmi eux, 32 sont qualifié·es au second tour. Nos députés sortants sont tous qualifiés et réalisent de très bons résultats qui témoignent de la reconnaissance de nos concitoyen·nes de leur action offensive à l’Assemblée pour obtenir des avancées concrètes tout au long du précédent quinquennat.

Le PCF félicite l’ensemble de ses candidates et candidats et remercie les militantes et militants communistes et des autres forces de notre union pour ces résultats. Il appelle à la mobilisation maximale pour la réélection des députés sortants et le maximum de conquêtes.

Mes observations

Ok soyons optimistes mais restons néanmoins conscients d une réalité tangible :

Les Voix obtenues par le candidats PCF sont les suivantes

Législatives 2017 615487

2022 Présidentielles 802 000 Législatives 527 350

Dans l’opération Nupes, le PCF perd donc environ 90000 voix (et des financements) par rapport aux législatives de 2017 soit 17% de ses voix alors que les voix du total des formations de la Nupes a progressé de 1%

Le PCF ne profite donc pas de la dynamique de l’accord mais ce n’est pas surprenant étant donné qu’il a été parmi les formations coalisées la moins bien traitées en nombre de circonscriptions réservées.

Par exemple pas une circo à Paris qui profitent quasi exclusivement à LFI et de nombreuses circonscriptions où le PCF était bien implanté ont été «  réservées à LFI – la logique du «  coucou » fonctionne bien chapeau les artistes comme dit ( Facebook) un ancien journaliste de l’Huma !

Autre donnée : Le PCF perd 275000 voix par rapport aux présidentielles de 2022.

Il serait intéressant de faire le même calcul pour chaque autre formation de la gauche Nupes pour voir qui perd et qui gagne.

Cela exige de rechercher pour 2022 les chiffres circo par circo pour reconstituer les voix de chaque formation de la Nupes

Je ne l’ai pas encore fait…

A vue de nez le PS doit perdre un peu et les gagnants du fait de cet accord sont sans doute pour partie Eelv et principalement LFi très très très majoritairement

La conclusion c’est que décidément cet accord n’est pas un bon accord pour le PCF c’est un accord contraint passé sous la menace de lui faire perdre son groupe et de le marginaliser …

Perso je ne jette pas la pierre à nos négociateurs avaient elles/ ils le choix et les marges de manœuvre ? Dans ces conditions difficiles elles/ ils ont, je veux le croire, fait ce qu’ils pouvaient

Mais de là à se réjouir du résultat obtenu il y a une marge ..

Enfin sur le second tour et l’avenir

1/ Pour le CEN l’enjeu du second tour est désormais l’élection de nombreux député·es de gauche et écologistes pour commencer à ouvrir un autre avenir à la France, l’arrivée de nombreux députés de gauche à l’Assemblée sera un levier décisif pour sortir des difficultés actuelles, réparer la France des dégâts de leur politique et affronter les défis du siècle.

Dimanche prochain, le président de la République peut et doit être mis en minorité à l’Assemblée nationale

Observations

Depuis la signature de l’accord précédé de la campagne menée par JLM pour « se faire élire 1er ministre » l’idée circule que la majorité à l’assemblée est à la portée de la gauche …

S’en persuader relève de la pensée magique alors que la gauche et extrême gauche représentent 30 à 32% des votants et 15 à 16% des inscrits …

Deux solutions:

A/ Bon, on va s’efforcer de penser qu’un miracle est toujours possible mais dans la situation actuelle s’il survient il faut se souvenir qu’il ne sera pas représentatif de l’opinion majoritaire …quelle portée pourrait avoir une victoire dans des conditions ?

B/ s’il n’y a pas de miracle, la déception des électeurs, dont un bon nombre de jeunes qui veulent le changement tout de suite, risque d’entre à la mesure de l’espoir qui a été suscité.

2/ le CEN Dans cette situation d’une grande gravité pour la France, affirme que l’heure est à la mobilisation la plus large, dimanche prochain, pour confirmer et amplifier le résultat de ce premier tour, faire élire le maximum de député·es de gauche, et permettre l’élection d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec en son sein un groupe de la Gauche démocrate et républicaine renforcé, avec de nombreux·ses député·es communistes et d’Outre-mer.

C’est possible si des millions d’hommes et de femmes qui se sont abstenu·es ce dimanche utilisent cette fois le bulletin Nupes pour s’assurer de la défaite des représentant·es du pouvoir en place.

C’est l’appel que lance le Parti communiste français aux électeurs et électrices de gauche, à la jeunesse, aux abstentionnistes

Observations

Le CEN a raison la seule chance pour la gauche est de mobiliser les abstentionnistes ceux de la présidentielle, ce qu’aucun parti n’a réussi à faire à cette occasion comme ceux, électeurs de gauche à la présidentielle qui se sont abstenu ou ont voté blanc au premier tour des législatives….

-L’accord Nupes est- il le bon outil pour ce faire. On va le souhaiter mais c’est loin d’être gagné vu qu’il n’a pas réussi à mobiliser une grande part de ces électeurs pour ce premier tour, malgré l’enthousiasme (profond ou apparent) des responsables de partis …

-Peut on  tabler sur le retour de tous les autres des abstentionnistes de gauche voulant faire barrage à Macron ou au RN ? 

-Peut on compter encore sur une abstention massive des électeurs macronistes ou RN qui n’ont plus de candidats ou mieux sur un report de leurs voix sur la Nupes ?

Rien n’est acquis ! Et, ces deux derniers calculs de pure stratégie électorale ont ils encore quelque chose à voir avec la démocratie ?

3/ le CEN ajoute que dans les jours qui viennent, nous devons élargir encore l’influence de la gauche, en développant ensemble un projet ambitieux, à même de répondre aux aspirations populaires et du monde du travail et de la création, d’affronter les défis auxquels le pays et la planète se trouvent confrontés, de relever le défi de paix, de mettre fin à la toute-puissance du capital sur nos vies.

Le CEN signale cependant qu’un tel changement pour réussir nécessitera en outre une toute autre utilisation de l’argent et de nouveaux pouvoirs aux salarié·es.

Observations

Le CEN a raison tout cela dépendra de la volonté des communistes de persister dans la voie ouverte par le dernier congrès

Et de continuer à se concentrer sur une perspective de changement communiste …

4/ Le PCF appelle également à créer les conditions de la mobilisation populaire et sociale dès le lendemain du scrutin pour créer les conditions de nouvelles conquêtes sociales, écologistes et démocratiques. De nombreux député·es de gauche en métropole et en outre-mer, avec un plus grand nombre de député·es communistes et des luttes sociales puissantes seront déterminant·es pour agir pour les salaires, l’emploi, la justice sociale et permettre la prise du pouvoir sur l’argent et de nouveaux pouvoirs des citoyen·nes et des salarié·es.

Luttons, résistons et faisons demain advenir le temps des réformes heureuses pour notre peuple ! présidentialisation du régime qui mine notre démocratie et la dévitalisation du débat public.

Observations

Rien à ajouter à cela la mobilisation populaire sera décisive mais cela dépendra des formes qu’elle prendra et de ce point de vue encore une fois la voie que choisiront les communistes sera déterminante .

 Revenir sur les orientations du congrès de 2018 serait à cet égard mortifère.

 stopper l’effacement du PCF et l’engager sur une voie offensive ouvrant une perspective susceptible de redonner un sens aux luttes est la seule voie possible .

Nicole Grenier Merico

16 juin 2022

3) le point de vue de

3) Le point de vue de David NOËL. Section PCF Méricourt (62)

Depuis de nombreuses années, le Parti communiste français est un parti social-démocrate de gauche. Son programme économique est un programme réformiste de type keynésien qui propose une33 forte politique de relance et une intervention déterminée de l’Etat dans l’économie, qui passe par quelques nationalisations d’entreprises stratégiques.

Au début des années 2000, le PCF occupait seul l’espace politique situé entre le PS social-libéral et la LCR et s’est efforcé de le rassembler à l’occasion de la campagne contre le Traité constitutionnel européen de 2005. L’échec de la campagne de Marie-George Buffet en 2007 a illustré l’incapacité du PCF à fédérer l’ensemble de la gauche antilibérale et altermondialiste.

A partir de 2008, la création du Parti de Gauche a renforcé le pôle antilibéral, mais la création d’un nouveau parti social-démocrate de gauche a très vite posé un problème au PCF qui avait désormais un allié privilégié qui était en même temps un concurrent.

L’expérience du Front de Gauche a considérablement renforcé le camp antilibéral, au détriment de LO et du NPA qui n’ont cessé de décliner, mais a surtout profité au PG qui a gagné en audience et, au lendemain de la présidentielle de 2012 et de la notoriété nouvelle acquise par Jean-Luc Mélenchon, s’est retrouvé en situation d’imposer son hégémonie sur le camp antilibéral. 

Rompant avec son ambition initiale de créer un Die Linke à la française par fusion du PCF et du PG dans un nouveau parti à direction PG, Jean-Luc Mélenchon et sa garde rapprochée ont voulu créer, avec LFI, un Podemos à la française.

Incapable d’offrir une alternative, le PCF s’est rallié fin 2016 à la campagne présidentielle mélenchoniste, sans jamais être traité en partenaire respecté. 

Depuis la création de LFI, l’objectif des mélenchonistes n’est plus de construire un autre Front de Gauche, mais d’obtenir la dissolution-intégration du PCF dans un mouvement insoumis hégémonique dans le camp antilibéral.

Si un certain nombre de militants communistes partagent ce point de vue, le 38ème congrès du PCF, en 2018, a décidé d’une stratégie contraire, qui s’est matérialisée par la belle campagne présidentielle de Fabien Roussel.

A l’issue de la séquence électorale qui s’achève, le bilan est cependant en demi-teinte. Même si Fabien Roussel et le PCF ont retrouvé une visibilité appréciable, le vote utile qui a joué à plein dans la dernière ligne droite de la campagne ne nous a pas permis de faire le résultat que nous escomptions.

La candidature de Fabien Roussel n’a pas été comprise dans une partie de la jeunesse étudiante du pays qui s’est massivement tournée vers Jean-Luc Mélenchon. 

Nous avons pourtant, partout en France, des groupes de la JC ou de l’UEC actifs dans nos facs. Comment mieux toucher une jeunesse désireuse de s’engager pour changer le monde ?

A l’heure où la jeunesse se mobilise pour le climat, nos positions sur le nucléaire sont incomprises, alors qu’elles sont pourtant justes, que la lutte contre le réchauffement climatique doit être notre priorité et que les communistes ne doivent rien céder à l’irrationalisme.

Les propos de Fabien Roussel sur la police étaient tout à fait justes. Les fonctionnaires de police sont des agents de nos services publics, ils représentent notre République et ont pour mission de garantir la tranquillité publique. Les faire passer pour des factieux est un amalgame insupportable et irresponsable.

Ce discours nous a valu les éloges de la presse de droite, les critiques des insoumis et a pu nous aliéner une partie de la jeunesse révoltée par les violences policières.

Il est nécessaire de clarifier nos positions, sur cette question comme sur celle de la laïcité où à l’occasion du vote de la loi séparatisme, nos positions ont parfois été incomprises quand nous avons semblé faire des concessions à la petite musique médiatique islamophobe du moment.

Il y a de la place en France pour un parti communiste, sur une ligne sociale-démocrate de gauche, imprégnée de marxisme, débarrassée de la nostalgie mal fondée de l’Union soviétique, mais pacifiste et internationaliste, un parti laïque, humaniste et antiraciste qui intègre les préoccupations écologistes.

La campagne de Fabien Roussel, malgré des tâtonnements, a prouvé que nous pouvions être entendus.

Il faut, en même temps, tenir compte des aspirations à l’unité qui se sont exprimées lors des élections législatives avec la NUPES. 

Participer à la NUPES ne doit cependant pas se faire au détriment du Parti communiste. Le renforcement de la NUPES auprès des ouvriers, dans les banlieues comme dans les petites villes de la France périphérique, passera, aussi, par le renforcement du PCF qui garde des atouts irremplaçables.

N’opposons pas la NUPES au PCF mais poursuivons le travail de redressement mis en oeuvre depuis 2018 pour être utiles à la gauche et être utiles au peuple.

David NOËL,

Section PCF Méricourt (62)


2 comments on “Le blog du manifeste ouvre le débat sur les élections législatives 2022.

  1. L’apparence c’est que l’absence d’une majorité absolue du côté macronien bloque en ce moment, la possibilité d’un gouvernement opérationnel.
    Mais ce n’est qu’une apparence, car ce n’est pas la seule réalité. Elle est à la fois plus complexe et plus simple.
    La réalité est que tout gouvernement se heurte à la quadrature du cercle, celle de mettre en cohérence une augmentation du taux directeur de la banque centrale, une inflation galopante, un niveau de salaire et de revenu répondant au marché et au taux de profit (ce qui dans notre système est incompatible sans aggraver la crise économique), et un rachat de dette « à la carte » pour les pays dont le spread grimpe et le taux de remboursement de la dette grimpe (l’Italie entre autre), etc…, le tout constituant un noeud dans une crise économique qui a commencé à s’aggraver dans les années 1970, s’est accélérée dans les années 2008 et tend au paroxysme aujourd’hui.
    Mais… le tout dans l’impossibilité de régler la question climatique, de financer la question climatique, financement auquel s’oppose le besoin du capital d’un taux de profit élevé incompatible avec ce financement, comme il s’oppose au financement des besoins sociaux de toutes sorte, emploi, formation, recherche et développememnt, s’oppose au règlement de longue haleine des crises sanitaire, énergétique, alimentaire ….et militaire dans la lutte de concurrence liée à la guerre capitaliste des marchés et des firmes multinationales.

    Le cycle de reproduction de la société qui est dans notre système mondialisé le cycle de l’accumulation A-M-A’ (Argent-Marchandise-Argent plus) basé lui-même sur l’achat de la force de travail sous toutes ses formes, est malade, et c’est en fait la cause de la crise politique, du blocage politique comme de la crise économique qui en dernière instance bloque un niveau de santé sociale suffisante pour poursuivre un processus social en régression au moment ou la croissance des forces productives demande un développement.

    La crise française illustre ici et maintenant une crise générale de la société capitaliste. Le phénomène de suraccumulation-devalorisation du capital est le départ et l’aboutissement d’un blocage qui s’étend à l’ensemble de la société. Paul Boccara et les économistes du PCF l’ont parfaitement décrit mais aussi proposé des remèdes à la maladie, fonds et crédits démocratisés, sécurité d’emploi et de formation, nouveaux droits du travail développant la production et la place de l’homme dans la production, droits de tirages spéciaux du FMI contre la dictature du dollar etc…

    Comprendre ce qu’est la suraccumulation-dévalorisation du capital devrait être une tache essentielle des communistes pour comprendre en quoi consiste la crise, qui in fine, regroupant les différents éléments énoncés ci-dessus, est une crise de production de quantité-qualité ne répondant plus à l’ensemble des besoins sociaux, des plus élémentaires aux plus complexes en unité.

    Je vous renvoie à l’article précédent écrit dans la nuit de Dimanche 15 au Lundi 16 après les résultats électoraux : « la crise politique c’est la crise de production » .

    Et je m’arrête là.

    Pierre Assante. 22/06/2022 05:18:17.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :