Écho des militant·e·s

En Seine Maritime comme ailleurs, les élections départementales et régionales devraient se tenir en juin prochain, il nous faut, au plus vite, nous mettre en ordre de bataille

Voici le courrier adressé au Secrétaire fédéral de Seine-Maritime, membre du Conseil National du PCF, concernant les prochaines échéances électorales par Olivier CHRISTOL Secrétaire de section PCF de Sotteville-lès-Rouen, le 12 février 2021

Une alternative politique à la gestion par la droite peut être trouvée tant à la région Normandie qu’au département de Seine-Maritime.
Nous reproduisons le courrier adressé au Secrétaire fédéral de Seine-Maritime, membre du Conseil National du PCF, concernant les prochaines échéances électorales par Olivier CHRISTOL Secrétaire de section PCF de Sotteville-lès-Rouen, daté du 12 février 2021.

Cher camarade,

Les élections départementales et régionales devraient se tenir en juin prochain.
Que ce soit le cas, donc dans 4 mois, ou qu’elles soient reportées, il nous faut, au plus vite, nous mettre en ordre de bataille.

Une alternative politique à la gestion par la droite peut être trouvée tant à la région Normandie qu’au département de Seine-Maritime.

Pour ces deux élections qui concernent des territoires différents, avec des modes de scrutin et des compétences différents, mais qui vont se tenir le même jour, il convient d’avoir une cohérence de stratégie, tout en tenant compte des particularités locales.

Comme le souligne Fabien Roussel dans son rapport introductif au CN de samedi 30 janvier, « Dans notre parti, ce sont les adhérents qui ont le dernier mot, après avoir pris le temps d’en débattre le plus largement possible, en ayant tous les éléments du débat… ».
L’élaboration de cette stratégie, comme les noms des candidat(e)s, doit donc être le fruit de la réflexion de l’ensemble des communistes qui, après avoir eu tous les éléments de réflexion et après débats, se prononcent par un vote.
Une prise de décision qui s’appuierait sur une telle démarche des communistes ne pourrait qu’aider nos directions dans leurs discussions avec d’éventuels, de potentiels, partenaires.

De plus, il semble que notre camarade Sébastien Jumel conduise une liste de rassemblement pour notre région. Pourquoi pas, ce serait un très bon candidat, mais qui en a décidé ainsi ? Quelle est la position de nos partenaires sur cette éventualité ?

Alors, comme cela est le cas dans plusieurs régions, faite ou envisagée, une conférence régionale, avec la publicité et la préparation nécessaire, est-elle prévue en Normandie ?


Il nous faut réaliser le rassemblement avec les populations, les salariés, les retraités… bien au-delà du seul regroupement de logos, qui s’il peut avoir un caractère médiatique et donner un signe auxdites populations, reste largement insuffisant.

Car, pour aller vers ces populations qui souffrent d’une politique mise en œuvre depuis des années par le capital(isme), et les mesures prises dans l’intérêt quasi exclusif des plus riches, il nous faut dès maintenant travailler à un programme communiste régional, comme départemental, qui réponde aux besoins réels des populations.

Sachant que les principales compétences des régions sont la santé, l’emploi et la formation, l’éducation et l’enseignement supérieur, les transports et la mobilité, mais aussi, d’une manière plus transversale l’aménagement du territoire avec le souci permanent de la prise en compte des questions environnementales, le programme ou plutôt les éléments de programme que nous proposons (proposerons) à la population tourneront autour de la notion de moratoire dans un premier temps, avant de présenter des propositions alternatives.
Moratoire sur les fermetures de lits, services, hôpitaux, lignes TER, gares, guichets, lycées, mais aussi moratoires sur les licenciements assortis de l’exigence d’étude des contre-projets des salariés.
Moratoire donc pour arrêter les mauvais coups du libéralisme le plus avancé, pour ne pas dire le capitalisme, le temps pour les populations de construire avec les élus, communistes notamment, ces alternatives.

Et pour aider à la construction de ces alternatives, nous avons des propositions, nous ne partons pas de rien.
Nous pouvons nous appuyer sur le travail de camarades, notamment repris dans le document « Ce que nous voulons pour nos régions » complété par les différentes rencontres avec les salariés et le tour de France de l’emploi de Fabien Roussel, dont son passage en région rouennaise.
Nous avons aussi les interventions de nos parlementaires, notamment ceux de Seine-Maritime, interventions de politique générale, nationale, ou s’appuyant sur des situations plus locales.

Ainsi notre programme doit se construire autour du rapport entre « coût du travail » et « coût du capital ». D’ailleurs parler du coût du travail n’est pas juste, car le travail n’est que le moyen de développer les richesses entrainant une rémunération, les salaires direct et différé.
C’est bien sûr le second qui pèse sur notre société, sur la vie quotidienne des populations en s’accaparant les richesses produites.

Pour les régions, comme pour les départements, la reconquête et la modernisation des services publics – « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ! » – doit être une priorité, et particulièrement celui de la santé qui est mis à mal depuis des années au nom de la rentabilité financière.

Aussi, pour les régions, la notion de « Sécurité d’Emploi et de Formation », à mettre en place sur le plan national, doit se traduire par l’instauration de FREF (Fonds Régionaux d’Emploi et de Formation). Ces fonds, en lien avec un fonds national (FNEF), doivent permettre, par des prêts à intérêts bonifiés, garantis par la région ou l’Etat, à taux réduits, d’aider les entreprises qui embauchent et/ou qui mettent en avant la formation des salariés…
Plus le projet comportera de créations d’emplois, d’efforts de formation ou encore d’éléments environnementaux, plus la bonification des intérêts pourra être élevée.
Ainsi, par exemple, on aurait la création de Conférences régionales de l’emploi et de la transformation de la production, dans un sens social et écologique ou environnemental, dont les FREF constitueraient le volet financier.

Notre bataille pour l’emploi, qui ne doit pas rester un vœu pieu comme le fait le gouvernement actuel qui en reste à l’effet d’annonces, ni de simples incantations, doit s’appuyer sur un système éducatif performant, et là, on peut retrouver les départements pour l’enseignement dans les collèges, ou les régions pour les lycées, la formation professionnelle, la recherche ou le supérieur.
La politique de formation doit totalement être repensée, en lien avec l’Etat, à l’aune de l’emploi qui, avec la santé, est bien la préoccupation première, …

Sur cette question de l’emploi, tant au plan des régions que nationalement, il convient de remplacer le poids du patronat par celui des salariés qui doivent retrouver, notamment au travers des instances représentatives du personnel, un pouvoir de propositions, voire de veto, dans la gestion des entreprises.

Concernant la mobilité, on sait l’importance de la région qui, étant une Autorité Organisatrice des Transports (AOT), a le pouvoir de travailler sur l’aménagement du territoire, avec des dessertes de localités éloignées, tant pour les hommes que pour les marchandises, les voyageurs comme le fret.
Cette prise en compte des besoins des populations doit être prioritaire, et permettre de contribuer à répondre au réchauffement de la planète, notamment en développant les liaisons ferroviaires, ce qui passe par une limitation des tarifs du train, mais aussi avec des investissements pour rénover les infrastructures, les gares, les guichets…, ou encore les triages, en lien avec l’entreprise SNCF qui, au niveau de l’Etat, doit être réunifiée et débarrassée de l’ouverture à la concurrence.
Juste une remarque : plus le train (SNCF) transportera de fret, plus le tarif pour les voyageurs sera réduit.
Un maillage territorial doit être repensé autour du ferroviaire, sans oublier le fleuve, ce qui n’exclut pas la route en complément.

Au niveau du Département, c’est la solidarité qui « utilise » le plus de budget, et la pandémie n’a fait que renforcer ce fait. Heureusement que les départements, n’en déplaise à leurs nombreux détracteurs, ont été présents depuis un an pour aider les personnes les plus en difficultés, mais les finances de ces collectivités ne sont pas extensibles, d’autant qu’ils sont soumis à une contractualisation limitant leur budget de fonctionnement à 1,2%, voire à 1%. (Contrats de Cahors de 2018 qu’il conviendra de supprimer pour les 300 collectivités concernées).
Selon l’AMF, la crise sanitaire a pesé pour 1 milliards d’Euros sur les finances des départements avec une hausse de 10% du nombre d’allocataires du RSA. Et encore un nombre important d’allocataires potentiels ne vont pas au bout des démarches…et ainsi ne touchent rien !

Enfin, la gestion de notre région, comme celle de notre département, doit se faire, non en espérant avoir un budget qui limite au maximum l’endettement, mais bien un budget qui réponde avant tout aux besoins des populations. La gestion en « bon père de famille » n’est plus ce qu’attendent les populations de leurs élus : Ils veulent du concret.

Nous disons « prendre l’argent là où il est ! », mais ce slogan ne doit pas être un dogme ou apparaître comme tel aux yeux de la population. Il pourrait alors paraître fortement réducteur.
Au contraire, il doit être adossé à une réalité : prendre l’argent aux plus riches, aux banques, aux actionnaires, … non pas pour leur faire payer on ne sait quoi, mais bien pour que cet argent soit mis au service de la population, pour répondre à ses besoins. C’est aussi une mesure de solidarité, notamment en ces temps difficiles avec la pandémie…


Cette bataille des régionales, mais aussi celle des départementales, doit être en osmose, en cohérence, avec notre projet global pour la France, projet qui devra être porté par une candidature communiste à la prochaine présidentielle.
La campagne pour les régionales doit s’inscrire dans une bataille plus large pour faire sortir notre pays des griffes du capitalisme, qui, dans sa volonté de domination sur l’ensemble de la société, dans sa volonté de faire partout toujours plus de profits, n’a pas de « zone blanche ». Sinon, il n’aurait pas mis en place de grandes régions sans véritables réalité géographiques.

Ce que nous proposons, c’est bien un projet de gauche, au vrai sens du terme, mettant en avant la transformation sociale, la construction d’une alternative qui s’attache réellement à la domination du capital et non un projet qui serait porté par une gauche (une gôche !) d’aménagement du capital, d’accompagnement ou de simple atténuation de ses mauvais coups, qui ne remettrait pas en cause les fondements même dudit capitalisme, cette « gauche malade de l’influence du rapport Terra Nova, la boîte à idée du social libéralisme », pour reprendre l’expression de Y. Le Pollotec au CN, celle dont F. Hollande a été l’une des versions la plus aboutie… De celle-là, on n’en veut plus !
Dans cette bataille d’ampleur nationale, les campagnes pour les régionales et les départementales, s’appuyant chacune sur les réalités locales, peuvent et doivent constituer un « marchepieds », une étape indispensable pour la présidentielle et les législatives.

Il n’y a aucune fatalité, malgré tous les commentaires des « experts » qui se répandent sur les médias, à retrouver au second tour de la présidentielle, un duel LREM/RN.
De même, il n’y a aucune fatalité à ce qu’un(e) communiste ne puisse être candidat(e) de rassemblement de toute la gauche, y compris sur un contenu fort de transformation de la société, un candidat qui porte haut et fort l’Humain d’abord !

Engager la campagne des régionales et celle des départementales au plus vite, quelle que soit la configuration stratégique, autour de nos propositions, devrait nous permettre d’aborder dans les meilleures conditions les campagnes nationales groupées législatives / présidentielle.

Mais pour que cela puisse être le cas, il nous faut partir au plus vite, avec un programme et des candidates et candidats pour le porter.

Ce sont là quelques pistes pour montrer la cohérence, la complémentarité entre les programmes des départementales, régionales avec ceux de la présidentielle et législatives, tout en ayant à l’esprit que la vie politique ne s’arrêtera pas au soir du second tour des législatives.

J’espère que notre prochain Conseil Départemental avancera dans les directions que je viens d’évoquer.

Olivier CHRISTOL

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