La session du Conseil national des 28 et 29 mai avait pour ordre du jour un point sur nos campagnes pour les élections départementales et régionales, ainsi que leur contexte, introduit par Pierre Lacaze.[1]Rapport sur les élections départementales et régionales – Pierre Lacaze, Conseil National du 28 mai 2021 Fabien Roussel, secrétaire national a, le lendemain, présenté un rapport sur la situation politique et les dispositions à prendre en vue des échéances de 2022[2]Rapport de Fabien ROUSSEL, secrétaire national, Conseil National des 28 et 29 mai 2021, suite au vote des adhérent·e·s du 9 mai dernier, qui ont majoritairement désigné leur candidat pour l’élection présidentielle et décidé d’engager notre parti dans la construction d’un pacte d’engagements communs de législature. En fin de séance, le Conseil national a également décidé, à partir du compte rendu de la consultation des fédérations établi par Marie-Jeanne Gobert[3]Synthèse de la consultation des fédérations sur le maintien ou le report du 39e Congrès, Conseil national des 28 et 29 mai 2021, de se prononcer pour un report d’un an de notre 39ᵉ congrès[4]Décision sur le report du congres en 2022 par le conseil national, le 29 mai 2021, initialement prévu en novembre 2021. Il se tiendra donc à l’issue de la séquence électorale, à l’automne 2022.
Table des matières
Denis Durand

Un trait frappant de la situation est qu’elle comporte à la fois des manifestations de division des communistes – par exemple sur les élections régionales ou la sécurité, on l’a vu dans nos débats d’hier – et des manifestations très puissantes d’unité, comme les 72 % du vote pour la candidature à l’élection présidentielle, qui fait suite lui-même aux 80 % pour notre Manifeste du 38ème congrès.
Cette unité n’est pas le réflexe de survie d’un appareil (les stratégies d’appareil, c’est ce que nous avons connu dans certaines régions pour les élections régionales). Cette unité, c’est la conscience aiguë des périls qui menacent notre peuple – périls sanitaire, social, économique, écologique, politique, péril fasciste ! Et la conscience aiguë que face à ces périls notre peuple a un besoin vital de ce qu’apporte de spécifique le Parti communiste.
Pour prendre l’aspect économique – qui n’est qu’un aspect mais qui a rapport avec tous les autres – la faiblesse pitoyable de la gauche tient à son attachement à une conception dépassée selon laquelle il y aurait d’un côté la politique – le gouvernement, le parlement, les partis, les élections – et de l’autre l’économie qu’on laisse accumuler le capital selon ses propres lois, ses propres règles. Bien sûr, on pense que la politique a des leviers pour agir sur l’économie : des impôts, des droits de douane, des règlements, des nationalisations, des aides aux entreprises… mais cette façon d’agir de l’extérieur sur l’économie, elle fonctionnait il y a cinquante ans, à l’âge d’or des social-démocraties ! Aujourd’hui, la machine économique est à bout de souffle. Pour parler le jargon des économistes, la productivité globale des facteurs se traîne lamentablement, aux États-Unis et encore plus en Europe. Et en plus, la machine pollue ! Elle consomme des masses de carburant et enfume tout l’environnement. Aujourd’hui, et les citoyens s’en rendent compte, plus ou moins, on n’a plus le choix : il faut ouvrir le capot et mettre les mains dans le cambouis. Par exemple, pas seulement viser le plein-emploi, c’est-à-dire le marché du travail capitaliste avec le moins de chômage possible. Mais viser plus du tout de chômage, donc l’abolition, certes graduelle, du salariat avec la construction d’une sécurité d’emploi et de formation, jusqu’au dépassement du marché du travail. Avec, donc, tout ce que ça comporte de prise de pouvoir sur l’argent, l’argent des entreprises, des banques, et pas seulement l’argent public qui doit être utilisé comme levier sur l’utilisation de l’argent privé. En ce sens, l’emploi à la Banque de France, dont Fabien vient de parler, est un enjeu pour toute la société.
Mais pour cela il faut connaître un peu le fonctionnement de la machine et il faut des outils. Nous communistes, nous marxistes, nous avons des outils. Des outils théoriques – avec le lancement de la nouvelle revue Issues – et des outils pour l’action – c’est par exemple pourquoi nous lançons une nouvelle formule d’Économie&Politique dont le premier numéro paraît dans un mois.
La bataille présidentielle va être d’une extrême violence. Les coups pleuvent déjà. Il va falloir encaisser, frapper fort, frapper vite mais lorsqu’on frappe à côté, ça se paye cash. Les talents personnels du candidat, qui sont grands, ne suffiront pas. Une bonne com’ non plus.
En revanche, dans cette bataille, Fabien Roussel va disposer de deux atouts qu’aucun autre candidat n’aura. Un collectif de 50 000 militants qui, même affaibli comme il l’est aujourd’hui, est sans équivalent dans la vie politique française. Et ce corps d’idées et de propositions qui fonde l’unité de ce corps militant.
La réussite de la bataille, son utilité pour la suite, dépend essentiellement de notre capacité à tirer tout le parti possible de ces atouts. S’assurer que l’intelligence collective de notre corps militant ait des porte-parole dans la campagne. Sachons par exemple utiliser le début de notoriété acquise par Frédéric Boccara dans les débats économiques. Tout cela pour être à la hauteur des attentes de radicalité qui s’expriment ans notre société.
Pour conclure cet appel très enthousiaste mais aussi, vous l’avez compris, un peu désespéré, la campagne de notre candidat doit être la campagne de tout le Parti, de toutes ses idées dans leur cohérence. C’est ce qui motive la proposition d’organiser, à l’automne, une assemblée des animateurs du Parti, couplée à l’initiative nationale pour l’emploi, pour la sécurité de l’emploi, de la formation et du revenu, annoncée dans le rapport.
Evelyne Ternant

Nous sommes dans une situation politique paradoxale. Alors que les crise sanitaire et économique devraient être propices à la mise en avant de l’emploi et des services publics, à la diffusion des propositions progressistes, le pouvoir, la droite, l’extrême droite réussissent à imposer le sujet de la « sécurité », au sens étroit et répressif du terme, jusque dans les élections départementales et régionales, bien que la sécurité ne relève pas des compétences directes de ces collectivités. En Bourgogne Franche-Comté (BFC), le candidat du RN, qui a des ambitions sur la région, annonce froidement une nouvelle conditionnalité des aides : la « sécu-conditionnalité » des subventions régionales aux collectivités locales : elles seront fonction de leur politique sécuritaire, armement de l’armement de la police municipale, des investissements de vidéo-surveillance, etc. Un déni de démocratie locale et un régime régional autoritaire assumé !
Sur fond de respiration du déconfinement, des fanfaronnades de Bruno Le Maire sur le mode « La reprise est là… », et des effets anesthésiants des mesures d’urgence encore sensibles, le pouvoir espère passer cette séquence sans essuyer un revers aussi important que prévu. Il se pourrait même que LaREM réalise de bons scores notamment dans les régions où la droite est en grande porosité avec l’extrême droite, comme en BFC où elle est alliée avec Debout La France.
La gauche me semble en revanche encore plus mal en point qu’il y a quelques semaines. Un moment de fin de cycle, on pourrait presque dire de décadence. Les négociations de sommet entre partis pour ces élections des 20 et 27 juin ont été particulièrement longues et pénibles, elles ont absorbé une énergie considérable des militants car aucun de nos partenaires n’a vraiment pris en compte l’affaiblissement collectif à gauche, ses raisons, et la nécessité d’une refondation. Chacun s’est cru au contraire légitime à revendiquer une hégémonie :
– le PS, sur ses acquis en élus, en dépit de l’écroulement de son organisation,
– LFI sur la base de son résultat à la présidentielle de 2017,
– EE-LV sur la base des Européennes et municipales.
Il résulte de cet opportunisme généralisé les configurations électorales les plus diverses, qui ne peuvent que troubler l’électorat, le seul invariant étant la difficulté que nous avons eu à faire notre place et les batailles -parfois perdues- qu’il a fallu mener, qu’il s’agisse des têtes de listes ou de notre représentations dans les listes régionales et les cantons.
On arrive aux limites d’une méthode de rassemblement, à laquelle nous devons réfléchir : si elle se perpétuait sur le même mode aux législatives, elle nous emmènerait tout droit dans le mur.
Quant aux plate-formes des associations qui entendent s’inscrire désormais dans le débat politique, et qui couvrent un large éventail d’organisations( telles que « Pouvoir de vivre » ou « Plus jamais ça ») , elles ont pour intention d’interpeller les forces politiques en posant sur la table des propositions programmatiques complètes pour chaque élection. Mais l’ambition d’aboutir à un projet complet se heurte à certaines difficultés internes : rien n’est encore sorti pour ces élections, alors que les programmes et les professions de foi sont bouclés.
Et nous, où en sommes nous ? La recherche éperdue du rassemblement nous a conduits la plupart du temps à ne pas faire de contenus exigeants la condition pour déterminer le périmètre du rassemblement, en dépit du travail qui avait été fait en amont. C’est très problématique pour les régionales où des sujets importants ne font pas consensus entre les forces de gauche :
–l’utilisation de l’argent, dont les fonds de relance : comment s’assurer qu’ils vont à l’emploi, et pas aux délocalisations ?
–Où en est -on des conférences permanentes dans les programmes que nous soutenons ?
-La transition énergétique, nouvelle compétence des régions : la proposition de « régions autonomes en énergie », associée à la régionalisation de la distribution d’énergie, vise en fait le démantèlement du service national de distribution d’électricité. Là encore, diversité des positions.
-Que faire par rapport à Enercoop , Railcoop, promues par EE-LV, qui sous couvert de diversification coopérative, sont le cheval de Troie du démantèlement des services publics EDF et SNCF ?
-Comment mener la bataille sur l’industrie, et sa liaison intime avec l’écologie, quand il y a désintérêt pour ne pas dire opposition franche de certains partenaires à une nouvelle industrialisation ?
On pourrait multiplier les exemples.
Je termine donc par deux propositions :
- Un appel de la direction nationale à la mobilisation des communistes, en particulier dans les régions à risque de basculement à droite et à l’extrême droite. Le rapport de force à l’issue de ce scrutin sera un des déterminants de la représentation mentale collective sur 2022. message à moins d’un an des Présidentielles d’une poursuite de l’effondrement à gauche et/ou d’une accession du RN à la tête d’une ou plusieurs régions aurait des effets très négatifs, y compris pour le déroulement de notre campagne présidentielle.
La mise en place d’un nouveau secteur national officiel, le secteur « Régions » dès le lendemain des élections régionales, comprenant les nouveaux élus régionaux, les référents régionaux, et les camarades intéressés par les dossiers régionaux, pour échanger et mutualiser les informations programmes, évaluer collectivement les expérimentations. Il est important de ne pas laisser les élus isolés dans leur région, et de nous donner les moyens d’une cohérence de nos interventions et de notre ambition transformatrice.
Frédéric Boccara
Intervention du 28 mai

Ces débuts de campagne montrent que nous avons besoin d’un travail collectif, notamment sur les propositions, et d’un dispositif politique de campagne, collectif lui aussi.
1- Sur la sécurité, il faut voir à la fois le bras de fer sur l’exigence de sécurité et le piège. Il y a une énorme demande de sécurité et il faut la prendre au sérieux. Mais sur cette demande il y a un bras de fer qui a deux aspects. Premier aspect : la sécurité réduite à la répression, contre la prévention mais aussi les libertés, les services publics, la justice, les missions de la police et la relation police citoyens (y compris en termes de pouvoirs démocratiques sur la police). C’est essentiel, et ce que nous avons dit est juste. Le second aspect, c’est une sécurité réduite aux biens et personnes, au sens physique, ou bien une sécurité plus large sociale et émancipatrice, une sécurité d’emploi ou de formation, émancipatrice. J’ai apprécié la façon dont Pierre Garzon a fait le lien en insistant sur le terreau d’insécurité sociale.
Mais il y a aussi le piège, car la séquence a conditionné l’ensemble des élections régionales, alors que nous voulions les conditionner, comme les présidentielles, sur les questions de l’emploi, de l’émancipation sociale, ou sur l’exigence de nouvelles institutions et de nouveaux pouvoirs dans cette société, contre les enfermements et les assignations sociales. Or, nous avons alimenté le piège. Et il y en aura d’autres. Nous devons apprendre à savoir inverser le mouvement dans ce genre de situation.
2- Politiser le social, c’est notre défi. Non pas laisser les médias l’enfermer, le cornériser, dans un « ghetto ».
Or la question de l’emploi mais aussi celle de la formation est posée partout : police, justice, mais aussi santé, de l’hôpital à la production de vaccin. Mais elle est refoulée, parfois même par nous. C’est pourtant une question politique si on parle d’utilisation de l’argent et de pouvoirs. C’est ce que montre a contrario la communication de B. Le Maire qui insiste sur la « reprise économique » (alors qu’après un tel confinement il y a forcément une remontée de la consommation) pour valider toute la politique d’E. Macron et appeler à appuyer « l’investissement » tandis que la déferlante anti-emploi et anti-sociale se prépare. Mais les aides aux entreprises et le type de conditions qu’on y met, sont une grande question politique. Elle doit ouvrir sur le sens de l’activité économique et sur la conquête de nouveaux pouvoirs. Les aides sont au cœur de l’action des Régions. Il nous appartient de montrer qu’est posée la question d’une tout autre action sur les entreprises. Voilà un enjeu politique, voire culturel, que nous pouvons mettre en lumière.
C’est dire si l’exigence de cohérence entre nouveaux objectifs (sociaux, écologiques), nouveaux pouvoirs démocratiques et nouveaux moyens financiers doit venir sur le devant des préoccupations politiques. C’est cette cohérence qui a tant fait défaut dans les expériences de gauche qui ont échoué, comme celle de 1981-83. C’est cette cohérence que nous posons pour la jeunesse : loin de ne proposer qu’une (1) allocation – allocation d’autonomie-formation – nous proposons des (2) pré-recrutements dans les services publics, avec formation rémunérée avant la titularisation, (3) des obligations d’emploi par les entreprises, des (4) contrats sécurisés – des CDI ++ avec un volet de formation solide et rémunérée – et le (5) développement des services publics pour appuyer les jeunes dans leur émancipation. Bref cinq volets cohérent, et non pas une mesure « gadget ». on pourrait y ajouter, (6) l’exigence de constituer et de réunir au plus tôt une conférence permanente de la jeunesse pour l’emploi, la formation et la revitalisation productive écologique.
4- Je partage l’idée d’initiatives pour l’emploi proposées par le rapport. Dans les régions nous pouvons mettre en accusation les pouvoirs, poser l’immense question de toute la filière santé (hôpital, médicament, médecine, prévention, …) notamment lors des manifestations du 15 juin. Mais nous pouvons aussi les poser en réunissant des salariés et des citoyens pour des concertations de lutte. Je tiens à souligner les initiatives que prennent nos camarades de Bourgogne-Franche-Comté, en posant dans l’élection régionale la question de l’industrie nationale des équipements de production d’électricité, du nucléaire à l’hydro, en passant par les turbines à gaza, avec General Electric à Belfort. Ils m’invitent d’autre part au Creusot pour une rencontre de lutte sur l’industrie pour l’emploi, la formation la revitalisation industrielle, qui préfigure les conférences permanentes que nous revendiquons.
5- Sur les institutions, il est normal qu’il y ait eu un émoi considérable à gauche. Prenons au sérieux ce qui se passe, sans amateurisme. J’ai parlé d’un « nouveau régime » qui se met en place, y compris contre l’Etat de droit. La tentative de mise au pas de la justice par la police en fait partie. Mais c’est aussi, depuis l’accès d’E. Macron au pouvoir, la réduction de la démocratie à une sorte de « dictature de la majorité » contre la délibération, élément fondamental de la démocratie, réduction que Fabien avait, alors, bien fustigée avec sa formule des « députés playmobil ». Plus profondément c’est la confusion des pouvoirs alors que leur séparation est fondamentale : médias et pouvoirs financiers, politique monétaire et marchés financiers, confusion entre justice et police qu’on veut imposer, bien sûr.
Ces confusions vont de pair avec la montée des monopoles de décision et de la présidentialisation, qui prend appui de façon réactionnaire dans la société sur le besoin de protection. Les ordonnances « travail » ont conforté la monarchie patronale, ses monopoles de gestion et de décision. C’est encore la réforme institutionnelle en cours des services de l’Etat (supression des Dirrecte, ENA, corps des préfets, ..). Cette « nouvelle alliance entre Etat et capital » qui se cherche sans se trouver a aussi sa dimension européenne, voire internationale, qu’il nous faut prendre au sérieux.
Enfin, il y a tout un travail idéologique pour réduire les grandes questions politiques à des questions purement sociétales, les questions économiques étant des questions techniques qu’il faudrait confier à des « sachants » des « techniciens ». Nous ne devons pas séparer l’entreprise et l’utilisation de l’argent des questions institutionelles et de pouvoirs nouveaux. Pas seulement « dans » l’entreprise, mais aussi dessus, par toute la société dite « civile ».
6- La conjoncture économique. Je veux mettre en alerte mes camarades. Les quelques chiffres de remontée d’activité, quasi-mécaniques, vont être montés en épingle par le gouvernement. Cela va cacher la crise profonde qui continue de s’étendre, et la question fondamentale de l’emploi, son développement (embauches, formation), avec l’exigence de nouvelles institutions. Cela va de pair avec le discours sur « la dette ». Elle est utilisée pour paralyser et préparer à l’austérité de demain. Mais cela peut cacher l’austérité anti-emploi déjà à l’œuvre. Or il faut tout de suite mettre beaucoup plus d’argent et tout autrement ! Cela veut dire plus de dette (car l’assiette fiscale est très amputée), financée autrement que par les marchés, et avec un dispositif démocratique profond de son utilisation et une restructuration des dettes passées. C’est possible à partir de la France, pour un gouvernement qui oserait, au rebours des faux-semblants de « l’annulation de la dette » ou de la négation des problèmes qu’elle pose (voir ma Tribune passée dans Le Monde du 22 mai). Ce débat d’idées à gauche nous pouvons le nourrir.
Intervention du 29 mai
Quelle façon de prendre la campagne présidentielle ?
1- Le principe dois être, je crois, « toutes et tous candidats », comme le dit un texte publié sur le blog En avant le Manifeste. Les axes de campagne soumis à la conférence nationale sont très partagés. Le score élevé nous permet de débattre de la campagne avec sérénité, sans craindre de fragiliser les choses bien au contraire. Travaillons en collectif.
2- En revanche, en tant que dirigeants nationaux, le score nous oblige.
3- Fondamentalement, les raisons de notre mise en campagne c’est la profondeur de la crise (crise objective, mais aussi crise morale et idéologique, particulièrement à gauche) et l’apport de notre projet original avec des propositions précises. Notre posture, ce doit être, nous disent les communistes, de conjuguer résistance et construction. En désignant un ennemi, un adversaire le capital et en se plaçant dans la durée car les difficultés sont profondes et la crise de la gauche aussi, malgré l’immense attente de gauche qui existe.
4- « Faire monter la question sociale » ? Ok, bien sûr. Mais comment ? Quel social ?
Car la « question sociale » va monter, c’est inévitable, les autres aussi vont en parler. Mais le problème de la question sociale est-ce que c’est le voisin (comme le développe Le Pen), le coût du travail qu’il faut réduire (Droite, Macron, le social-libéralisme), le coût du travail qu’il faut compenser par un Etat prétendument protecteur (revenu d’existence, Etat employeur en dernier ressort, ..) ou le capital ? Et quand on dit le capital, ce n’est pas seulement un problème de « coût » du capital, mais aussi de pouvoirs du capital et de logique, de critères (le taux de profit). Cela indique la bataille à mener.
Il nous faut imposer le développement de l’emploi et de la formation comme la question majeure posée à notre société par les hospitaliers, les travailleurs.ses de Sanofi, de General Electric, des Fonderies, mais aussi des banques ou de l’Education nationale, …, en conjonction avec la question des services publics. Question majeure révélée par le Covid19 et par la crise économique que le Covid a révélé et démultipliée.
Et ceci non pas pour elles et eux, les travailleurs.ses, les assigner dans un rôle (« trime et tais-toi »), mais pour une émancipation sociale, un projet de liberté de chacune et chacun et de toute la société, société pour laquelle on a vu les nécessités incontournables de l’apport créatif et productif du travail. Mais pour un au-delà du travail, émancipateur (au lieu de la précarité, des temps de travail sans cesse allongés, des tâches parfois vides de sens, des salaires de misère, …), avec chacun et chacune dans sa dignité, ses droits, et maîtrisant la construction de sa vie, de son parcours humain et social. C’est pourquoi la culture, la formation sont fondamentales et au même niveau la conquête de pouvoirs démocratiques dans la société et sur les entreprises.
5- La question de l’entreprise est fondamentale, mais comme question politique elle est refoulée. Il ne s’agit pas que de pouvoirs « dans » l’entreprise, mais de changer profondément son rôle, son apport à la société : son type d’investissement, ses recherches, sa relation à l’emploi et au travail, ses productions, donc son utilisation de l’argent. Il s’agit de changer le rôle des entreprises, par des nouveaux pouvoirs à la fois « dans » et « sur » l’entreprise, en conjuguant les forces sociales dans et « hors » de l’entreprise. Des pouvoirs qui soient des droits d’agir, de décider.
Il ne faut pas se faire déporter, ni « cornériser », y compris par la manifestation du 12 juin qui va mettre sur le devant du débat la question oh combien importante des libertés publiques. Mais quid des pouvoirs nouveaux sur ces autres grandes questions qui comptent ? Des libertés d’agir dessus ? De pouvoirs et droits dans et sur ces véritables institutions que sont les entreprises et les banques qui modèlent nos vies, notre monde, nos sociétés ? Les institutions, pour nous, ne doivent pas se réduire au parlement et aux exécutifs.
6- On a dit, « c’est clair pour tout le monde, le problème c’est le capitalisme ». Je ne pas du tout sûr que ce soit si clair. Les raisons de la crise sont loin d’être attribuées au capitalisme. Elles peuvent même être attribuées essentiellement à une « disparition des frontières ». Et puis le capitalisme ; qu’est-ce que c’est ? Où l’attrape-t-on ? Comment ? Voici l’enjeu de ces 12 mois qui sont devant nous, des mois d’écoute mais pour une part aussi des mois de pédagogie politique. Il va s’agir de montrer qu’on peut l’attraper à partir d’ici et de maintenant, pour commencer à changer radicalement les choses, à condition d’en créer les conditions politiques, et le rapport de forces.
De ce point de vue :
- La présidentielle c’est surtout une question de projet appuyé par des propositions précises, opérantes, plus qu’une question de programme ficelé
- Percevons le monde nouveau qui cherche à advenir et qui est tant contrarié, combattu par cette vieille société capitaliste. Comme disait notre regretté Yan Le Pollotec il y a un an à peine, nous ne sommes pas en 1950, ni même en 1975.
- L’exigence de cohérence entre nouveaux objectifs (sociaux et écologiques), nouveaux moyens et nouveaux pouvoirs est déterminante pour le débat à gauche et dépasser les échecs des expériences de gauche tentées depuis 1981 et l’ouverture de la crise systémique du début des années 1970.
7- Il va falloir un travail collectif. On parle trop peu de dispositif. Je pense qu’il faut au moins un dispositif de campagne politique, réactif ; un conseil de campagne large et avec des soutiens du monde du travail, de la culture, des intellectuels ; des comités qui peuvent être « de soutien » voire des comités pour engager, à la suite de la présidentielle, l’impulsion d’un « mouvement contre la domination du capital et pour développer l’emploi et les services publics ».
8- Pour cela, en lien avec l’initiative sur l’emploi qui doit être visible fin octobre, nous pourrions tenir au même moment une assemblée des animateurs de section sur nos propositions. En lien avec le travail des secteurs de travail du CN, elle permettrait un moment d’appropriation collective de nos propositions et de mobilisation du parti. Cela pourrait permettre de répondre au souci, exprimé par les fédérations et dont fait état le rapport de Marie-Jeanne Gobert sur le report du congrès, qui est d’avoir une initiative mobilisatrice de l’ensemble du parti si, comme cela semble être la tendance, on reporte notre congrès après les échéances électorales présidentielles et législatives.
Pascal Joly

J’ai relevé deux axes dans la campagne présidentielle que mène Fabien Roussel, déjà bien engagée, et qui fait, entre autres, l’originalité et la raison d’être d’une candidature communiste à cette élection.
La première est cette volonté affirmée, de vouloir mettre le monde du travail au cœur de la campagne, dans la foulée du tour des entreprises engagée maintenant depuis plusieurs mois. De voir la réalité de ce monde du travail au plus près. De regagner de l’influence et implantation parmi celui-ci .
La seconde, est la volonté de vouloir jalonner notre campagne de luttes sociales et politiques, comme l’affirme Fabien. Une invitation à intervenir, sans attendre, une manière de vouloir casser la délégation de pouvoir vers un homme providentiel, et de reflex sociaux et électoraux induits par la 5 -ème république.
Aussi, si nous voulons conjuguer luttes sociales et politiques, et échéances électorales, nous devons regarder ce qui travaille en profondeur la société.
Et dans ce qui la façonne, il y a la place qu’occupe le syndicalisme et les rapports de force en son sein. Je suppose que comme moi, vous avez été attentifs aux dernières mesures de représentativité parues récemment et qui confirme la CFDT, une nouvelle fois, comme première organisation syndicale, avec un écart qui se creuse avec la CGT. Cette mesure est issue de la loi de 2008 qui ne calcule cette représentativité qu’uniquement dans le privé. Elle ne prend donc pas en compte les résultats dans le public, mon propos est donc à pondérer. Mais la tendance est réelle. Le résultat précèdent n’est donc pas un accident de l’histoire, avec une CFDT qui confirme sa première place dans le privé. On mesure l’étendue de la bataille idéologique, qu’ont mené conjointement le Medef et le pouvoir , pour laisser penser que la crise actuelle ne serait due qu’a la crise sanitaire, et non que celle-ci trouverait ses racines dans la logique du capitalisme lui-même.
Deuxième remarque, cette mesure repose sur la mobilisation électorale de 38% des salariés concernés, qui vient se superposer à la désaffection croissante des citoyens à l’occasion des échéances électorales politiques, que nous avons l’ambition de combattre, avec des propositions concernant la démocratie sociale et les institutions de la république. C’est la confirmation, à mon avis, que la crise sociale, économique et politique appelle à une réflexion approfondie de notre part quant aux conséquences de cette crise, qui touche tous les champs. La question de son issue, et des mesures la permettant, est clairement posée. Notre volonté de nous appuyer sur les luttes, de les susciter ou de les initier est juste. Mais ce que traduit ce résultat montre qu’une partie de salariés semblent s’orienter vers un syndicalisme d’accompagnement, ou d’atténuation des mauvais coups. Une forme de compromis social, qui, in fine
a pour résultat d’épargner le pouvoir du capital et de la finance. Sur fond d’affaiblissement de la conscience de classe. La question des pouvoirs des salariés dans les entreprises, les banques et les services publics est donc une question vitale pour la portée de notre apport. Il nous reste à en mesurer le contenu et l’ampleur. A mon sens, ils doivent être décisionnels, ne pas se contenter de strapontins dans les conseils d’administrations, et ne pas se limiter au seul droit de veto, si utile soit-il, mais ne permettant d’intervenir qu’a posteriori. Nous voulons un vrai pouvoir des salariés dans l’entreprise, des usagers dans les services publics, pour contrer le pouvoir patronal et la dictature des dividendes des actionnaires, comme seule boussole de gestion. Nous voulons de vrais droits pour les syndicats, pour les remettre au cœur d’une vraie démocratie sociale. Cela doit faire partie intégrante d’un projet de société qui modifie en profondeur le rapport au travail, qui s’attaque au lien de subordination du salarié vis-à-vis de son employeur, et qui, avec une sécurité d’emploi et de formation (ou de sécurité sociale professionnelle) remette en cause, dans un processus permanent, le marché du travail.
Je pense qu’il est indispensable, à l’occasion de ces campagnes, en tant que communistes, de consacrer du temps et de l’Energie à travailler à ces questions. Sans vouloir remplacer qui que ce soit ou nous immiscer dans les affaires de quiconque. Mais si nous avons l’ambition de transformer la société, il nous faut prêter attention à tout ce qui peut en être une dynamique ou un frein.
Jean-Marc Durand
Intervention du 28 mai

Macron a lancé sa campagne et aux régionales LAREM joue les trouble-fêtes avec la droite. Il met le paquet pour redorer son blason : Rwanda, vaccination, il cherche à faire oublier son image de Président des « riches » en fait de défenseur du capital financier, mais il a bien du mal. Chasser le naturel il revient au galop ! Car il n’a jamais cessé de poursuivre son œuvre de restructuration, on devrait plutôt dire de destruction. Son objectif est d’installer un nouvel ordre où tout doit être au service du marché.
C’est une restructuration en profondeur de l’appareil d’État et de ses missions régaliennes qui est à l’œuvre :
ENA, préfets, réorganisation administrative territoriale, réforme de la justice. Cette dernière n’était-elle d’ailleurs pas la vraie raison de la manifestation du 19 mai sur la « sécurité » ? Manifestation, théâtre d’une manipulation orchestrée par le pouvoir pour porter un nouveau coup aux libertés individuelles et publiques ? Et n’est-pas à ce propos plutôt qu’un débat infini sur il fallait ou il ne fallait pas participer à cette manifestation, qu’il nous fallait nous expliquer plus largement ? Qu’il nous fallait souligner le besoin de moyens et d’autres missions pour la police (prévention, proximité et tranquillité publique) ainsi que pour la justice plutôt que de transférer des missions de justice à la police pour au final, les pervertir et les faire disparaître ?
Ce qui se trame contre la justice n’est pas sans rappeler le sort que connaissent les missions du Ministère des Finances depuis bientôt 30 ans et ce n’est pas fini puisqu’en ce moment même ce sont les missions de l’administration des Douanes qui sont sous le feu ainsi que la Directe qui inclue notamment la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Cette dernière vague de restructuration nous ramène dans les faits, à un des enjeux centraux des élections régionales. La nouvelle direction des services qui regroupera la Directe et la DDCSPP et qui aura pour dénomination la DREETS, sera déconcentrée au niveau des régions, c’est-à-dire que le pouvoir d’État sera appliqué à ce niveau et que les décisions de gestion seront pour l’essentiel prises ou en tout cas mises en musique à cet échelon.
Pierre Lacaze et quelques intervenants avant moi ont souligné le besoin de mettre à profit le temps qu’il nous reste jusqu’au 20 juin pour verser au débat des régionales et des départementales, les propositions du parti communiste. Je partage très largement ces propos mais ils risquent de rester des vœux pieux tant ce qui a primé dans la préparation de ces élections a été les alliances et la construction des rassemblements. Des constructions qui ont conduit à des attitudes quasi dissidentes de camarades pour privilégier tel partenaire plutôt que tel autre, cela bien loin de toute réflexion sur les questions de question de programme. Pourtant comment mieux sceller un accord de rassemblement et en faire quelque chose de politiquement efficace que de le construire sur des contenus, des propositions ? Ce manque de débat avec les communistes et avec nos partenaires sur le fond de nos objectifs et de nos propositions pour les atteindre, risque de nous mettre en difficultés en divers endroits, y compris en Aura où à l’évidence nous devrons avoir une réflexion approfondie sur nos choix de second tour.
Pour corriger cela il serait peut-être utile, partout où on en a les capacités et les moyens que nous diffusions nos principaux axes d’analyses et de propositions pour une autre politique vraiment à gauche afin de combattre et de battre la droite.
Intervention du 29 mai
La sortie en vue mais non encore assurée de la pandémie, ce qui ne signifira pas une sortie de crise sanitaire mais veut dire, en tout cas pour Bruno Lemaire, une sortie du « quoiqu’il en coûte » comme il l’a indiqué hier ou avant-hier, avec en prime une sorte de chantage au remboursement de la dette, comme l’issue de l’épisode électoral actuel, voilà ce qui constituera le contexte dans lequel va devoir se mener la campagne de la présidentielle. L’évolution de la situation en Europe et dans le Monde où montent les antagonismes, voire des risques de conflits sérieux en est un autre volet tout aussi important et tout aussi nécessaire à traiter.
Au cœur de tout cela est la crise de système qui s’aggrave et les issues qui se cherchent pour préserver le capital. Les mesures de Joe Biden pour les États-Unis en sont, entre autres, une claire expression. Derrière ce sont des enjeux majeurs pour les peuples et leur avenir, enjeux écologiques, sociaux, économiques et démocratiques. Tout un choix de société !
Cela pose le niveau d’exigence que le contenu de la campagne communiste avec notre candidat Fabien Roussel doit atteindre afin de répondre sans détours aux questions de fond qui taraudent la société et pour ne pas se tomber dans les pièges que nous tendrons sans cesse les tenants de l’idéologie dominante.
Et bien sûr que la question sociale est au cœur de l’affrontement de classe aujourd’hui mais il s’agit de bien la caractériser, la cerner. L’emploi en est l’épicentre avec tout ce qui concerne la précarité et la situation de la jeunesse. A propos de cette dernière le revenu étudiant est une piste mais tous les jeunes ne sont pas étudiants et sans doute que nous devrions mieux nous reporter à l’article 9 de la loi Chassaigne de 2017 traitant de l’allocation jeunes qui permet de montrer le lien indispensable entre formation étudiante et débouché sur l’emploi. Et en ce qui concerne notre volonté d’être dans la présidentielle le candidat/parti du monde du travail, ayons bien à l’esprit que cela signifie de s’adresser à toutes les couches du salariat, au monde de la création et de la recherche, au risque de nous fixer une cible trop étroite.
Pour se faire nous ne sommes pas dépourvus, nous avons quelques bagages, encore faut-il que nous hissions nos contenus politiques à la hauteur nécessaire, particulièrement notre projet de SEF qui vise une grande émancipation du salariat et tout ce que nous portons pour les services publics, leur développement, en lien avec les pouvoirs et les moyens à mobiliser.
Nous avons besoin pour donner la portée nécessaire à ces propositions qui constituent des éléments d’un projet communiste afin d’aller vers une nouvelle société, d’initiatives fortes de notre parti et de son candidat, d’échanges, de débats entre nous et avec les citoyens.ennes. Les communistes ont besoin de s’approprier nos propositions afin d’être en mesure de les porter, de les mettre en débat et de les faire partager. C’est une question de rayonnement de nos idées mais aussi un enjeu pour l’unité du parti dont nous aurons tant besoin pendant la campagne de la présidentielle.
De ce point de vue nous pourrions :
- Tenir à l’automne une assemblée des animateurs de section faisant suite à une préparation dans les cellules, les sections, les fédérations, portant sur notre programme.
- Organiser comme l’a proposé F Roussel une manifestation nationale sur l’emploi qui pourrait avoir lieu dans le même temps.
- Mettre en place un collectif de campagne assez large chargé de l’animation de la campagne et de travailler autour et avec F. Roussel afin que notre expression publique soit la plus précise et la plus complète possible, car il s’agit vraiment de faire gagner les idées.
C’est sur cette base que nous pourrons faire élire le maximum de candidats.es à l’Assemblé Nationale car étant dans les meilleures conditions pour construire un pacte de gauche porteur d’espoir et ainsi nouveau repère pour de vraies issues à la crise.
Annie Lévi-Cyferman

Après un processus démocratique exceptionnel que tous les autres partis politiques devraient nous envier, nous avons très majoritairement désigné Fabien Roussel, comme candidat du PCF à la présidentielle.
Cette candidature a pour objet de porter dans le débat, nos propositions spécifiques, radicales, révolutionnaires, en rupture avec le système capitaliste.
Les communistes, se doivent après ce choix historique, dans un contexte de crises multiples, de se rassembler derrière leur candidat et de faire bloc, pour rendre visible et audible notre projet alternatif.
Quels que soient les débats que nous pouvons avoir entre nous, notamment, je l’entends, sur les positions de Fabien concernant la sécurité et sa participation à l’hommage aux policiers assassinés, il n’est pas acceptable qu’ils aient lieu sur les réseaux sociaux.
C’est ici et entre nous que la confrontation d’idées doit avoir lieux. En ce qui me concerne, j’estime que Fabien a eu raison de mettre dans le débat public, la question de la sécurité de nos concitoyen·ne·s. Notamment dans les quartiers populaires. Cette question est éminemment communiste. Bien sûr, nous devons continuer à parler, travail associatif, prévention, éducation, service publics, mais nous ne pouvons abandonner à l’extrême droite la défense du droit de tous et
toutes à vivre sans crainte des règlements de compte entre bandes rivales, de plus en plus violents, des trafics de stupéfiants qui profitent à une mafia qui s’enrichit sur la mort ou la dépendance de nos enfants, des pompiers agressés. Cette préoccupation, existe vous le savez bien, lors des campagnes actuelles, ces questions nous sont posées.
Nous devons y apporter des réponses progressistes, très différentes de celles données par la droite et l’extrême droite, comme le renforcement d’une police de proximité et la défense d’une police
républicaine.
Fabien, qui se doit de répondre aux questions des journalistes qui relayent les attentes du pays, a bien fait de parler de sécurité.
Il a bien fait de se rendre à l’hommage de policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions.
Si ce rassemblement a été par la suite instrumentalisé par un syndicat proche de l’extrême droite, mais aussi pas les « Mélenchonistes » qui n’attendent qu’un prétexte pour atteindre notre candidat, la démarche qui montre que le PCF réinvestit ces questions, est louable.
La sécurité ne doit pas être dissociée de la justice, mise en cause par le même syndicat de policiers qui bafoue la séparation des pouvoirs, garant de la démocratie. Non la justice n’est pas laxiste, non il ne faut pas de peines planchers, mais maintenir fermement la personnalisation des peines.
La justice, comme les autres services publics, manque surtout cruellement de moyens, ce qui la rend totalement sinistrée et en partie inefficace. Nous devons, dans cette campagne, comme pour tous les autres domaines, faire des propositions fortes concernant la justice dont le budget, quoiqu’en dise le garde des sceaux qui se vante des huit pour cent d’augmentation, nous place au 23ᵉ rang européen.
Je partage la proposition de Fabien de mettre le social, le pouvoir d’achat, l’emploi, au cœur de la présidentielle et faire une action très visible à la rentrée.
En ce qui concerne la manifestation pour les libertés du 12 juin, je rappelle que le premier appel a été lancé à l’initiative de la FI, quelques jours avant le vote des communistes, pour contrer Fabien et ses propositions sur le terrain social et de classe.
Le deuxième appel, nous ne l’avons pas signé, car son contenu est très léger et ne parle nullement des causes politiques de la montée de l’extrême droite.
Cet appel permet à Mélenchon de dévier le débat sur la confrontation avec l’extrême droite. Nous avons donc à juste titre rédigé notre propre appel, tout en appelant à cette manifestation.
Enfin, dans un cadre collectif qui sera mis en place, nous devons tous travailler à porter au plus haut niveau notre candidat.
Notes
↑1 | Rapport sur les élections départementales et régionales – Pierre Lacaze, Conseil National du 28 mai 2021 |
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↑2 | Rapport de Fabien ROUSSEL, secrétaire national, Conseil National des 28 et 29 mai 2021 |
↑3 | Synthèse de la consultation des fédérations sur le maintien ou le report du 39e Congrès, Conseil national des 28 et 29 mai 2021 |
↑4 | Décision sur le report du congres en 2022 par le conseil national, le 29 mai 2021 |
Denis Durand dit : ” La faiblesse pitoyable de la gauche tient à son attachement à une conception dépassée ” Faire référence ” Aux jours heureux ‘ n’est ce pas vouloir reproduire ce qui est arrivé en bout de course vers 1970 ? L’âge d’or de la sociale- démocratie est terminée , sauf pour faire illusion électoralement .