Une candidature communiste à la présidentielle de 2022 comme le propose le texte adopté largement hier revêt aujourd’hui une importance considérable, cela pour trois raisons :
- Elle remettra le PCF véritablement dans le jeu politique national car malgré de gros efforts déployés par ailleurs, il en a été éloigné par deux absences successives à l’élection présidentielle.
- Elle permettra également de donner corps à une des orientations importantes de notre 38ème congrès en même temps qu’elle rendra lisibles nos principaux axes programmatiques rattrapant d’une certaine manière un temps perdu préjudiciable en la matière depuis trois ans.
- Elle ouvrira la possibilité d’un retour aux urnes d’une partie des abstentionnistes qu’incarne pour une large part le salariat et pas seulement les ouvriers, mais aussi ce qu’on appelle les couches moyennes. Autant d’électeurs·trices qui par manque de projets et de perspectives claires pour une alternative crédible à la droite et à l’extrême droite se sont détournés des urnes et de la gauche.
Faire barrage dans ce contexte à l’extrême droite, éviter un duo Macron/Le Pen exige de construire le plus sûr chemin pour combattre les politiques dont ils sont porteurs, ce qui suppose de se donner les meilleurs moyens. Bâtir une candidature communiste qui prenne toute sa place dans le temps fort politique que représente l’élection présidentielle en est un élément déterminant. Une candidature qui soit bien évidemment tout autre chose qu’une candidature de simple témoignage ou une candidature qui nous renverrait à une sorte d’image d’Epinal.
La candidature de Fabien Roussel exige donc qu’à ses côtés, tout le parti muscle son jeu comme le dirait un célèbre entraîneur. Il s’agit face à la grave crise de système actuelle qu’aggrave la pandémie, d’ouvrir la voie à une alternative à la fois réaliste et radicale reposant sur une perspective crédible de lutte contre la domination du capital. Cela, à partir de propositions de transformations révolutionnaires comme la sécurité d’emploi de formation (SEF), le développement massif des services publics et une nouvelle industrialisation, le contrôle sur l’argent, notamment la création monétaire de la BCE qui est en passe de devenir déjà le premier mode de financement de nos dépenses publiques, mais dans les mains des marchés financiers, et puis cette questions cruciale et de nouveaux pouvoirs pour les salariés et les citoyens, donc de nouvelles institutions.
C’est ainsi que nous ferons la différence. Pas pour le plaisir de nous singulariser mais bien pour à la fois redonner espoir en une véritable sortie de crise, donc un changement de société et, en même temps, en la capacité de la gauche à se reconstruire autour d’objectifs anticapitalistes précis afin de pouvoir battre durablement la droite et l’extrême droite.
Donner son plein rendement, sa pleine expression à une candidature communiste c’est donc travailler aussi le rassemblement à gauche, mais pas un rassemblement d’en haut, pas un rassemblement qui travaille au fond un retour à avant 1920 comme nous y invite JL Mélenchon dans sa dernière adresse par vidéo aux communistes. Donner son plein rendement à la candidature communiste c’est faire en sorte qu’elle obtienne le meilleur résultat possible et il existe un vrai potentiel. Seront ainsi créées toutes les conditions pour disposer du plus grand nombre de députés communistes afin d’élaborer à partir d’un groupe communiste autonome à l’Assemblée Nationale, un pacte majoritaire de progrès de tous les groupes de gauche face à Macron et consorts.
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