Conseil National

Intervention de Denis Durand au Conseil national du 5 février à Marseille

Ce sont surtout des centaines de milliards d’euros qu’il faut aller chercher dans les entreprises : augmentation des salaires et des cotisations sociales, nouvelles ressources fiscales. Les richesses créées actuellement sous l’empire de la rentabilité capitaliste n’y suffiraient pas. Même si on confisquait les 137 milliards de profits du CAC40, on serait encore loin du compte. Il faut donc prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent, non pas seulement pour répartir autrement les richesses créées sous l’égide du capital, mais pour créer d’autres richesses, avec d’autres critères.

La dynamique de campagne, l’unité du Parti qui se construit dans l’action, montrent combien nous avons eu raison dans notre choix de sortir de l’effacement et de présenter la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle.

La percée que nous avons réussie sur le nucléaire peut servir d’enseignement. Elle ne vient pas de ce que nous serions inspirés par un amour particulier pour telle ou telle technologie. Elle vient de ce que nous sommes des « révolutionnaires conséquents » : si l’urgence est de faire face au réchauffement climatique, alors il faut être réaliste : on a besoin, entre autres sources d’énergie, de différentes formes d’énergie nucléaire. Sinon, les discours sur l’écologie sont du bavardage qui mérite le scepticisme des électeurs.

Mais il en va de même pour les enjeux sociaux. Contrairement aux catalogues de promesses qui tiennent lieu de programme à beaucoup de candidats, nous prenons ces enjeux au sérieux et donc nous regardons en face l’ampleur des moyens à mobiliser pour atteindre les six grands objectifs qui structurent nos propositions. Dans la France meurtrie par la crise du capitalisme mondialisé et financiarisé, augmenter les salaires et les pensions n’est pas une option, surtout au moment où l’inflation se montre à nouveau. L’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, il faut la faire enfin ! Les centaines de milliers d’embauches dans les hôpitaux, dans les EHPAD, dans les écoles ne peuvent pas attendre ! Si ce ne sont pas là des promesses en l’air, ce sont donc beaucoup de dépenses pour le budget de l’État, pour la Sécurité sociale.

Mais ce sont surtout des centaines de milliards d’euros qu’il faut aller chercher dans les entreprises : augmentation des salaires et des cotisations sociales, nouvelles ressources fiscales. Les richesses créées actuellement sous l’empire de la rentabilité capitaliste n’y suffiraient pas. Même si on confisquait les 137 milliards de profits du CAC40, on serait encore loin du compte. Il faut donc prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent, non pas seulement pour répartir autrement les richesses créées sous l’égide du capital, mais pour créer d’autres richesses, avec d’autres critères.

L’emploi et les salaires ne doivent plus être une résultante hypothétique, subordonnée à la rentabilité des entreprises. Ils doivent devenir le point de départ, l’objectif numéro un, et en même temps la source des richesses qui permettront de réaliser l’ensemble des propositions du programme. On pourra ainsi libérer un potentiel insoupçonné d’efficacité économique, sociale et écologique.

En un mot, ce qui nous rend crédibles, c’est la sécurisation de l’emploi et de la formation, et c’est pourquoi nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’occulter ce projet révolutionnaire qui nous identifie dans la campagne.

Le réalisme de ce projet réside dans ce qu’il s’attaque à l’obstacle numéro 1 : le pouvoir du capital.

Notre programme est le seul qui instaure des pouvoirs de décision pour les travailleurs avec de nouveaux critères, et avec les moyens de financement qui rendent possibles leur mise en œuvre. C’est le seul qui comporte la nationalisation des grandes banques privées et de groupes stratégiques dans les services et dans l’industrie. C’est le seul qui inaugure le quinquennat par l’amorce d’une planification démocratique et décentralisée du développement de l’emploi, de la formation et des services publics, dans une conférence nationale et dans des conférences régionales réunissant tous les acteurs économiques et sociaux. C’est le seul qui engage une bataille, non pas pour « désobéir » aux institutions européennes – nous ne sommes pas des bambins dans une cour de récréation – mais pour les obliger à obéir à la volonté des peuples…

Et c’est ce caractère révolutionnaire de notre programme qui fait que nous pouvons avoir une nouvelle écoute de ces millions de jeunes qui se mobilisent pour « changer le système, pas le climat » ; de nos concitoyens qui – avec nos mots ! réclament « des milliards pour l’hôpital, pas pour le capital » ; de ces milliers de syndicalistes qui, dans des conditions épouvantables, font face avec courage aux assauts du capital, et qui ne se limitent pas à dénoncer les décisions du patronat mais qui mènent, et plus d’une fois remportent, des combats pour d’autres productions, porteuses d’emplois et de progrès écologiques.

L’élection présidentielle peut être une étape dans l’affirmation d’une force révolutionnaire dans le paysage politique, à côté et, si possible, en alliance avec les différents courants réformistes aujourd’hui divisés. C’est dans la campagne présidentielle que se détermine comment se fera la recomposition de la gauche. Un bon résultat sera le seul moyen d’obtenir toute notre place dans les accords qui pourront être discutés après l’élection présidentielle pour les législatives.

Mais un succès de notre candidat sera surtout crucial pour pouvoir résister, avec notre peuple, contre la droite et l’extrême droite dans une crise sociale, économique, écologique, politique, morale dont les prochaines manifestations vont être brutales. Il sera crucial pour rendre possible un rassemblement pour une transformation sociale de gauche.

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