Conseil National Non classé Présidentielle 2022

Conférence Nationale 2021 – Intervention de Amar Bellal

je pense que l'évolution du parti sur la question du combat contre le racisme est positive : il ne se contente plus de dénoncer la droite et l'extrême droite, sans rien dire de précis sur certains problèmes bien réels auquels nombre de nos citoyens s'interrogent, et il met un contenu de classe dans ses propositions et son expression contre le racisme.

Au préalable je voudrais réagir au propos exprimé il y a quelques instants concernant l’antiracisme et le parti, dans l’intervention de Mehdi Mokrani. Il se trouve que moi aussi, de part mon nom -Amar Bellal-, je fais aussi partie des gens dans la population exposées au racisme ou susceptible de le subir. Et pourtant, bien que m’appelant – Amar Bellal -, je ne partage pas du tout les propos et la vision de – Mehdi Mokrani – ni de – Mina Idir – exprimée dans sa lettre de démission, et plus particulièrement leur jugement négatif sur les positions du PCF vis-à-vis de l’antiracisme. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n y a pas un bloc monolithique de tous ceux qui sont exposés au racisme et qui penseraient de la même manière et détiendraient la vérité, et il est donc vain de prétendre parler au nom de tout un groupe, vain de tenter de condamner ainsi le parti en parlant au nom de tous les discriminés. Ce point est important. Et pour bien préciser ma pensée sur le sujet, je pense au contraire que l’évolution du parti sur la question du combat contre le racisme est positive : il ne se contente plus de dénoncer la droite et l’extrême droite, sans rien dire de précis sur certains problèmes bien réels auxquels nombre de nos citoyens s’interrogent, et il met un contenu de classe dans ses propositions et son expression contre le racisme. En cela les derniers communiqués de presse produits sont équilibrés, ils dénoncent à la fois l’instrumentalisation de la droite et l’extrême droite de problèmes plus ou moins réels, plus au moins exagérés, et ils replacent le combat antiraciste dans un cadre républicain et universaliste, terrain qu’a trop longtemps délaissé la gauche ces derniers temps au point que cela est devenu un marqueur de la droite, ce qui est assez dramatique politiquement (par exemple la laïcité).(sur la commission anti raciste du PCF : je ne l’ai pas dit lors de la conférence, mais mon nom a été retiré de la liste mail de cette commission, comme pour d’autres camarades , et malgrès nos demandes répétées d’être réintégré à cette liste, nous sommes toujours tenus à l’écart, certainement à cause de nos idées. Nous avons alerté à ce sujet la direction du parti du fonctionnement si singulier de cette commission, tout le monde est donc au courant, tout peut être vérifié. La aussi, présenter la commission antiraciste comme une commission pluraliste, représentative de la diversité des opinions dans le parti, et qui serait victime d’un ostracisme et d’une censure insuportable, est tout simplement une manipulation et une opération politicienne interne grossière : c’est un groupe de quelques camarades qui rédigent des textes et qui veillent soigneusement à écarter toute personne ne partageant pas leur visions des choses.)Pour en revenir aux présidentielles et législatives, même si le combat contre le racisme est aussi un des enjeux.Je pense que nous somme en train de faire le bilan d’une expérimentation de 10 ans qui est un échec. La gauche n’a jamais été à un si faible niveau, et même si on considère une candidature unique de toute la gauche c’est à dire PCF, LFI, EELV, PS etc … si tout ces forces mises bout à bout se rangeaient derrière Jean Luc Melenchon , cela ferait au plus 15% d’après les sondages, et si c’est Anne Hidalgo cela tomberait à 11%. On comprend au regard de ces chiffres que le problème est bien plus profond et bien plus grave que celui qui pourrait être résolu par la simple baguette magique de la candidature unique et qui permettrait de déjouer un duel Macron/Le Pen …Le quinquennat de Hollande est en grande partie responsable de ce désastre, mais Mélenchon a aussi une grosse responsabilité, et nous aussi indirectement pour avoir fait le pari de sa candidature à deux reprises et pour avoir trouvé pertinent politiquement de le mettre en avant en imaginant un scénario semblable aux processus qui ont eu cours en Amérique Latine. José Fort dans un de ses textes remarquables avait dit de Mélenchon qu’il aurait pu devenir le José Mujica de la gauche française (ex président Uruguayen)… il aurait pu oui …Au lieu de cela nous avons vécu 10 ans de provocations, d’outrance, d’actes de division et de vexation. Loin d’être un José Mujica, Mélenchon n ‘a pas été au RDV de l’histoire de la gauche, au lieu de la rassembler, il l’a même très affaibli et en a incarné son aspect le plus caricatural.Notons que je parle ici de Mélenchon, pourtant ce mot est devenu curieusement tabou chez ceux qui défendent l’option contraire à une candidature communiste. C’est signe d’un malaise devant un nom qui est devenu repoussoir chez les communistes. Or nous savons que c’est bien de Mélenchon dont il s’agit quand on évoque l’éventualité de suivre une autre candidature hors du PCF, car il ne retirera pas sa candidature. Cela ne suffit pas de dire qu’on peut faire autrement, il faut dire comment et concrètement, et aussi dire que c’est de Melenchon dont il s’agit, en toute transparence.Citons Albert Einstein : « La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ». Je pense qu’on est en plein dans ce processus, nous voulons répéter 2012 et 2017 , en s’attendant à un résultat différent. En effet depuis ces dernières semaines, nous entendons à peu près les mêmes arguments entendus en 2012 et les mêmes qu’en 2017, pour ne pas présenter de candidature communiste. En 2012, cela pouvait se défendre, car nous ne connaissions pas tout à fait Melenchon, un tel pari pouvait se tenir et les arguments l’entourant … mais aujourd’hui on sait ce qu’il en est, on sait que cela ne marche pas …C’est pour cela que j’ai la conviction que c’est bien une candidature communiste, comme celle de Fabien Roussel, qui sera le plus à même d’ouvrir le jeu politique, une candidature qui rajoutera des voix à gauche et qui n en retirera pas, et qui ira chercher les abstentionnistes, c’est de cela dont nous avons besoin, redonner une dynamique dans les débats centrés sur des thématique de gauche, et non sur les thématique de droite et sur le terrain identitaire.

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