À propos de la conférence de Presse de Luca De Méo, patron de Renault jeudi dernier 16 septembre
Commission économique du PCF, Frédéric Boccara, 18 septembre 2021
La « relocalisation » à la sauce patronale :
- J’annonce embaucher 2.500 ouvriers que je pourrai virer du jour au lendemain pour assembler plus de voitures en France.
Donc je donne l’impression de produire plus en France. …
Cette « production » est en partie une illusion ! Car la valeur ajoutée produite en France pourra être plus faible. Et surtout je mets en cause l’avenir…
En même temps :
2- Je vire 2.000 ingénieurs, techniciens, et « fonctions support, préparant la fermeture de centres de R&D et d’ingéniérie
– J’ai déjà annoncé -4.600 emplois en juin 2020
3- Je n’embauche pas pour préparer les nouveaux moteurs
– rien pour l’hydrogène
– je délocalise la RD « de moyen de gamme » en Inde et au total déjà -567 millions de R&D au niveau monde
4- J’aurai baissé les effectifs de 4.100 emplois en France (2=.500-2.000-4.600)
5- Et probablement Renault-France paiera encore plus cher des frais de RD (et d’ingéniérie ou de « support ») à ses filiales étrangères ou à sa holding aux Pays-Bas. La valeur ajoutée en France, c’est à dire la production de richesse qui y est enregistrée, sera finalement diminuée !
Voilà la relocalisation à la sauce patronale, voilà leur projet pour l’industrie :
Assemblage de moyen niveau en France et départ de l’ingéniérie. Non maîtrise des évolutions technologiques (on achètera en bourse à coup de cash une entreprise affriolante?).
Nous voulons une revitalisation industrielle, nouvelle industrialisation, répondant au double besoin social et écologique. Il faut
– combiner activités industrielles et de service (ingéniérie, recherche, assistance, etc.), ouvriers, ingénieurs, chercheurs, techniciens, fonctions support
– sécuriser l’emploi des femmes et des hommes et les faire évoluer (formation)
– sur des projets partagés démocratiquement, et ambitieux pour la réponse aux besoins sociaux et écologiques (conférences permanentes, etc.)
– D’autres relations avec les banques et la mise à l’écart des actionnaires privés, par une renationalisation nouvelle (pouvoirs des salariés).
Baisser le coût du capital pour développer les salaires, l’emploi, les capacités humaines et les dépenses de RD ou de formation, base d’une efficacité nouvelle ! En 2020 les charges financières versées aux Banques, 355 millions, sont supérieures à l’impôt sur les sociétés payé en France, 100 millions). Elles représentent 8,2% de la masse salariale !
– organiser des coopérations internationales non coûteuses en capital financier, basées sur des accords internationaux prenant donc le contre-pied des fusions-acquisitions à coups de cash et de licenciements pour des pseudos synergies
– des traités de maîtrise des échanges et investissements internationaux, leur but = le développement partagé de l’emploi et des biens communs entre les pays : ni libre-échangisme anti-social, ni protectionnisme, des protections sociales et des coopérations pour le bien commun, l’emploi et la planète d’abord ! . Aujourd’hui, dans les Traités internationaux comme TAFTA, le but = plus de commerce international et « sécuriser » le revenu des « investisseur », c’est-à-dire leur profit, l’emploi et le bien commun vient après !
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