Contributions

Contribution collective au débat des communistes sur les régionales 2021 en Ile-de-France

Dans le cadre de la préparation des élections régionales de 2021 et tant les enjeux sont importants pour les plus de 12 millions de salarié-es, de jeunes et de retraités d’Ile-de-France, il nous a semblé essentiel que le débat des communistes soit nourri de propositions communistes, d’une analyse collective et de partir de ces éléments pour définir une stratégie politique d’alliances de premier et de second tours.

Élections Régionales 2021

Dans le cadre de la préparation des élections régionales de 2021 et tant les enjeux sont importants pour les plus de 12 millions de salarié·e·s, de jeunes et de retraités d’Ile-de-France, il nous a semblé essentiel que le débat des communistes soit nourri de propositions communistes, d’une analyse collective et de partir de ces éléments pour définir une stratégie politique d’alliances de premier et de second tours. 

Dans la diversité de nos responsabilités politiques au sein de notre parti, nous (tu trouveras la liste des signataires à la fin de cette contribution) souhaitons à travers ce texte contribuer à la réflexion et aux décisions que les communistes devront prendre dans les jours et semaines à venir.

Table des matières

I- Contexte général

La planète et notre pays sont pleinement frappés par la pandémie du Covid-19. Celle-ci est particulièrement meurtrière dans les pays occidentaux. Cela questionne à juste titre des millions d’êtres humains sur l’organisation capitaliste de la société, ses moyens et objectifs qui s’opposent de fait à la valeur que nous mettons, nous communistes, dans la vie humaine, son épanouissement et son émancipation.

Les forces de l’argent ont prouvé par leur gestion de cette crise sanitaire que seul les intéressait de maintenir la force de production en action, tout en oblitérant les moyens financiers et budgétaires nécessaires pour satisfaire les besoins sanitaires du pays et ce, afin de limiter fallacieusement le nombre de décès.

Et cette crise sanitaire n’est qu’une face dévoilée de la crise systémique du capitalisme mondialisé et financiarisé qui est une des plus importantes crises connues, de par son ampleur, sa longévité et sa gravité. C’est la civilisation humaine et le vivant qui sont en danger.

Le PCF l’avait d’ailleurs déjà pointé lors de son congrès en 2018 : « À l’heure où le niveau inédit de connaissances et de techniques de l’humanité place celle-ci dans la situation jamais connue de répondre à ses besoins et aux défis du siècle, le capitalisme devient un obstacle au développement de l’humanité. Pire, par sa course aveugle au profit, il met en danger le devenir même de la biodiversité, de la vie humaine ; il entraîne notre planète vers l’abîme. »

Les écosystèmes sont massacrés avec la déforestation massive, qui est par ailleurs la première raison du bouleversement des équilibres écologiques ayant provoqué la transmission du Covid-19 aux êtres humains, la surexploitation des terres (monoculture intensive) et des matières premières, la pollution de l’air et des mers.

A titre d’exemple, pour satisfaire les marchés et le capital, sont extraits chaque année environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables, soit près de 2 fois plus qu’en 1980 : aucune réflexion n’est faite quant à l’avenir et, parallèlement à cet épuisement des ressources, des milliards de personnes peinent encore à satisfaire leurs besoins élémentaires.

Cette surexploitation de la nature accélère le réchauffement climatique et aggrave ses conséquences pour les vivants : en effet, la volonté d’accumulation du capital étant sans limite, les forces du capital ont « marchandise » des pans entiers de l’économie jusqu’ici protégés par la régulation.

Face à la logique de rentabilité et de taux de profit, l’humain pèse peu.

En France, en deux trimestres, plus d’un million d’emplois ont littéralement été supprimés, deux cents mille en Ile-de-France selon les chiffres de l’INSEE.

Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dépasse désormais les dix millions.

Précaires et salariés ont basculé dans la grande pauvreté avec l’explosion du chômage et du RSA. Parmi eux les jeunes sont particulièrement touchés, 700 000 d’entre-eux sortent de leurs formations initiales sans perspective d’emploi.

Malgré les quelques dispositifs d’accompagnement gouvernementaux, la solidarité nationale n’est pas de mise, au contraire le laisser-faire et la violence des marchés sont encouragés.

Les TPE et PME sont tout autant fragilisées, elles qui portent souvent l’innovation technique et technologique, ainsi que l’emploi qualifié dans le pays.

Le capital, profitant de chaque « opportunité », se restructure avec des OPA, nous l’avons vécu ces dernières années avec General-Electrics, malgré les luttes et mobilisations des salariés – et il faut saluer l’intervention des communistes de Belfort et de la région pour éclairer sur les enjeux – les grands groupes capitalistes visent à établir des monopoles privés dans les secteurs stratégiques, comme les transports, l’eau, l’énergie, l’exemple récent de l’OPA de Veolia sur SUEZ en est une autre démonstration. Alors même que ces secteurs économiques stratégiques doivent être sous maîtrise publique.

Le capital est donc le prédateur le plus redoutable, et même dans sa plus grande crise systémique, il ne vise pas à assumer un rôle d’investissement et de création de nouvelles richesses et d’emplois, encore moins à satisfaire les besoins humains et sociaux, mais pressure les travailleurs et l’environnement dans sa recherche d’accumulation de l’argent par la bourgeoisie.

Il faut une rupture claire avec les logiques libérales, avec la domination des marchés, singulièrement de la finance, et faire grandir des objectifs politiques de conquêtes de droits et de pouvoirs nouveaux pour le monde du travail.

D’autant que les politiques menées sont source de démystification de la loi du marché et de son emprise sur le pouvoir politique : il convient par conséquent d’intensifier la bataille idéologique sur les ruptures que nous préconisons avec les logiques d’accompagnement du capital et des marchés financiers, pour imposer de nouvelles régulations économiques, une nouvelle démocratie à l’entreprise et dans les institutions avec de nouveaux critères sociaux et écologiques pour répondre aux deux grands défis de la période.

II- Bilan mandat région Ile de France (2015-2021)

La région Ile-de-France, par sa concentration économique, représente un tiers du PIB national et 12 millions d’habitant·es, soit un sixième de la population nationale.

Valérie Pécresse, présidente de région, a construit sa politique dans une perspective de concurrence avec les grandes métropoles européennes, pour faire de Paris la première place financière en Europe devant Londres et sa City.

Cette logique amène à la privatisation des services publics, de l’enseignement, de la formation, des transports, la mise à mal de la création culturelle et des associations porteuses d’initiatives de progrès.

Il s’agit d’un contresens historique aggravant de fait les conséquences de la crise actuelle et les grandes disparités Est/Ouest et centre/périphérie.

Par exemple, la politique de transports menée ces dernières années va à l’encontre des exigences de mobilité, d’équité et d’écologie : ainsi alors qu’il est urgent de favoriser le recours aux transports en commun, pour limiter l’usage de véhicules et la pollution atmosphérique, améliorer le cadre de vie, permettre à toutes et tous de se déplacer librement, le Pass Navigo a vu son prix augmenter de 5.20 € par mois.

De plus, le manque d’investissement sur les lignes reliant la petite couronne à Paris entraîne chaque jour des incidents et des retards conséquents : c’est le cas presque 3 jours sur 4, avec une augmentation de 20% d’incidents sur le RER B entre 2015 et 2019.

Les crédits alloués à la politique de la ville, destinés aux quartiers prioritaires, ont été divisés par quatre, alors qu’un dixième des habitants d’Ile-de-France y vit. Dans le Val-de-Marne, entre 2015 et 2019, la subvention régionale par habitant est passée de 17 € à 4€50.

Par ailleurs, la construction de logements sociaux a connu une baisse historique des investissements par la Région et le parc locatif préexistant est laissé à l’abandon, avec 0€ investi pour son renouvellement en 2019.

La région IDF a aussi cessé de verser les aides régionales pour la rénovation énergétique des logements. Les classes les moins aisées sont contraintes de vivre dans des passoires énergétiques, qui représentent des coupes drastiques dans leur pouvoir d’achat.

Les fonds de soutien régionaux à destination des Missions locales ont été réduits de 20 millions d’euros.

Concernant la formation de personnel soignant, dont le manque d’effectifs a encore été prouvé par la crise sanitaire, seul un tiers des budgets à investir dans les instituts de formation sanitaire et sociale a été utilisé. Voilà une bataille politique qu’il conviendrait d’articuler entre la réponse aux besoins des habitants, du développement de l’emploi et de la formation, mais nous y reviendrons sur le sujet.

D’autre part, la décentralisation détournée de ses objectifs permet à la droite régionale de financer abusivement l’enseignement privé (cf. tableau ci-dessous) catholique hors contrat, mais aussi de contribuer au financement d’associations homophobes et contre le droit des femmes à l’IVG, illustrant son soutien direct à des groupes ultraconservateurs.

Au-delà de la politique de la droite régionale, il nous faut considérer le contexte de redéfinition des espaces institutionnels : la loi Notre de 2015 (Nouvelle organisation territoriale de la République) acte la fusion des régions et élargi leurs domaines de compétences, dans la volonté d’une mise en concurrence des territoires et de coller à un modèle européen des régions (sur le modèle allemand des Landers) que nous combattons. Au contraire, nous pensons que les régions peuvent, en lien étroit avec les autres collectivités territoriales, être porteuses de politiques solidaires et d’un service public réaffirmé.

Et ce contrairement au projet du gouvernement qui dans la loi 3D (en passe de devenir 4D) veut permettre aux régions de s’affranchir de l’État, un pas supplémentaire vers une autonomie qui rompt avec l’égalité républicaine.

Ces projets vont creuser les écarts entre les régions et à l’intérieur de celles-ci, certains territoires étant voués à être concurrentiels et qui concentreront la majorité des moyens (Cf. Charles-de-Gaulle Express).

Il nous faut dénoncer cette vision archaïque d’une France morcelée dans laquelle les services publics varieraient d’un territoire à l’autre. Alors qu’il faudrait plus que jamais encourager les coopérations et les solidarités entre régions et territoires.

Nous devons à travers la campagne des régionales mais aussi des départementales porter l’exigence de collectivités outils de démocratisation et contre pouvoir social et économique, à tous les échelons.

Les élections régionales et départementales sont l’occasion de porter l’exigence d’une forte démocratisation des institutions publiques, dont la gestion devrait être transparente, et d’affirmer la capacité d’intervention des régions dans le domaine social et économique au service des populations.

III- Propositions pour une Région solidaire, écologique et démocratique

La double crise exige une rupture avec les politiques du passé. Il s’agit de réorienter les choix d’une part vers la satisfaction des besoins nouveaux (humains, écologiques et sociaux), en faisant dans le même mouvement reculer l‘emprise du capital sur la société.

Plus que jamais, nos propositions s’appuient sur les luttes actuelles en y assignant des objectifs de conquêtes sociales et démocratiques.

A cet égard, nous proposons de modifier de fond en comble la politique régionale pour faire de l’Ile-de-France, une région résiliente, contribuant activement à la lutte contre le réchauffement climatique, promouvant les capacités humaines et l’émancipation dans toutes les sphères de la vie.

LA SÉCURITÉ D’EMPLOI ET DE FORMATION : AU CŒUR DE NOS PROPOSITIONS POUR L’EMPLOI, LA FORMATION ET LA DÉMOCRATIE JUSQUE DANS L’ENTREPRISE ET LES BANQUES

Création d’une Conférence régionale pour l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions, avec l’objectif de création d’un Fonds régional pour la Sécurisation de l’Emploi et de la Formation.

Nous proposons la création de conférences pour l’emploi et la formation afin de mettre en œuvre un plan de créations d’emplois avec des objectifs chiffrés par secteur, tout comme en matière de formation.

Ces instances permettraient de maintenir une liaison concrète entre chaque lieu décisionnaire d’affectation de fonds, d’aides ou de crédits, et un contrôle réel des engagements, avec les organisations syndicales dans les entreprises et au plan départemental et régional, ainsi que les IRP des salariés de chaque entreprise bénéficiant de fonds ou d’aides. L’élaboration de critères nouveaux d’attribution des financements pourraient ainsi pousser à la transformation de la production ; un nouveau développement de l’industrie, la sécurisation de l’emploi et de la formation.

Nous proposons la mise en place de fonds régionaux avec des comités représentatifs permettant une maîtrise démocratique de l’utilisation des fonds publics et bancaires, un suivi et un contrôle effectif des aides publiques et du crédit, ainsi qu’un débat public sur les critères d’attribution des fonds et du crédit, jusque dans les entreprises.

Le droit à la formation qualifiante et choisie doit être au cœur de la campagne des régionales, comme une exigence programmatique et de bataille politique. Ainsi, l’IDF peut être un exemple concret de développement de la sécurité de l’emploi et de la formation avec un service public régional qui viserait à élever les qualifications des salarié·es, par l’accès à une formation de haut niveau tout au long de la vie. Nous pensons en outre qu’il faut doubler le budget dédié à la formation professionnelle et l’apprentissage, pour répondre aux immenses besoins en formation, notamment des jeunes franciliens.

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, LE LOGEMENT ET LA POLITIQUE DE TRANSPORTS : ENJEUX D’EMPLOI ET FORMATION, D’ÉCOLOGIE ET JUSTICE SOCIALE

Aménagement du territoire :

L’aménagement du territoire doit faire l’objet d’une prise en main démocratique associant citoyen·nes, associations et élu·es locaux·ales. Le Conseil régional devrait pouvoir être saisi sur toutes les questions jugées utiles par les habitant·es, qui s’assureront du respect des engagements de campagne et de l’utilisation effective des budgets.

Dans un premier temps, nous devons étudier le rééquilibrage des lieux de travail et de vie, en s’appuyant sur une analyse des flux quotidiens domicile-travail. La région subit depuis trop longtemps la loi du marché, de la spéculation foncière et immobilière, ce qui a accéléré les processus de gentrification, en éloignant les couches modestes des centres urbains et bassins économiques.

Cela exige de mettre fin à l’aménagement des territoires par pôles de compétitivité, mais de favoriser la mutualisation, la coopération, la libre association et les échanges entre les institutions de recherche-formation-développement.

De la même manière, les plans de transports en commun et les modes de circulation douce (piéton, vélo, trottinette…) doivent être intégrés aux enjeux d’aménagement du territoire.

Logement :

Le nombre de demandeurs de logements sociaux (720 000) ne cesse d’augmenter, alors que l’offre de logements accessibles se réduit. De plus, la hausse de la demande en logements provoque un étalement urbain qui réduit et bétonne les terres agricoles au détriment de l’équilibre écologique et au profit des spéculateurs immobiliers et des banques.

Conjointement le nombre de mal-logés explose – un logement sur cinq est surpeuplé – ce qui, comme observé en période de confinement, est une réelle source de dégradation de la santé et des conditions de vie des populations.

Face à cela et pour mettre un terme à l’isolement des quartiers populaires et l’aggravation des ségrégations spatiales, nous exigeons l’application intégrale dans toutes les communes de la loi SRU et la rénovation massive de logements à des prix abordables sur l’ensemble de l’Ile-de-France, avec pour objectif que d’ici 2027, la totalité des communes réponde à l’impératif d’un minimum de 30 % de logements sociaux avec l’objectif de production de 50 000 logements sociaux par an.

Nous proposons la création d’un service public national régionalisé du logement, de l’habitat et de la ville décliné en cinq volets:

  • un pôle public bancaire régional pour garantir la ressource au financement du logement social et l’émanciper des marchés financiers 
  • une agence foncière régionale, pour lutter contre la spéculation foncière et immobilière en constituant un domaine public foncier dédié à la construction de logements abordables dans toutes les communes  
  • une sécurité sociale du logement, garantissant le droit au logement pour tous, tout au long de la vie et quels que soient les aléas de la vie.
  • des opérateurs publics de proximité, territorialisés à l’échelle des communes ou des Établissements Publics Territoriaux, dont la mission serait de mettre en œuvre localement le droit au logement avec une gestion démocratisée, par une représentation renforcée des citoyens, des représentants des salariés et des associations de locataires, des élus locaux, avec de nouveaux droits de décision et de contrôle.

Mobilités :

L’offre de transports doit évoluer vers un maillage beaucoup plus approfondi du territoire, notamment dans la grande couronne, pour permettre une plus grande efficience des transports en commun et une réduction drastique des temps passés en déplacement.

L’organisation des lieux de vie et de travail doit répondre aux enjeux écologique, social et sociétal. Les zones aujourd’hui délaissées par les transports publics doivent bénéficier de moyens considérables pour en finir avec la désertification et l’usage contraint de l’automobile. De ce point de vue, l’exemple du téléphérique urbain Téléval – entre Créteil-Pointe du Lac et les quartiers populaires de Villeneuve-Saint-Georges est à démultiplier.

Il est urgent de procéder à la modernisation et au prolongement des lignes de transports en commun, en particulier en concrétisant les projets de prolongement des lignes de métro 1 à Val-de-Fontenay, la 10 à Ivry-sur-Seine, la 12 à Aubervilliers acté par le contrat de plan État-Région en 1999 ou encore le dédoublement de la ligne 13 à Clichy.

La politique de transports en commun de la région est indissociable de la lutte contre le démantèlement de la RATP et de la SNCF. Il faudrait en outre permettre aux EPIC de répondre directement aux appels d’offres d’exploitation de lignes, sans devoir filialiser leur activité.

Nous devons continuer de porter avec force l’horizon 2030 pour la gratuité des transports en commun pour toutes et tous, à commencer par les moins de 25 ans, l’âge moyen du premier salaire. Par ailleurs, le développement des voies de circulation douce (piétonnes, cyclables…) doit être favorisé en garantissant leur sécurité et par des aides à l’obtention de vélos ou trottinettes électriques, modulées en fonction du revenu. L’aide forfaitaire actuelle de 500€ représente bien souvent un effet d’aubaine pour des personnes qui ont les moyens et une opportunité pour les constructeurs d’augmenter les prix.

Enfin, le transport multimodal est au cœur des enjeux écologiques, économiques et d’aménagement du territoire. Le développement massif du fret fluvial et ferroviaire ainsi que la généralisation de l’usage de l’hydrogène pour le transport routier répondraient à l’enjeu écologique tout en maintenant l’IDF, et le MIN de Rungis (Marché International de Rungis), comme le « ventre » de la France, et en redynamisant l’emploi dans l’ensemble des filières du transport, tout comme dans les différents secteurs concernés localement, de l’agro-alimentaire au bâtiment.

SANTÉ, SOLIDARITÉ ET INSERTION DES JEUNES

La crise sanitaire a souligné la nécessité d’octroyer des moyens pour la santé et le médico-social. En premier lieu, la Région refusera toute fermeture de lits et favorisera la création d’hôpitaux de proximité assurant ainsi un maillage au plus près des habitants. La Région doit développer les formations sanitaires et sociales pour faire face à la pénurie de personnels tout en assurant des conditions de travail satisfaisantes. Des structures supplémentaires, comme les centres de santé, et de nouveaux dispositifs d’aide à l’installation de professionnels de santé doivent être créées pour lutter contre la désertification médicale, en lien avec l’Agence Régionale de Santé.

La crise sanitaire a également mis à jour les conséquences dramatiques des délocalisations de l’industrie pharmaceutique. Nous entendons porter l’exigence de sa réimplantation en Ile-de-France, source de création d’emplois pour la région, comme à notre pays.

Dans le cadre de l’action sociale, la Région ne doit pas se contenter d’aides ponctuelles (comme le dispositif « Grand froid ») mais mettre en œuvre des actions pérennes, comme la mise à disposition plus importante de logements pour les personnes en situation de grande précarité, mises à la rue, que les personnes en danger immédiat, comme les victimes de violences domestique et ce tout au long de l’année.

La jeunesse reste la génération sacrifiée. En France, on compte actuellement plus d’1,5 millions de jeunes en situation de pauvreté. La crise économique a des conséquences désastreuses sur le quotidien des jeunes et leurs conditions de vie à long terme : décrochage scolaire, perte d’emploi et de revenus, absence de perspectives, retour au domicile familial souvent déjà sur occupé…

La Région, première financière des logements pour les jeunes, étudiants, apprentis ou salariés, doit se donner les moyens d’un plan de rénovation et de construction de logements confortables, aux loyers très accessibles, proches des transports, des lieux de travail et de formation.

Enfin, la Région doit redoubler d’efforts pour le sport et la culture pour toutes et tous, en agissant pour l’inclusion de tous les publics, comme dans le sport en promouvant le handisport ou la pratique sportive féminine, sous représentée par rapport à celle des hommes.

FAIRE DE L’ILE-DE-FRANCE UN TERRITOIRE À L’AVANT-GARDE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE ET ENERGETIQUE

La Région n’a utilisé que la moitié de son budget alloué à l’environnement, et seulement un tiers du budget participatif écologique et solidaire. Pourtant l’urgence climatique se fait de plus en plus criante, et mobilise de larges franges de la population.

Tous les projets doivent être mis en œuvre au regard des exigences écologiques.

C’est le cas pour la politique en matière de logement, par la réalisation d’un vaste plan de rénovation thermique. Celui-ci serait une réponse à l’enjeu écologique, mais aussi économique, en limitant les coûts liés aux dépenses énergétiques par foyers (généralisation de pompes à chaleur, des réseaux de chaleur, géothermie, isolation thermique et sonore…).

En ce qui concerne les transports, le transport multimodal, combinant fret ferroviaire et fluvial, est un formidable levier écologique. Il permet à la fois de réduire la pollution, de fluidifier les axes routiers, d’améliorer la sécurité routière, de limiter les nuisances sonores et d’embellir le cadre de vie.

Sur le plan international, nous pouvons faire de l’Ile-de-France une zone hors CETA et MERCOSUR, pour dénoncer les traités de libre-échange qui abîment la planète et foulent aux pieds les droits des travailleurs ses.

Plus localement, il s’agit de développer les espaces verts en milieu urbain, préserver les espaces naturels et forestiers, et lutter contre les possibilités d’artificialisation des sols, en diminuant drastiquement la destruction de terres cultivables et interdisant l’implantation de grands centres commerciaux.

En outre, la ressource en eau doit être préservée, avec le passage à une régie régionale publique de l’eau, premier pas vers une régie nationale de ce bien universel, appuyée sur une tarification progressive et la mise en place de la gratuité des premier m3.

Enfin, la Région, avec la Chambre régionale d’agriculture, doit accompagner la transition vers un modèle agricole durable en favorisant une agriculture non intensive et éco-responsable, et en permettant aux agriculteurs d’accéder à des réseaux coopératifs pour privilégier les circuits courts et mieux rémunérer leur travail. Cela s’accompagne de la promotion d’une filière régionale d’approvisionnement des cantines de lycées, et toutes restaurations collectives, en produits issus de l’agriculture raisonnée ou biologiques.

LA CULTURE AU CŒUR DE NOTRE PROJET POUR UNE RÉGION ÉMANCIPATRICE

La pandémie a mis à mal toutes les activités culturelles si indispensables à la construction de chacun. Nous agirons, en lien avec tous les acteurs de la culture pour mettre en œuvre une politique culturelle digne de la région capitale, liant le soutien à la création, la diversification des publics et le développement des lieux culturels en particulier dans les quartiers populaires.

Financements

Les compétences des régions se sont élargies alors que leurs capacités financières n’ont pas augmenté : la fraction de la TVA et autres petites taxes qui remplacent la taxe professionnelle supprimée en 2010 maintiennent la dépendance fiscale des régions et un impôt jusque-là payé par les entreprises est ainsi reporté sur les ménages et les petits commerces.

Pour redonner aux régions les moyens financiers de répondre aux besoins des populations, nous proposons un plan d’urgence et des États généraux de la fiscalité locale, afin de réinterroger la place de l’impôt et de permettre aux citoyen.ne.s d’apporter leurs propositions, d’avoir leur mot à dire quant à l’utilisation de l’argent par les pouvoirs publics.

Nous pouvons par exemple travailler sur la nécessaire taxation des revenus financiers des entreprises dont le produit pourrait être destiné à un soutien au développement économique dans tous les territoires. Une taxe sur l’emprise des parkings automobiles, notamment des grandes surfaces est nécessaire.

Nous voulons mettre fin au Partenariat Public-Privé (P.P.P.) qui favorise les grands groupes du bâtiment au détriment des petites et moyennes entreprises et à terme coûte plus cher à la collectivité, donc aux contribuables. Cela a d’ailleurs été souligné à plusieurs reprises par la cour des comptes.

Concernant les transports, le versement mobilité payé par les entreprises peut être augmenté de manière zonée et la TVA transport peut être diminuée.

Enfin, les taux d’intérêts exorbitants pour les investissements publics utiles doivent être à taux zéro.

IV- Quelle construction politique à gauche et avec les citoyen·nes ?

Le premier constat est que la gauche n’est plus majoritaire en IDF. Il convient d’apprécier en ce sens, qu’aucun rassemblement de sommet qui vise à sortir la droite Pécressienne ne pourra être source d’engagements pour la grande majorité des francilien·nes, s’il ne porte pas une grande ambition pour une région nouvelle, plus solidaire et écologique avec des propositions fortes et novatrices, construites avec le plus grand nombre.

Le deuxième est que les élections régionales et départementales, sans un sursaut politique majeur d’ici les échéances, n’intéressent plus beaucoup nos concitoyen·nes, malgré l’importance des enjeux politiques sur la vie quotidienne.

Ces deux constats sont intimement liés et pourraient nous aider à fixer une feuille de route.

L’abstention a doublé en l’espace de 30 ans, le processus perdurera en 2021 comme l’ont annoncé les municipales et législatives partielles ; processus amplifié par la prolongation du coronavirus. Les populations qui ont un sentiment d’éloignement au politique risquent d’être d’autant plus découragées et ne pas se mobiliser pour voter, là où la droite et l’extrême droite ne manqueront pas à l’appel.

Le PCF peut jouer un rôle décisif à ces élections, en sortant des logiques d’effacement et de compromis de sommet, à la différence des appels que nous observons depuis plusieurs mois dans la presse, qui ne portent quasiment aucune exigence de contenus et se concentrent sur de simples appels à des soutiens de candidatures.

De plus, une victoire de la gauche et des écologistes peut se construire en IDF à condition de mobiliser de larges parties de la population qui s’abstiendront à défaut de se reconnaître dans un projet ambitieux et novateur.

Nous le savons, les discussions entre les organisations politiques sont en cours, notre parti est essentiellement convoité pour sa force militante en IDF.

Ainsi, la FI souhaite une liste FI/PCF derrière Clémentine Autain, les socialistes disent la même chose en actant d’ores et déjà la candidature d’Audrey Pulvar. EELV a aussi déjà acté un accord avec Génération.s et est entré en campagne avec Julien Bayou.

La conférence régionale du 16 janvier est donc primordiale pour les militant·es communistes de chaque section et fédération, le travail sur les contenus et les candidatures doit mobiliser l’ensemble des communistes, avant de s’étendre aux sympathisants et d’être porté de manière unanime plus largement.

Nous devons aller à la rencontre des salariés sur leur lieu de travail, des associations, des habitants, afin de recréer un échange, discuter des projets et les enrichir par leurs contributions, en les associant à des débats publics thématiques pour porter de façon offensive et transparente nos propositions pour la région et en confrontation avec les autres forces politiques.

C’est là que réside notre force dans le rassemblement de gauche : mobiliser très largement les habitants sur les contenus que nous aurons construits avec les Franciliens.

Les signataires :

Nicolas Bonnet-Ouladj, 75 Président du groupe communiste au Conseil de Paris,

Cécile Chaillou, 94, Secrétaire de la section de Vitry-sur-Seine, membre du CD

David Courteille, 94, Secrétaire de la section de Saint Maur, membre du CD

Jean-François Dirringer, 77, Secrétaire de Section des Pays de Meaux, de Lizy-sur-Ourcq et de Dammartin-en-Goële, membre du CD

Thierry Doulaud, 91, Secrétaire de section de Massy – Val de Bièvre

Josiane Dupé, 78, Membre du CD

Michèle Foubert, 78, Direction de section d’Achères, membre du CD

Cédric Goulmot et Rodolphe Balensi, 92, Co-animateurs de la section de Suresnes

Yvan Hart, 77, Membre du CD

Navid Hussein-Zaïdi, 78, conseiller municipal Epône

Alain Janvier, 77, Secrétaire de la section Snecma-Villaroche, membre du CD

Gabriel Laumosne, 91, Secrétaire de la section Yvette (Les Ulis, Orsay, Briis /s Forge et leurs environs)

Maria Martos, 78, membre du CD

Florence Nicolaon, 92, Secrétaire de section de Montrouge

Ozer Oztorun, 94, Secrétaire de la section de Villejuif, membre du CD

Jocelyne Riou, 93, Conseillère Régionale d’Ile de France de 1976 à 2004, Vice –Présidente en charge de l’aménagement du territoire de 1998 à 2004

Michel Sturaro, 92, Secrétaire de la section Hispano

Laura Verdugo, 94, Secrétaire de la section de Bonneuil-sur-Marne, membre du CD

6 comments on “Contribution collective au débat des communistes sur les régionales 2021 en Ile-de-France

  1. Ne pas oublier que la région IDF est la première en tant que la capacité industrielle avec un niveau de centre de recherche élevé et de siège sociaux. L impact des multinationales est dominant. Il faut maintenir une industrie au service des besoins des citoyens et nationaux aussi.

  2. GALLIER Claude

    Fermons la parenthèse FI. Ni Mélenchon ni Autain. Le renforcement du PCF , de la cohérence globale de ses propositions, de la diffusion de ses idées par et pour les luttes contre tous les logiques du capital et partout , est selon moi le seul travail actuel. Le seul objectif actuel.

  3. Ping : Régionale en Ile-de-France : vers un profond déni de démocratie au PCF – En Avant Le Manifeste

  4. BOURGOIN Christian

    IL ne faut pas oublier que AUTAIN était membre du groupe Front de Gauche au Conseil Régional sortant , qu’elle a démissionnée en 2017; Que fera t’elle demain si elle est élue à la Région?

  5. Voir dans l’introduction tout est dit. Renoncement à une candidature du PCF et aux décisions de notre dernier congrès

  6. Ping : Exigeons une réelle démocratie au sein du PCF en vue des élections régionales 2021 en Ile-de-France : halte à la confiscation du débat par une poignée de dirigeants et d’élus franciliens ! – En Avant Le Manifeste

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