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Quelle démarche en vue des prochaines échéances électorales ?

Les prochains rendez vous électoraux ne doivent pas affaiblir la candidature possible du parti communiste à l’élection présidentielle. Ils doivent être également, l’occasion de remettre du lien militant et communiste dans notre campagne.

Par Yahia Bouchouicha

Sans remonter jusqu’à l’origine de l’élection présidentielle au suffrage universel, dont il reste beaucoup à dire, je souhaite partir de la dernière élection avec un candidat communiste : 2007

Cette élection s’inscrivait dans la foulée du non au référendum, de 2005 et du rassemblement antilibéral.

L’unité qui n’était en réalité que de façade a volée en éclat et s’est structurée contre la candidature de MGB avec la complicité de certains membres du PCF.

Je fais partie des camarades qui étaient présent à Saint Ouen.

Ce jour la nous avons perçus physiquement l’anticommunisme dans la salle.

Le traumatisme réel au lieu de conduire à une analyse approfondie s’est traduit par une peur et le refus de présenter un candidat communiste.

En 2012, les communistes après consultation avaient validé la candidature de Mélenchon, dans le cadre du front de gauche, nous savons comment il à profité de cette situation pour se forger une stature présidentielle et s’accaparer les plateaux de télévision

Le parti était totalement absent des débats d’une part et d’autre part sur le terrain nous avions beaucoup de difficultés à crédibiliser notre démarche.

Nous aurions du tirer les enseignements et nous tourner vers nos concitoyens avec un projet en rupture porté par des communistes.

Au lieu de cela nous avons poursuivis dans cette impasse alors que le front de gauche n’avait plus aucune légitimité.

En 2017 nous avons touché le fond avec une fracture de plus en plus visible au sein du parti et un certain nombre de nos élus tentant de peser en faveur de la candidature de Mélenchon sans accord, celui-ci allant jusqu’à dire dans les médias déclarant qu’il ne nous à rien demandé.

Cet épisode a dégradé d’avantage les relations entre nos camarades.

Sachant l’impact de la présidentielle sur les législatives nous nous sommes mis en difficultés, la France insoumise profitant de la couverture médiatique et de score de Mélenchon a conquis des sièges dont un certain nombre qui nous étaient traditionnellement acquis.

Tirants les enseignements des absences de candidats communistes, lors de ces deux élections présidentielles.

Notre 38 congrès nous a fixé un cap et une stratégie.

Avec une démarche de reconquête sur le terrain des idées et de faire grandir le besoin d’une rupture.

En particulier à créer les conditions de candidatures communistes à chaque élection et plus particulièrement, lors de la présidentielles de 2022.

Un certain nombre de nos camarades et de nos élus veulent défaire les orientations du 38 congrès et tentent de nous imposer une énième fois Mélenchon.

Les arguments avancés sont autant pour ne pas revire la présidentielle de 2007 que pour soutenir Mélenchon et négocier des accords sur les législatives.

Certes c’est un raccourci mais qui à sa légitimité.

Le traumatisme réel au lieu de conduire à une analyse approfondie s’est traduit par une peur et le refus de présenter un candidat communiste

Revenons donc sur les dernières élections présidentielles depuis cette période et sur leur traductions aux législatives.

2007 : MGB 1,9% 16 députes communistes, 3 PG. (Il faut se rappeler l’attaque en règle des antilibéraux contre la candidature du PC, les Bové, et autres Clémentine, curieusement ceux qui ne voulaient pas de candidature partidaire s’en accommodent sans problèmes aujourd’hui.)

2012 : soutien à Mélenchon dans le cadre du front de gauche 9 députés communistes 1 PG , par la suite Mélenchon et ses amis foulent aux pieds le front de gauche.

2017 : soutien à Mélenchon sans accords 11 députés communistes 17 F I.

Les chiffres n’expliquent pas tout ils sont la traduction d’une démarche politique.

Mélenchon et ses amis ont bien compris la relation présidentielles/législatives

Le Parti a pu conserver des sièges grâce à son implantation et des personnalités implantés localement.

Nous devons aussi considérer les élections cantonales et régionales dans cette approche, voir l’intervention de Denis Durand :

« Elles ne sont pas un compartiment à part et étanche dans notre activité politique du moment, à part dans les réponses que nous pouvons apporter à la crise. Elles ne sont pas le mauvais moment qui serait à passer, avec des alliances plus ou moins forcées, pour avoir des élus, et à oublier très vite pour passer à autre chose, ce qui est parfois l’état d’esprit avec lequel elles sont ressenties par certains de nos camarades.

Non, elles sont à articuler étroitement avec les luttes, elles sont un moment important pour faire avancer les consciences sur le projet de transformation que nous portons. Il y a dans les politiques locales, à la fois des protections possibles contre certaines inégalités, la fonction de «bouclier social», mais aussi des opportunités de constructions alternatives nouvelles, par des conquêtes démocratiques, par la mise en place de nouvelles institutions territoriales qui s’emparent des décisions d’emploi, de formation, de créations d’activités ; elles sont à l’heure actuelle concentrées dans les mains du capital et de la technocratie qui lui est inféodée .

Nous pouvons ouvrir les chantiers de la SEF, ne pas en rester vœux pieux mais rentrer dans le concret des premières realisations et expérimentations. »

Ces propositions sont en rupture avec le capitalisme, elles ne peuvent que renforcer notre vision d’une autre société.

Nous pouvons ajouter que la question des alliances n’est ni un totem ni un tabou, elles peuvent se poser en bout d’une démarche mais pas en préalable.

Les proximités politiques avec la FI permettent des accords lors des scrutins de listes, cependant nous ne devons pas nous contenter d’un tête à tête, il faut s’ouvrir aux autres formations de gauches( NPA, LO etc ..)

Naturellement cela ne peut se concevoir que dans un projet en rupture avec la société telle que nous la subissons.

Il faut également sortir de l’ornière des alternances qui ont déçus de plus en plus en plus de nos concitoyens et nourris le « tous pareils »

Les prochains rendez vous électoraux ne doivent pas affaiblir la candidature possible du parti communiste à l’élection présidentielle.

Ils doivent être également, l’occasion de remettre du lien militant et communiste dans notre campagne.

Il faut nous réhabituer à nous battre avec notre projet et nos convictions.

Au moment ou nous fêtons les 100 ans de notre Parti, nous devons renouer avec ce qui à fait notre identité.

La pertinence des cellules est toujours d’actualité la ou c’est possible, il faut aussi s’adapter et faire vivre des cellules par quartiers pour rompre l’isolement de certains camarades.

Face au défi qui nous attend pour 2022, Il serait plus judicieux de se déployer sur le terrain et de crédibiliser un projet communiste qui aura son propre porte parole.

Qui mieux qu’un candidat communiste peut défendre nos convictions et propositions.

Rassemblons nos camarades pour mener ensemble une activité et une campagne communiste.

2 comments on “Quelle démarche en vue des prochaines échéances électorales ?

  1. J’y étais aussi.
    J’étais aussi présent à Saint-Ouen. Et j’étais engagé dans la séquence de la formation des comités antilibéraux. Il est évident que le Pcf ne s’était engagé dans cette aventure (d’ailleurs sans véritable débat interne avant d’apposer sa signature au bas de l’appel fondateur découvert un beau matin dans l’Humanité) qu’en pensant conclure le mouvement créé grâce à cela par une candidature du Pcf à la présidentielle de 2007.
    Là encore, le choix était entre primauté du mouvement populaire et “parti d’avant-garde” + “changement par le haut”.
    Et entre ces deux options, laquelle est celle communiste ?

  2. jeanfranoisdron

    je suis globalement d’accord aec ce texte sauf que j’ai des doute sur les accords aec la FI le NPA ou LO dont la pensée majeure se résume à un anticommuniste viscéral.

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