Par Michel PIRROTTINA (Marseille 13)
L’illusion du recentrage idéologique de Marine Le Pen est maintenant très visible,
il a comme objectif d’aider à favoriser le duo voulu par le capital « Macron contre
Le Pen » ainsi étouffer tout débat sur l’échiquier politique à Gauche. Celui qu’il a le
mieux compris, et promptement, c’est Jean-Luc Mélenchon avec son
positionnement extrêmement dangereux pour le peuple de gauche en souffrance
par manque d’espoir d’alternative, et opportuniste, cela allant de pair !
C’est toujours « tout est possible ! » avec les droites extrêmes ! le Capital peut
être assuré que le fameux simulacre démocratique avec l’élection présidentielle
versus 5 ème République aura bien lieu en 2022 pour assurer la mutation qu’opère
le système capitaliste avec et par les doubles crises siamoises.
A un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, les équipages politiques dans
leur ensemble viennent de prendre un coup de poing en pleine tête, sans qu’ils ne
s’en soient même pas aperçus tellement qu’ils sont groggy, et d’observer,
sondages et témoignages bidonnés à l’appui, que oui, Marine Le Pen pouvait
l’emporter en 2022 puisque les sondages le disent mais pas les françaises et
français.
Nous vivons la plus grande escroquerie politique que la bourgeoisie française n’ait
pu inventer depuis les années 1938/1939 avec les Daladier et consorts.
Enfin, pour elle, le « risque » Le Pen est devenu un imaginaire ancré dans la
société, travaillé en profondeur par des instituts de sondages et des médias au
service de leurs actionnaires.
Enfin, pour la bourgeoisie, le bénéfice est grand puisqu’elle permet de faire
éloigner toute possibilité d’alternative de gauche qui s’attaquerait à la finance !
2 – La candidature communiste, une ambition de créer le choc des idées
face au Capital et ses candidats-pantins !
Le premier touché se trouve à gauche. Le Front républicain s’abîme, Jean-Luc
Mélenchon s’en occupe précisément avec l’aide d’élu-e-s parlementaires
communistes. Par rejet du pouvoir en place ou de la politique en général, une
partie des électeurs de gauche refuseraient, en cas de nouveau duel, de voter
Macron pour faire barrage à Le Pen. Le phénomène est difficile à évaluer si loin
de l’échéance mais il existe. Et risque de transformer l’abstention, ce signe
habituel de rejet de la mauvaise politique de la gauche social-démocrate et/ou
sociale-libérale, en courte échelle pour un RN qui, lui, parvient jusqu’ici à
mobiliser ses troupes.
Remarquons que l’électorat LFI n’est plus la cible numéro 1 pour le RN, à moins, à
penser, qu’il ne lui soit déjà acquis. Si n’importe quelle autre personnalité politique
opérait un « bougé » aussi grossier, il serait accusé d’inconstance. Le RN pour
l’instant y échappe et suscite même un sentiment de stupeur chez l’ensemble de
ses adversaires. Son « travail de poutre », bouscule, comme le domino politique.
Jean-Luc Mélenchon fait mine de débusquer « l’extrême droite » de toujours sous
ses nouveaux oripeaux mais affirme dans le même temps qu’il ne donnera plus de consignes de vote (France 3). La gauche sociale-démocrate et écologiste veut
toujours croire qu’un troisième candidat émergera pour casser le duel attendu.
Remarquons, que dans ce contexte décrit précédemment, comment le sens donné
à la candidature communiste à la présidentielle, qui parcourt le texte proposé au
prochain Conseil national du Pcf pour la Conférence nationale, a vu son objectif
principal modifié et devenir la construction d’une majorité politique à l’assemblée
nationale autour d’un « contrat de législature ! »
La candidature communiste à la présidentielle, devenant ainsi l’accessoire des
élections législatives, est de ce fait réduite à la recherche d’un effet de levier pour
améliorer le rapport de force, au sein d’une gauche supposée s’entendre au
sommet concomitamment à la campagne présidentielle.La candidature communiste, une ambition de créer le choc des idées
3 – Face au Capital et ses candidats-pantins !
Sous l’argument que d’une hiérarchie institutionnelle de la 5 ème République que
nous réfutons, avec la surdétermination de l’élection présidentielle sur toutes les
autres, nous entrons en réalité dans le déni de son effet structurant sur les
rapports de force politiques, et affaiblissons nous-mêmes la portée de notre
candidature.
Pourquoi pas en effet, s’il ne s’agit que d’aboutir à un contrat de législature, se
rallier en cours de route à une candidature commune, dès lors que le contrat
serait satisfaisant en termes d’élu-e-s et qu’une candidature mieux placée dans
les sondages serait en mesure de lui donner plus de chance d’aboutir ?
Alors que les enjeux doivent être posés en termes de projet de transformations
radicales porté par les communistes pour répondre aux crises multiples, et en
termes de chemin de luttes pour y parvenir, le texte dérive sur la recherche d’une
issue politique de sommet, dans un schéma maintes fois rabâché, dont nous
avons nous mêmes fait une analyse critique sans ambiguïté.
Alors que le socle idéologique et politique de la gauche est à fonder, en
prétendant redonner l’espoir, nous nous comportons en réalité comme des
illusionnistes d’une solution immédiate sous la main pour 2022.
Alors que la candidature communiste a pour ambition de créer le choc des idées,
en particulier à gauche, d’instaurer le débat sur comment faire reculer les
pouvoirs de la finance sur nos vies, d’incarner toutes les émancipations, et
d’identifier le Parti Communiste à ses objectifs révolutionnaires, cette candidature
est rabattue en réalité derrière la primauté de l’union des forces politiques, telles
qu’elles sont aujourd’hui.
Cette posture de fond a pour conséquence d’enfermer le texte, proposé aux
communistes, sur l’échéance électorale de 2022, qui devient une fin en soi, et non
le moment important d’un progrès des consciences et des actions de
transformation sociale, qui seul est à même de changer la donne.La candidature communiste, une ambition de créer le choc des idées
4 – Face au Capital et ses candidats-pantins !
Les effets ne peuvent en être qu’une édulcoration de notre visée communiste
transformatrice pour faciliter la crédibilité de l’union et le consensus sur le
contrat de législature.
Il est inconcevable de faire l’impasse pour nous de ne pas montrer et/ou
démonter les différences entre SEF et revenu universel !
Il est impensable, pour nous communistes, de ne pas montrer quand ce sont les
financements publics et la dette qui sont mis en avant par les uns et les autres, la
nécessité impérieuse d’une maîtrise sociale du crédit bancaire !
Il est d’évidence que nous ne ferons pas à nouveau l’impasse de poser clairement
l’enjeu d’une énergie décarbonée et accessible à tou-te-s, et de son pilier
nucléaire !
Je pourrais multiplier à foison les exemples.
Nous les communistes, nous sommes devant une divergence majeure au sein de
notre parti, le Pcf. Je pense que chacune, que chacun, aura à cœur de ne pas se
dérober au nécessaire débat qui doit être porté clairement et pleinement, bien
entendu en premier lieu au CN du 13 mars, qui ne peut pas s’en tenir seulement à
l’acte d’une candidature communiste, mais doit clairement se prononcer sur le
sens qui lui sera donné. Une unité de façade qui masquerait les arêtes du débat
interne ne rendrait pas service aux communistes et à notre Parti, le Pcf.
Bonjour, où peut-on lire lire la proposition de texte dont tu fais état pour la conférence nationale ?
Inutile du fait que je de
Roule mes mails dans l’ordre décroissant je viens de découvrir le post de Frédéric Boccar à et Evelyne Ternant. Effectivement instructif et inquiétant.