Appels

Retroussons nos manches pour promouvoir les idées communistes dans la campagne

Il est temps de donner une nouvelle dynamique à la campagne du PCF pour l’élection présidentielle. Cela appelle une large implication créative de chaque communiste du bas en haut. Il nous faut passer à une phase de pédagogie politique sur les idées à l’appui des luttes. À partir des problèmes concrets qui assaillent les gens et les font aspirer à une autre vie, le projet communiste peut donner une perspective.

Auteurs et autrices de la tribune : Yves Dimicoli, Frédéric Boccara, Gisèle Cailloux, Jean-Louis Cailloux, Jean Chambon, Denis Durand, Jean-Marc Durand, Cédric Goulmot, Paul Huttl, Pascal Joly, Alain Morin, Christian Poirson, Patricia Tejas, Evelyne Ternant, Pirrottina Michel.

Il est temps de donner une nouvelle dynamique à la campagne du PCF pour l’élection présidentielle. Cela appelle une large implication créative de chaque communiste du bas en haut. Il nous faut passer à une phase de pédagogie politique sur les idées à l’appui des luttes. À partir des problèmes concrets qui assaillent les gens et les font aspirer à une autre vie, le projet communiste peut donner une perspective. Il peut faire avancer des idées dès maintenant et des mobilisations pour après. C’est ainsi que l’on donnera à voir l’utilité et la cohérence transformatrice, l’apport original à gauche des propositions novatrices communistes adoptées lors de notre dernière conférence nationale, confirmant celles de notre congrès et du Manifeste.

À six mois de la présidentielle, déclenchons un véritable branle-bas de combat. Notre texte vise à réveiller le PCF. Armé de ses idées novatrices, le PCF est le seul parti à gauche à pouvoir se placer à la hauteur des formidables défis sociaux, sociétaux, économiques, démocratiques, technologiques et moraux que doivent affronter la France et toute l’humanité. C’est pour cela que le vote pour le candidat qui entend porter ses idées est le seul vote efficace pour changer la donne à gauche et dans le pays.

Le manque de visibilité de Fabien dans l’opinion, pour le moment, malgré de nombreuses prestations dynamiques et un capital de sympathie, pourrait tenir à deux choses : d’une part une insuffisance de perception et de promotion de l’originalité radicale de notre projet, d’autre part une récupération de notre posture par le système présidentialiste qui tend à couper l’élection des luttes et à exiger des recettes appliquées d’en haut par l’État.

Impliquons-nous pour la promotion des idées communistes novatrices. Tenons très haut l’étendard du combat moderne contre le capital et de l’issue à la crise de son système. La société appelle à retrouver du sens.

Deux enjeux majeurs dominent en réalité l’élection présidentielle : la crise qu’il faut conjurer et qui peut se déchaîner probablement juste après la présidentielle ; l’organisation du monde qu’il faut transformer pour relever le triple défi commun à l’humanité ― changement climatique, guerre économique, voire militaire, développement commun et coopératif.

Or nous pouvons porter un projet communiste déclinable en propositions précises et cohérentes visant à rassembler ceux qui souffrent, qui contestent, et cherchent, à l’appui de leurs luttes et aspirations, les voies possibles d’une société nouvelle. Il ne s’agit pas de se contenter de promettre des pansements pour ceux qui souffrent le plus du système, ni à énoncer quelques correctifs de ses règles. Tenons bien ces deux bouts — projet et propositions radicales donnant à voir le sens et le début d’une transformation possible – sans confondre présidentielle et législatives. C’est aussi la meilleure façon de préparer les législatives. Porteur d’une originalité, d’une valeur ajoutée par rapport aux autres, la déclinaison de ce projet sera le produit d’un travail collectif associant à la détermination du candidat l’expertise politique et citoyenne de tous les communistes.

Face à la crise, le capital sur la défensive

La crise est, pour les communistes, la base d’une contre-offensive constructive rassembleuse, car, elle ne cesse de s’exacerber. Cela résulte des tentatives de réponses capitalistes pour continuer « quoi qu’il en coûte » de faire prédominer une seule règle : l’argent des profits, des fonds publics et, surtout, du crédit doit servir à faire toujours plus d’argent, contre la vie, contre l’avenir de milliards d’êtres humains et de tout le système du vivant.

C’est devenu si destructeur, désormais, que cette civilisation et les forces qui la défendent sont confrontées elles-mêmes à des problèmes existentiels.

Ces forces craignent, à juste titre, que la pandémie de la Covid-19 redouble, comme aux États-Unis où l’on compte plus de 700 000 décès. Ce rebond ferait écho au refus de donner les moyens aux pays pauvres d’accéder à la vaccination, refus favorisant ainsi l’émergence de variants résistants aux vaccins disponibles. Dans ce cas, le fait d’avoir continué, comme en France, à déshabiller l’hôpital public précipiterait une nouvelle catastrophe sanitaire et sociale. Et la reprise mondiale, inégale, à l’œuvre depuis les progrès de la vaccination ralentirait jusqu’à faire s’écrouler l’énorme pyramide de dettes accumulées pour, au nom de la lutte contre la pandémie, continuer de faire prospérer le capital financier.

Elles craignent cette inflation nouvelle des prix à la consommation qui va raboter le pouvoir d’achat populaire. Grâce à la « planche à billets » des banques centrales, en effet, des masses colossales d’argent public ont été déversées. Mais captées surtout par les marchés financiers, elles n’ont donc pas servi à créer suffisamment de richesses nouvelles répondant aux besoins. En visant avant tout à sauver les profits, elles ont fait exploser les cours boursiers et bondir les revenus du capital, alors que continue de faire rage la déflation sociale. C’est une inflation des profits et du capital.

Ces forces craignent donc que la souffrance et la colère finissent par faire se retourner contre elles – bien au-delà des gilets jaunes – toutes les victimes des politiques économiques qu’elles s’évertuent à imposer, en particulier en France.

Elles craignent que les nouvelles coupes dans les dépenses publiques et sociales que leurs mandataires doivent faire, pour sortir du « quoi qu’il en coûte » et garder la confiance des marchés, fassent se lever et s’unir la foule immense de tous ceux dont la qualité de vie et de travail dépend crucialement de celle des services publics, de la protection sociale, bref de notre modèle social que le capital veut dépecer. Elles savent que cela peut susciter une contestation encore plus forte de la construction européenne actuelle susceptible de rendre disponibles beaucoup de gens pour imposer une tout autre construction, répondant aux exigences des peuples et non à celles du capital.

Elles craignent que la conscience nouvelle des défis écologiques si considérables amènent à une contestation radicale s’étendant à toute la société d’un système qui, régulé par le taux de profit via les prix de marché,  ne peut que détruire le vivant aujourd’hui, malgré toutes les velléités d’amendements « verts » du capitalisme, parce qu’il donne la priorité à l’investissement matériel et financier au lieu de s’appuyer d’abord sur l’essor des capacités des femmes et des hommes. Ce système déchaîne les exigences de rentabilité financière utilisant la révolution informationnelle pour nourrir le capital, détruire l’emploi, rallonger le temps de travail et en faire baisser le « coût », épuiser la nature.

Elles craignent que monte l’exigence d’une autre organisation du monde, de traités de maîtrise des échanges pour le développement des biens communs contre les monopoles financiers ou informationnels comme ceux des GAFAM, l’exigence d’une coopération pour le codéveloppement et l’émancipation de tous les peuples.

Elles craignent que monte l’exigence d’une nouvelle culture d’émancipation féministe, anti-raciste, de la conjugaison des singularités personnelles, des genres, des générations pour la fraternité et un nouvel humanisme.

Aussi ces forces et leurs relais politico-médiatiques tentent de distribuer des petites compresses comme le misérable « chèque énergie » de Macron qui refuse d’augmenter franchement le SMIC. Ils tentent de détourner l’attention en encourageant la haine des immigrés faits bouc émissaires, le racisme et la xénophobie, la peur des banlieues qu’ils laissent pourrir. Ils nourrissent le terreau de l’antisémitisme. Après cinquante années d’humiliation du monde du travail et de la création décrété, en France, « plus mauvais que chez les concurrents, trop coûteux, fainéant… », ils appellent même les rats pétainistes à sortir des égouts pour tenter de capter ce sentiment national écorché.

Il faut absolument changer de braquet et porter plus audacieusement les contenus décidés à notre congrès et confortés par les 10 points de notre conférence nationale. Ils sont à même de convaincre que notre candidature pour l’élection présidentielle ne vise pas à en rajouter au nombre de candidats à gauche et diviser, bien au contraire.

L’irremplaçable apport communiste

Notre candidat avec le PCF, en alliant luttes populaires et projet, est le seul à pouvoir proposer les moyens de répondre aux attentes de protection et de promotion de tout le monde du travail et de la création, des plus démunis aux plus qualifiés, de la jeunesse, dans la diversité de leur situation et dans la communauté grandissante de leurs intérêts face à l’exploiteur collectif. Il répondrait aussi aux attentes d’émancipation de chacune et chacun à l’opposé des dominations, ainsi qu’aux attentes d’une contribution de la France à un nouvel ordre coopératif et progressiste du monde et de l’Europe.

Il faut sortir du chômage, de la précarité, des risques de déclassement, de l’insécurité sociale, de l’insuffisance de formation, des bas salaires. C’est cela qui conditionne toute la vie au travail et hors travail et tient à l’essence même du capitalisme devenu financier et plus dangereux que jamais. Cela exige un changement de paradigme :

  • En ouvrant les chantiers immédiats de construction d’un système de sécurité d’emploi, de formation et de revenu pour chacun.e ;
  • En assurant la défense et la promotion de tous les services publics, en particulier la santé et l’éducation nationale ;
  • En engageant le combat pour une nouvelle industrialisation de la France, faisant coopérer étroitement services, recherche, industrie et services publics, pour la transformation productive écologique et des coopérations internationales de partage contre la mise en concurrence et le dumping social. Cela paraît d’autant plus nécessaire et urgent face à la promesse, en ce domaine, d’un plan de 30 milliards d’euros sur cinq ans faite par Macron, avec tout pour le capital et rien ou presque pour les capacités humaines, la formation, les salaires, les services publics. Elle a tout pour déboucher sur les mêmes désastres et déconvenues que les plans précédents du même type. Aux ordres de la rentabilité financière, ils n’ont fait qu’aggraver le chômage, le gâchis de capitaux, les inégalités sociales et territoriales, l’enfoncement de la France ;
  • En s’engageant dans une réorientation profonde de la construction européenne pour s’avancer dans la construction d’une mondialisation de co-développement et de partage ;
  • En engageant une véritable révolution écologique des productions et des modes de vie ;
  • En engageant une révolution démocratique et des libertés.

Cela demande de conjuguer luttes de résistance et exigence de nouvelles institutions pour briser le monopole des capitalistes sur l’utilisation de l’argent. Cela demande de conjuguer luttes pour défendre les libertés et la démocratie représentative avec la conquête de nouveaux pouvoirs décisionnels d’intervention des salariés dans les gestions d’entreprises. Ainsi on les obligerait, avec de nouveaux critères d’investissement, à répondre aux besoins de développement de toutes les populations en s’attaquant au coût du capital, à ses pouvoirs et à sa logique.

Nous sommes les seuls à relier emploi, formation, salaires, nouvelle production écologique et émancipation dans un projet politique, un projet de société, une visée majeure qui porte le nom de « sécurité d’emploi ou de formation ». Cela implique des changements institutionnels profonds et de logique de fonctionnement des entreprises, des banques, de l’Etat. Ce projet implique la conquête de pouvoirs nouveaux, la mobilisation de moyens financiers et la création d’institutions nouvelles, nationales, mais aussi territoriales et internationales. Ce projet peut donner un sens à tout un ensemble de luttes et de mobilisations à la fois sociales et sociétales, de résistance et de construction.

Nous sommes les seuls à proposer de rompre avec une société de délégation des pouvoirs aux sommets de l’État, des entreprises et des banques, des services et collectivités, pour une nouvelle démocratie d’intervention.

Nous sommes les seuls à proposer la tenue de conférences régionales et nationale permanentes pour l’emploi, la formation, les salaires et la transformation productive, avec la conquête de pouvoirs décisionnels des salariés, des populations et de leurs élus sur les choix d’investissement et de financement des entreprises. Ce serait une base sérieuse pour aller vers une nouvelle démocratie. C’est tout autre chose qu’une énième conférence uniquement salariale, proposée par différents sociaux-démocrates voire par certains libéraux. C’est tout autre chose qu’une conférence uniquement écologique et uniquement citoyenne, coupant l’écologie de tout le reste. Car tout cela laisserait aux patrons et aux critères du capital le « privilège de la décision », si cher à G. Roux de Beyzieux, le président du Medef.

Nous sommes les seuls à proposer la création de Fonds régionaux et national pour sécuriser l’emploi, la formation, le revenu et l’environnement en faisant levier sur les banques et les entreprises. Il s’agirait, ce faisant, de faire progresser une nouvelle sélectivité du crédit jusqu’à revendiquer une maîtrise sociale et démocratique de l’immense pouvoir de création monétaire de la BCE aujourd’hui asservi aux marchés financiers.

Nous sommes les seuls à exiger que la monnaie créée par la BCE serve à une puissante relance en coopération de tous les services publics en Europe, via la création d’un Fonds « ad hoc » doté d’une gouvernance démocratique.

Nous sommes les seuls à nous prononcer pour une nouvelle appropriation sociale des grandes entreprises et des banques, un nouveau type de nationalisations, au-delà des nationalisations étatistes, celles qui ont certes contribué aux « jours heureux » d’après-guerre mais dans un contexte de reconstruction du pays et, plus encore, au-delà de celles qui en 1981-82, faute de pouvoirs aux salariés, aux citoyens, n’ont pas rompu avec les critères capitalistes. Il s’agirait de donner corps à de véritables pôles de coopérations et de partages pour structurer et animer des filières de production et de services liés, gage d’une nouvelle industrialisation, comme pour la santé où cela est devenu si vital.

Nous sommes ainsi les seuls, en tant que parti, à vouloir faire se conjuguer luttes sociales et luttes écologiques pour briser les verrous capitalistes qui font plonger des dizaines de millions de nos compatriotes dans la détresse ou l’angoisse sociales et détruit la niche écologique vivante des humains. Nous portons une vision de dépassement du capitalisme et du libéralisme, à l’appui de ces luttes, vers une société de partage, une nouvelle civilisation de toute l’humanité.

La période exige beaucoup de ténacité et de pédagogie politique sur les idées communistes novatrices. Notre campagne doit aiguiser le débat de fond autour de cinq grands enjeux :

  • La mise en cause des pouvoirs et des coûts du capital sur les entreprises et leurs coopérations ;
  • La sécurisation de l’emploi-formation et du revenu avec une mobilité ascensionnelle et choisie par chacun.e tout au long de sa vie active ;
  • La démocratisation profonde de la société fondée sur la conquête de pouvoirs d’intervention décisionnels des salariés et des populations dans tout le champ des activités économiques et sociales ;
  • L’unification des champs de luttes émancipatrices sur le social et le sociétal au lieu de leur coupure, voire de leur mise en opposition ;
  • Cela, en France, en Europe et jusqu’à l’échelle de toute la planète.

Il est des plus important que, du haut en bas de leur parti, les communistes s’approprient ces enjeux, se mettent en mouvement et poussent l’ensemble du parti avec détermination dans la campagne de la présidentielle avec notre candidat qu’ils ont désigné démocratiquement. Elles et ils devront vaincre les inerties qui peuvent encore exister ici ou là. Elles et ils ont la capacité de renverser les schémas préétablis et d’ouvrir avec cette élection et les législatives qui suivront une voie d’espoir pour construire un processus de transformation de notre société minée par les crises et les politiques néolibérales.

Moyennant tout cela on arrivera à faire comprendre que nous cherchons, avant tout, à redonner l’envie de voter à tout cet électorat de gauche abstentionniste, à le mettre en mouvement pour les luttes à venir et que les différences avec les forces de gauches, de JL Mélenchon à Y. Jadot en passant par A. Hidalgo jusqu’aux candidatures d’extrême-gauche, portent sur le fond du projet pour rassembler et pas seulement sur la conception du rassemblement. Alors, « retroussons nos manches » et en avant avec confiance !

7 comments on “Retroussons nos manches pour promouvoir les idées communistes dans la campagne

  1. Commentaire de Nicolas Marchand: pourquoi je ne suis pas signataire

    Étant un des fondateurs du réseau ANR – En avant le Manifeste, j’ai cosigné jusqu’à présent tous les textes collectifs produits par notre réseau. Je n’ai pas signé celui-là et des camarades m’interrogeant à ce sujet, je pense normal de dire sommairement pourquoi.
    Certes, ce texte exprime un changement que j’avais souhaité dans le sens d’un soutien à notre candidat Fabien Roussel.
    J’ai participé aux discussions préparatoires de ce texte, contribué à en faire évoluer certains aspects, dans lequel je partage tout ce qui concerne nos idées, nos propositions (tout en pensant qu’un effort reste à faire pour les formuler en allant de façon plus nette au delà du champ de l’économie, si décisif soit-il).
    Mais je suis en désaccord avec la conception et la vision de la situation exprimée dès le début du texte par cette phrase, soulignée en caractères gras, et qui imprègne tout le texte: “Notre texte vise à réveiller le PCF” !!! Réveiller qui?

    N’est ce pas sous estimer la qualité de la campagne déjà engagée par notre candidat et la mobilisation de nombreux communistes, le mouvement en cours parmi les camarades qui n’ont pas voté pour la candidature communiste. N’y sont-ils pas encouragés par le début d’une meilleure visibilité du parti et de Fabien dont les communistes sont fiers, alors que le texte n’évoque que son « manque de visibilité », et se limite à créditer Fabien pour son dynamisme et son image sympathique.

    N’est ce pas aussi sous estimer le niveau du défi que constitue notre décision de candidature, après une si longue absence, les moments de dérive idéologiques et l’affaiblissement grave de nos forces organisées, quasiment détruites dans les entreprises.
    Certes il va falloir faire plus et mieux, mais je ne pense pas qu on avancera dans ce sens avec comme démarche “réveiller le parti”.
    Et je ne suis pas convaincu que cette façon de parler, de faire soit le moyen convaincant de faire progresser la prise en main de nos idées, de leur cohérence, notre capacité collective à faire valoir leur originalité.

    Ne gâchons pas notre crédit, notre capacité à produire de bonnes idées, par une posture qui risquerait de nous faire apparaître comme donneurs de leçons, au détriment de l’appropriation de nos idées.

    Voilà pourquoi, tout en respectant le point de vue des camarades qui ont souhaité s’exprimer de cette façon, et pour la première fois depuis que ce réseau existe, je n’ai pas signé ce texte.

    Nicolas Marchand

    • santoire laurent

      Merci Nicolas de cette analyse.
      je préciserai que plusieurs des camarades signataires sont membres de la direction nationale et qu’ils ont participé à la dernière réunion du CN.
      Autant de lieux de la co-élaboration de la campagne présidentielle.
      On a singulièrement l’impression que ce n’est pas le cas à la lecture de ce texte.

      Gardons notre énergie pour reconstruire une organistion bien mise à mal par plus de 15 ans d’éffacement du Parti. De ce point de vue il convient de signaler le volontarisme de l’équipe dirigeante et en particulier de Fabien Roussel.

      La création des comités des jours heureux leurs mise en mouvement autour d’objectifs concrets comme l’emploi et les salaires la question de l’accès à l’énergie participe de cette démarche.

      Oui il faut amplifier ce travail avec les rassemblements en préfecture et la journée du 21 Novembre.
      Direction ou pas c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon révolutionnaire.

      Et quitte à parler d’inertie soyons transparent : celle-ci est organisée par la faction minoritaire qui s’est opposée au manifeste et à la candidature de Fabien Roussel. Certains allant jusqu’à soutenir ouvertement Jean Luc Mélanchon…

  2. BOUY Claude, Syndicaliste Defense, Secrétaire section La Valette du Var

    Claude BOUY, Syndicaliste Défense, Secrétaire section Pcf-LaValette du Var
    L’appel https://enavantlemanifeste.fr/2021/10/20/retroussons-nos-manches-pour-promouvoir-les-idees-communistes-dans-la-campagne invite avec force tous les communistes sans exception à être sans attendre des acteurs déterminés de la campagne de l’élection présidentielle jusqu’au mois d’avril 2022, et ensuite dans celle des élections législatives, partout où ils vivent, sur leur lieu de travail, à la ville, la cité ou au village, dans leur famille ou auprès des amis et des voisins.
    Notre objectif premier est de « redonner l’envie de voter à tout » l’électorat « de gauche abstentionniste, à le mettre en mouvement pour les luttes à venir », en montrant les différences fondamentales, de classe, avec les forces de gauche, de J.L. Mélenchon à Y. Jadot en passant par A. Hidalgo, jusqu’aux candidatures d’extrême gauche.
    Forces de gauche dont les programmes ne constituent pas une rupture nette avec la domination de la finance, des marchés et des banques, mais en proposent quelques adaptations pour rendre cette domination acceptable.
    L’appel constitue un irremplaçable apport idéologique pour tous les communistes, en invitant « à tenir très haut l’étendard du combat moderne contre le capital et de l’issue à la crise de son système », un capital « sur la défensive », car le monde du travail constate chaque jour que d’un côté les profits des grandes entreprises, résultant de leur travail et de la plus-value qu’il créée, boostés par les dizaines de milliards d’argent public, sert à faire toujours plus d’argent, toujours plus de dividendes pour les actionnaires, toujours plus de richesses pour les riches et les nantis, et que la majorité du peuple est soumis à une cure d’austérité sans limite, aux conséquences rendant invivable le quotidien.
    Ce constat du monde du travail,les communistes doivent avoir pour mission de le rendre clair et évident à toutes et tous, à partir de la situation que vit chaque interlocuteur à qui il s’adresse, et qui doit être l’occasion de faire connaître les propositions de classe de leur parti, e faisant la démonstration qu’elles sont réalistes, réalisables, en prenant l’argent là où il est, et en contrant les discours qui se veulent convaincre que nos propositions conduiraient au déclin de entreprises et du pays.
    L’appel peut devenir un outil commun à toutes les organisations du parti. L’Appel être utilisé pour hisser la réflexion de toutes et tous au niveau exigé par l’objectif de démontrer que « le vote communiste est le seul efficace pour changer la donne à gauche et dans le pays »
    Oui « Retroussons nos manches pour promouvoir les idées communistes dans la campagne », ne pensons pas que Fabien Roussel seul, même avec ses qualités incontestables et ses prestations dynamiques qui nous réjouissent, va pouvoir faire progresser nos idées et notre force.
    Comme l’appel le souligne, cela doit se faire à partir des « problèmes concrets qui assaillent les gens et les font aspirer à une autre vie ».
    Ces problèmes concrets sont légion et multiples, touchent aux conditions de vie du plus grand nombre de citoyens, conditions de vie qui se dégradent chaque jour dans tous les domaines, au point d’être confronté à des problèmes et situations extrêmement pénalisants, parfois insurmontables, et pour beaucoup de sombrer la précarité et dans la grande pauvreté, même dans l’exclusion, la descente aux enfers.
    Les communistes sont nombreux à vivre ces difficultés, ou à les connaître autour d’eux, et c’est pourquoi ils sont bien placés, mieux placés que quiconque, pour en discuter et populariser à cette occasion les propositions de leur parti, de leur candidat à l’élection présidentielle Fabien Roussel.
    Mais cela n’est possible que s’ils sont armés de ces propositions, « précises et cohérentes, visant à rassembler ceux qui souffrent, qui contestent, et cherchent à l’appui de leurs aspirations, de certains de leurs luttes, les voies possibles d’une société nouvelle ».
    Des communistes ne se sentent pas en capacité d’aller au débat parce que ils ne se croient pas aptes à le mener, alors qu’en vérité ils n’ont pas à leur disposition les propositions, les arguments et les réponses de leur parti pour expliquer et convaincre autour d’eux.
    Ce constat porte en puissance la nécessité pour les structures de base de notre parti d’aller très rapidement au contact de tous leurs adhérents, de les convaincre de participer aux réunions et colloques qui leurs sont proposés pour s’armer de ces propositions et arguments, de leur faire prendre conscience qu’ils constituent un très important potentiel militant pour « porter plus audacieusement les contenus » de nos orientations et décisions politiques, et pour montrer que celles ci sont les seules, y compris à gauche, avec leur originalité, « à pouvoir proposer les moyens de répondre aux attentes de protection et de promotion de tout le monde du travail et de la création, des plus démunis aux plus qualifiés, de la jeunesse, dans la diversité de leur situation et dans la communauté grandissante de leurs intérêts face à l’exploiteur collectif ».
    Consacrer sans délai toutes les énergies des directions de nos structures à cette indispensable mobilisation générale des adhérents est une obligation décisive, car croire que seuls les militants actifs dans le moment présent, ces militants qui y croient et qui se dévouent sans compter, ce serait ne pas prendre la juste mesure de l’ampleur de la bataille qu’il faut développer pour enregistrer le meilleur résultat possible.

  3. CAILLOUX Gisèle

    Gisèle Cailloux. Cellule Safran Gennevilliers.25/10:2021

    Fallait-il ou non que nous lancions sur notre blog un appel à la mobilisation pour la campagne des présidentielles ?
    Tout le monde ne le pense pas. Un tel appel serait nous dit Nicolas « sous-estimer la qualité de la campagne déjà engagée par notre candidat et la mobilisation de nombreux communistes, le mouvement en cours parmi les camarades qui n’ont pas voté pour la candidature communiste… »
    Pourtant c’est exactement l‘inquiétude exprimé au dernier CN par Ian Brossat directeur de campagne lorsqu’il dit : « Notre candidat est en campagne. Il se mobilise tous azimuts. Il le fait sur le terrain. Il le fait sur les médias qui nous accordent une visibilité nouvelle. Tant mieux. Mais cela ne suffit pas. Il convient maintenant de mobiliser à plein notre collectif militant. Ne l’oublions pas : ce sont des dizaines de milliers de camarades qui ont désigné Fabien candidat à la Présidence de la République. Cette force militante-là, il faut maintenant la déployer partout, à travers tout le territoire, dans les villes et les villages de France. Nous avons tout ce qu’il faut pour aller au contact…. »
    Et c‘est exactement ce que je ressens (même si j’y ajouterais les lieux de travail), ce que je constate autour de moi, ce qu’expriment des camarades sur les réseaux sociaux. Nous avons des mouvements dans le bon sens comme le fait que de très nombreux communistes qui s’étaient exprimés contre la candidature communiste soutiennent maintenant la candidature de Fabien, soit par respect de la démocratie interne, soit surtout parce qu’ils sont heureux de voir que nous sortons, même si ce n’est pas encore équilibré, de l’effacement du parti dans les médias avec de nombreuses invitations et les bonnes prestations de notre candidat. Constater qu’il a un capital de sympathie ne gâche rien !
    Bien évidemment, tous les communistes ne sont pas l‘arme aux pieds ! Heureusement ! Des sections, des FD prennent des initiatives, s’engagent dans celles initiées au national. Mais il faut bien constater que les 23.245 communistes qui ont voté pour la candidature de Fabien Roussel, ainsi que ceux des 6.822 qui ont voté contre le principe de la candidature communiste mais qui s’inscrivent aujourd’hui dans le sens du choix majoritaire, sont loin d’être tous mobilisés. Et le constater, le dire, ce n’est pas jeter l’opprobre sur les militants pleinement engagés.
    On ne peut pas être dans le déni de ce déficit d’engagement et ce n’est pas ce que fait Ian Brossat ni Fabien Roussel qui lui-même a appelé à ce que nous soyons tous candidats ! Et ce déficit d’engagement n’est pas le seul fait des camarades individuellement. Les FD ont-elles toutes organisé la semaine d’octobre sur l’emploi ou est-ce resté dans un certain nombre d’endroits le seul fait d’initiatives de sections ? Ces dernières ont-elles toutes été sollicitées par leurs FD pour répondre à la sollicitation de Fabien d’organiser des manifestations sur le pouvoir d’achat devant toutes les préfectures ?
    Il faut bien le constater, ce déficit militant a des conséquences. Notamment la difficulté à percer le plafond de verre des 2 % que nous donnent les sondages, même si ces derniers sont à prendre avec circonspection.
    Ou encore le fait que nous rencontrons encore beaucoup trop de monde sur les marchés et dans bien d’autres lieux qui ne connaissent pas Fabien Roussel. 
    Fabien Roussel ne règlera pas seul, si bon soit-il, l‘invisibilité dans laquelle nous a mis des décennies d’effacement. Avec lui, c’est l’affaire de tous les communistes. Tous ! Et je pense que ce serait rendre un bien mauvais service à notre candidat et au parti si les animateurs de « l’ANR-En avant le Manifeste » se satisfaisant de la mobilisation actuelle et de la qualité de campagne de notre candidat se mettaient en situation d’attente. Le Parti est certes sorti affaibli de la période précédente, mais il vaut mieux que cela !
    Alors oui, cet appel publié sur le blog est utile dans son rappel du contexte, de l’apport communiste, de l’importance de nos propositions pour changer la société, et de son appel à changer de braquet pour un résultat dont nous serons tous fiers.

    • Besse Daniel

      Il serait bien que l’ Huma diffuse plus souvent nos propositions et appelle à la lutte . Je trouve que dans l’Huma les articles aux idées réformistes ( keynésiennes ) pèsent plus que les articles aux idées révolutionnaires.

    • Régine Guilleminot

      Je suis totalement d’accord avec Gisèle Cailloux
      Nous avons des FD qui freinent des 4 fers et ce n’est pas la peine de le nier.
      Dans la mienne en Seine Maritime, nous avons les tracts et affiches au compte gouttes au moins pour Rouen et son agglo.
      Nous avons fait un rassemblement devant la Préfecture pas préparé pour lequel des sections, et non des moindres, n’ont pas prévenu les camarades. Ça a été pareil pour les 3 étapes de la caravane.
      Je crains le pire pour le meeting de Fabien Roussel à la fête de l’Huma Normandie le 20 novembre.
      Alors, bien sûr, nous avons des camarades qui nous ont rejoints bien qu’ils aient voté contre la candidature communiste mais il y a une léthargie inquiètante comme si nous ne savions plus faire campagne seuls.
      Je pense aussi que les militants manquent de confiance en eux pour aller discuter avec les gens.
      Il faut arriver à casser cette image que nous donne pratiquement tous les candidats : la personnification du candidat. Nous attendons tout de lui dans notre canapé !
      Les communistes sont tous des candidats, c’est essentiel.
      Ne donnons pas raison non plus à tous ceux qui étaient contre cette candidature parce que même s’ils sont rentrés dans la campagne, pour certains c’est pour mieux nous attendre au coin du bois parce qu’ils n’ont pas renoncé soit au grand rassemblement ou au ralliement à Mélenchon.

  4. Comme dans toute analyse d’une situation concrète et évolutive, il est bon d’en approcher le plus finement possible les aspects contradictoires, ce qui bouge dans le bon sens, mais aussi ce qui freine. Oui, grâce aux passages médiatiques de Fabien, qui ont fait reculer certaines réticences sur la décision d’une candidature communiste, oui, grâce aux initiatives nationales (semaine emploi-formation, 21 novembre, rassemblements sur le pouvoir d’achat devant les préfectures), il y a une entrée en campagne et un début de mobilisation collectives sur l’élection présidentielle.

    Pour autant, il est devenu impératif et urgent de franchir une étape, celle de l’identification de notre campagne à un projet révolutionnaire de transformation de la société. Porter les souffrances, la colère et les revendications légitimes, si nécessaire que ce soit, ne suffira pas à faire bouger en profondeur les perspectives à gauche, pour l’instant très brouillées. Nous sommes dans l’obligation de faire la différence à gauche sur les solutions pour redonner l’espoir d’une alternative.

    Les communistes, pour aller au contact, pour se sentir à l’aise dans les débats, pour devenir toutes et tous candidats, comme le leur demande Fabien, ont besoin d’un projet qui donne à voir les objectifs d’une société émancipée et par conséquent les chemins de conquêtes de pouvoirs sur le capital pour la construire. Fabien, de son côté, a besoin pour affronter tous les sujets délicats et controversés sur lesquels les médias veulent le piéger, que le terrain soit balisé par un choix abouti de l’argumentation à retenir, après débat des instances de direction.

    Or, ni le CN ni le CEN ne jouent ce rôle pour l’instant. L’organigramme de campagne est cloisonné, sans compte-rendu du comité de campagne ni au CEN ni au CN. Un groupe doit travailler sur le projet sous la direction de Christian Picquet. A ce jour, il n’est pas défini, ni dans sa constitution, ni dans sa méthode de travail. Laurent Santoire s’étonne que des membres de la direction, qui « co-élaborent à la campagne », aient pu signer ce texte. Il ne faut pas avoir une vision simplificatrice de notre fonctionnement. Etre membre du CN et du CEN ne signifie pas forcément avoir une capacité d’influence réelle sur le cours de la campagne. C’est en tous cas mon vécu personnel en ce moment.

    J’ai signé ce texte, avec la conviction qu’il faut franchir un cap de contenu pour enclencher une dynamique qui marque véritablement le paysage politique ; ce texte d’alerte en donne la charpente dans un langage clair et très accessible. Par-delà telle formulation qui peut paraître rugueuse, il répond à une attente et une perception largement partagées dans le parti.

    J’en veux pour preuve ce qui est en train de monter très fortement parmi les adhérents et les animateurs des fédérations : l’envie de porter haut et fort la perspective d’une Sécurité d’Emploi et de Formation (SEF), comme un des axes majeurs d’identification de notre projet de société. Il y a là un fait nouveau dans le parti, en résonance avec la situation d’impasse actuelle du marché du travail capitaliste, où se juxtaposent des prévisions de licenciements massifs et des pertes de compétences irréversibles (industrie automobile, aéronautique, etc…) en même temps que surgissent des pénuries de main d’œuvre importantes, pour certaines, dans ces métiers qui sont en train d’ être sabordés.
    Impasse d’un marché où les bas salaires, les conditions éprouvantes et la perte de sens du travail conduisent une partie de la population, particulièrement la jeunesse, à refuser l’enchaînement dans des emplois dévalorisés et à choisir l’interim de survie, quelques jours de travail par-ci et par-là. Ceux là-mêmes qui ont voulu flexibiliser sans fin le marché du travail se retrouvent pris à leur propre piège.
    Impasse enfin d’un système de formation professionnelle anarchique et non régulé, devenu avec le Compte Personnel de Formation (CFP) une aubaine lucrative où se sont installés des « offreurs » de formation « bidon » non qualifiantes, parfois créés par des entreprises pour ramener de l’argent public dans leurs caisses.
    Autant de contradictions qui poussent à rentrer de façon offensive dans la promotion de notre projet de Sécurité d’Emploi et de Formation. Beaucoup de communistes se sont étonnés que le tract sur « nos solutions pour l’emploi et les salaires », tiré à 1,7 million d’exemplaires ne le mentionne pas. Il y a un décalage croissant entre la frilosité d’une partie de la direction nationale sur le sujet, qui ne vient pas seulement des opposants au manifeste, et les attentes de nombre de communistes.

    Je souhaite que le discours de Fabien le 21 novembre fasse date en donnant à la Sécurité d’emploi et de Formation la place qui lui revient dans la perspective d’émancipation des rapport sociaux capitalistes.

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