Conseil National Présidentielle 2022

Evelyne Ternant: Dans la nouvelle phase de la campagne qui s’ouvre, avec l’écho favorable qu’elle commence à susciter, l’enjeu est maintenant d’aider à la mise en mouvement massive de notre force militante.

Ce n'est donc pas le moment, alors que nous allons seulement commencer la campagne de proximité sur l'originalité de notre projet, d'envoyer des signes que le socle existerait aujourd'hui à gauche pour répondre aux enjeux de transformation sociale, écologique, et politique du pays.

Evelyne Ternant
Intervention CN 10 décembre



Dans la nouvelle phase de la campagne qui s’ouvre, dès le mois de janvier, après l’installation de la candidature communiste dans le paysage politique et l’écho favorable qu’elle commence à susciter, l’enjeu est maintenant d’aider à la mise en mouvement massive de notre force militante.

Nous n’y sommes pas encore, même si le rassemblement de Stalingrad a donné un bel élan, même si les comités des jours heureux se multiplient, même si l’adhésion à la candidature de Fabien s’est élargie et consolidée, il reste à franchir le cap de d’une campagne de terrain massive: quelles initiatives prendre, comment faire vivre concrètement notre projet en tant que réponse aux défis de l’emploi et de l’environnement, comment par exemple faire percevoir l’adéquation entre le projet de Sécurité d’Emploi ou de Formation ( SEF) et ce que vivent les personnels soignants ou comment avec la SEF affronter des ruptures technologiques du type de l’abandon du moteur thermique (qui devrait d’ailleurs faire l’objet d’un débat public) sans passer par les 32 000 suppressions d’emplois et les désastres territoriaux qui se préparent dans l’automobile ?

Le projet est très attendu par nos camarades, j’espère qu’il ne décevra pas, les échos favorables qui se dégagent du CN permettent de le penser. Il va permettre de faire sauter le verrou des réticences qui existent pour aller au contact direct, faire du porte à porte.
Ce n’est donc pas le moment, alors que nous allons seulement commencer la campagne de proximité sur l’originalité de notre projet, d’envoyer des signes que le socle existerait aujourd’hui à gauche pour répondre aux enjeux de transformation sociale, écologique, et politique du pays. Nous savons bien que c’est pour n’y avoir pas répondu quand elle était au pouvoir que nous sommes dans la situation aussi grave aujourd’hui. Les désillusions sur la gauche ne seront pas gommées par le miracle d’une candidature unique, mais par le partage avec le peuple de solutions révolutionnaires et novatrices et l’appel à sa mobilisation. Je pense que ce serait non seulement une fragilisation mais carrément un sabordage de notre candidature que de donner des signes de renoncement. Je soutiens l’appel vibrant lancé par Fabien ce matin, qui a parlé «avec ses tripes», pour nous enjoindre de ne pas vaciller ni d’avoir la main qui tremble. Gardons le cap sur ce que les communistes ont démocratiquement et très majoritairement décidé.

Le projet est attendu pour un nouvel élan de la campagne, mais il y a besoin d’une aide aux fédérations pour que les communistes puissent se l’approprier au cours du mois de janvier.


1-Par exemple, travailler à un outil pédagogique qui aiderait à animer des réunions « projet » des comités des jours heureux ou nos réunions internes, avec par exemple

-une courte vidéo de quelques minutes d’introduction de Fabien
-un guide, type diaporama ou plan d’intervention, faisant ressortir la démarche et quelques propositions phare, pour faciliter l’animation de la réunion.


2-Il me semble aussi que nous pourrions réfléchir à l’organisation d’une démarche participative populaire à partir du projet, une fois qu’il sera validé, prévoir des supports qui recueillent les discussions, les enrichissements proposés, les critiques aussi, et les expérimentations de sécurisation de l’emploi qui sont faites et mutualiser ces informations. Cela correspond à notre conception de la politique, qui fait appel à l’intervention populaire, et montrerait en actes que tout en participant à l’élection présidentielle, nous n’en partageons pas les fondements institutionnels du pouvoir personnel et descendant. Nous, nous mettons en débat notre projet présidentiel, qui n’est pas ni figé, ni ficelé, ni à prendre ou à laisser, puisqu’il a besoin des mobilisations pour advenir.

3- Le passage d’un document de plusieurs dizaines de pages à 130 propositions à un document grand public et accessible largement sera un exercice difficile car il faudra faire passer en peu de mots la «dimension projet», sa cohérence, en extraire quelques mesures phare des 6 chapitres en les articulant entre elles. De même pour la transcription du projet en bandeaux collés avec la photo officielle. Il faut un travail collectif sur le sujet, et resserrer les liens entre le secteur communication et les instances politiques de direction.

4-L’organisation d’une campagne numérique est incontournable, elle sera cruciale si nous repassons par des épisodes de confinement plus ou moins larvés. Les camarades sont très demandeurs et disons le, parfois assez critiques sur le sujet.

Une bonne campagne numérique est une campagne orchestrée, où le même jour des milliers de personnes postent, partagent et relaient la même information sur les réseaux. Nous l’avons expérimenté lors des élections régionales en Bourgogne Franche-Comté, où chaque jour, une des 100 propositions du programme donnait lieu à un visuel, avec photo de la tête de liste, l’ énoncé de la proposition et le renvoi au site du programme pour plus ample information. Nous avons 130 propositions…, et donc 130 jours avec une proposition numérique envoyée à tous les adhérents!
De même, et expérimenté aussi une news letter hebdomadaire, dédiée à la campagne, envoyée à tous les communistes, et contenant des informations qui nous parviennent aujourd’hui en ordre dispersé (passages médias, communiqués de Fabien) et un argumentaire en rapport avec l’actualité peut maintenir à un niveau élevé la réflexion collective et la participation des communistes.

Notre rôle de direction est aujourd’hui d’impulser et de donner de la la visibilité sur l’organisation concrète de la campagne des prochaines semaines, qui seront cruciales.

Intervention au CN du 12 décembre

Evelyne Ternant

A la conférence nationale du mois de mai dernier, nous avons nommé le « pacte d’engagements communs » sans le définir précisément. On voit bien que chacun n’y met pas exactement le même contenu, et le projet de déclaration du CN dans sa première version ne lève pas toutes les ambiguïtés, le rapport de Pierre Lacaze est déjà un peu plus clair.


1-La dénomination retenue après débat à la conférence nationale était « pacte d’engagements communs » pour les élections législatives et non « pacte d’engagements législatifs». Il ne s’agit pas exactement du même concept, le « pacte d’engagements communs » a une visée plus large qu’un pacte d’engagements législatifs qui ne concernerait que les partis politiques pour une entente de sommet sur un cadre commun à la législature. Il inclut un débat public, une construction collective avec les forces vives du pays : le mouvement social, le mouvement associatif, les citoyens en résistance.


2-Le «pacte engagements communs n’est pas un engagement à passer des accords électoraux de premier tour aux élections législatives. Il faut que nous soyons très clairs là-dessus. Le message à envoyer, c’est de présenter le maximum de candidates et de candidats communistes jusqu’au bout. Je rejoins l’inquiétude exprimée hier par Denis Rondepierre, sur le fait que dans un certain nombre de départements, on s’engage dans des négociations comme pour les élections départementales, avec l’idée d’aboutir à un partage des circonscriptions, une sorte de « Yalta » départemental, avec au bout du compte deux gros risques:
-l’effacement de notre présence dans une partie du territoire, dans une élection nationale, que nous considérons comme essentielle puisqu’elle est censée assurer la représentation populaire et porte sur le projet de société.
le risque financier de recueillir moins de voix au total, donc moins de financement public.

3- Le « pacte d’engagements communs » est par conséquent une d’offre politique nationale de reconquête à gauche portant sur des contenus en tenant compte des errements du passé ; une proposition à porter par tou.te.s les candidat.e.s en même temps que le soutien à Fabien Roussel et à notre projet présidentiel, afin de peser sur la situation politique. Le pacte n’est ni un substitut au projet présidentiel, ni une proposition accolée à une accord électoral de premier tour, qui ne concernerait alors que quelques dizaines de circonscriptions et nous conduirait à la situation ingérable de deux catégories de circonscriptions : celles où nos candidat.e.s portent le projet présidentiel, et celles où suite à un accord électoral, elles et ils font campagne sur le pacte.

Il faut donc très vite rédiger le pacte, sans en rabattre a priori sur l’ambition de transformation, ni gommer les sujets clivants, puisque c’est par le débat public public et les mobilisations que se résoudront certaines divergences. On peut imaginer d’ailleurs en cas d’aboutissement du processus de construction, un socle commun partagé présentant des avancées réelles sans effacer pour autant ce qui ne fait pas consensus.

4-Sur la cinquantaine de circonscriptions à députés de gauche sortants, ainsi que sur celles réputées « gagnables », le présupposé selon lequel les victoires passeraient forcément par un accord de premier tour n’est pas évident. C’est sans doute nécessaire dans certains cas, mais pas un passage obligé partout, en particulier là où notre assise nous invite d’abord à rassembler notre électorat au premier tour, et à disposer ensuite d’une réserve de voix pour le deuxième tour, grâce à l’élargissement. De plus, il monte déjà de certaines fédérations, dans des circonscriptions à gauche, le souhait de ne pas sanctuariser certaines circonscriptions que nous avons perdues en 2017 au profit d’autres candidat.e.s de gauche. De toutes façons, il est peu probable que nos partenaires se décident à des accords électoraux avant le résultat de la Présidentielle.

Par conséquent, l’important est de nous lancer très vite dans une campagne des législatives bien en phase avec la campagne présidentielle, dans laquelle nous porterons à la fois le projet présidentiel et l’offre de rassemblement sur un pacte d’engagements communs susceptible de redonner au pays une perspective de progrès.



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