Jean Marc Durand
Conseil National Présidentielle 2022

Jean-Marc Durand – intervention au Conseil National du Pcf des 18 et 19 mars 2022

A trois semaines de l’élection il faut amplifier les messages que nous portons depuis le début de la campagne.

Ce Conseil National avait deux points à l’ordre du jour : la guerre en Ukraine et les élections législatives. Vous trouverez en point 2 mon intervention à propos des législatives qui à mon avis permet de cerner assez correctement les termes du débat. En point 1 il s’agit de mon appréciation de la guerre en Ukraine qui m’a conduit à m’abstenir sur le projet de la déclaration adoptée sur ce sujet par le Conseil National, déclaration que vous trouverez en annexe.

  1. Appréciation et considérations générales guerre d’Ukraine qui m’ont amené à m’abstenir.

Tout d’abord notre souci de ne pas nous voir ranger dans le camp de Poutine au prétexte que la Russie serait un ex pays communiste que certains médias s’évertuent à présenter encore aujourd’hui comme tel avec le secret espoir de nous porter tort, est mille fois légitime.

Pour autant cela ne doit nous empêcher d’appréhender et de dire l’ensemble des éléments qui constituent le contexte du déclenchement de cette guerre. Et cela ne dédouane en rien la responsabilité de Poutine dans le déclenchement de cette guerre et l’invasion de l’Ukraine.

Mais pour autant peut-on passer sous silence le rôle de l’OTAN et des USA qui ont joué les pousses au crime en voulant intégrer l’Ukraine à l’OTAN ou en soutenant les groupes fascistes au Donbass. Et c’est finalement cela qui donné un bon prétexte à l’intervention de Poutine dont la visée va visiblement bien au-delà, attiré qu’il est par l’idéologie Grand russe.

De même, impossible d’ignorer les énormes enjeux économiques. D’une part la volonté du capitalisme US de pérenniser et de retrouver sa domination mondiale. De l’autre un capitalisme secondaire Russe qui tente d’implanter une domination zonale. Mais en arrière- plan il y a surtout le devenir du règne du dollar, un règne contesté par la Chine, la Russie mais par de nombreux autres pays, une émancipation que les Etats-Unis ne peuvent accepter et ne semblent pas prêts à digérer aussi facilement.

Tout cela indique qu’une autre organisation du monde se cherche, se travaille et qu’il nous faut pousser le débat sur une autre mondialisation.

Quant à Macron son double jeu est patent. Ne manquant pas une apparition publique pour se présenter en chantre de la paix, il fait dans les faits le contraire. Il fonce vers le fédéralisme européen et la construction d’une défense européenne. La France seule puissance nucléaire, en aurait le leadership au total service de l’OTAN et pour « soulager » les Etats-Unis, L’Allemagne garderait la primeur en matière économique. Mais il s’avère que cette dernière qui vient de faire le choix d’un réarmement massif, ne voit visiblement pas les choses de la même manière, ce qui ne peut pas ne pas nous interroger. Plus jamais, l’heure est à porter et à travailler un projet d’Europe non alignée.

Le non traitement de l’enjeu économique mondial (nouvel ordre mondial) et la non mise en cause de Macron, m’ont conduit à m’abstenir lors du vote de la déclaration du CN

  1. Débat sur les élections législatives

Voici mon intervention à cette occasion :

Tout d’abord une chose très importante. Avant les élections législatives, il y a le premier tour de l’élection présidentielle. Il ne faudrait pas que les discussions avec les autres forces politiques qui peuvent avoir lieu en ce moment sur les législatives, nous amènent finalement à enjamber ce premier tour si important pour directement passer au second. Cela semble au cas particulier être l’objet de la campagne engagée par LFI tant par le truchement de la lettre adressée à Pierre Lacaze et à nos députés que par leurs multiples interventions sur les réseaux sociaux.

Mais cela n’est sans doute pas totalement absent de la démarche du parti socialiste qui après avoir refusé de nous rencontrer, a changé d’un coup d’attitude et se fait même pressant et exigeant pour obtenir un accord.

Avant de poursuivre sur cette question des législatives, je voudrais souligner mon accord avec les propos d’Igor dans son rapport d’ouverture signifiant qu’il s’agit à trois semaines de l’élection non pas de sortir de notre chapeau de nouveaux messages mais surtout d’amplifier les messages que nous portons depuis le début de la campagne. Je partage totalement cette vision des choses. Il nous faut en effet approfondir nos propositions, c’est-à-dire en montrer la portée transformatrice et émancipatrice ainsi que leur cohérence qui constitue un vrai projet de société alternatif. C’est ainsi que nous donnerons à voir et à comprendre l’utilité de la candidature communiste. De ce point de vue, nous devons monter très fort sur la question centrale de l’emploi. L’emploi est au cœur de la bataille de classe dans la société actuelle. Car si nous y regardons de plus près, du travail, il y en a mais de l’emploi et qui plus est d’un emploi reconnu et bien rémunéré, plus de 6 millions de françaises et de français en sont privés. Nous disposons avec notre projet de sécurité d’emploi ou de formation d’un formidable moyen de porter l’originalité du programme communiste et de notre ambition pour le monde du travail mais plus globalement pour l’ensemble de la société. Et avec cela nous pouvons marquer et faire une différence notoire.

Pour en revenir aux législatives, nous devons pourvoir discuter avec l’ensemble des forces de gauche en vue d’accords qui permettraient à chacune de disposer d’une représentation à l’Assemblée Nationale. Mais attention ne précipitons rien, pas d’empressement inutile qui pourrait se retourner contre nous. De ce point de vue la sagesse commande d’attendre le premier tour de la présidentielle sinon nous risquons de construire quelque chose de pas toujours compréhensible par les communistes et par les fédérations qui seraient quasiment mises devant le fait accompli. A ce propos, pour que les choses puissent avancer positivement, il y a besoin que la direction du parti que constitue le Conseil National, comme les fédérations d’ailleurs, soient pleinement informées du contenu des discussions en cours et de celui des accords proposés.

En cela, je partage et fais mienne la proposition avancée par Evelyne Ternant qui consisterait à lancer un appel au lendemain du premier tour de la présidentielle à l’ensemble des forces de gauche à la construction d’accords sur la base d’une dizaine de propositions vraiment identificatrices d’un projet de gauche et s’appuyant sur les points saillants portés dans notre campagne présidentielle.

1 comments on “Jean-Marc Durand – intervention au Conseil National du Pcf des 18 et 19 mars 2022

  1. Benatia

    A propos des législatives. Vous parlez accord avec les autres partis après la présidentielle, mais que dites vous des fédérations qui ont déjà leur candidat.e et font campagne sur cette élection sans bien sûr évoquer qu’il s’agit élections législatives. C’est du bidouillage pseudo démocratique local

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