Écho des militant·e·s Contributions

Une contribution d’Alain Boussart – militant de la Fédération du Doubs

L’envie de changement chez le peuple de gauche est si forte que le désir de rassemblement de la gauche apparaît comme la seule issue pour éviter d’avoir à choisir entre Le Pen et Macron

Investi du texte du manifeste adopté au 38e congres, le PCF veux sortir de l’effacement.

C’est particulièrement vrai pour les élections puisque le congres soulignait le nécessité de présenter des candidats.es à toutes les élections stipulant pour l’élection présidentielle que nous devons créer les conditions d’une candidature communiste.

Lors de sa réunion des 12 et 13 décembre le Conseil National du PCF a ouvert un calendrier de discussions, d’appel a candidatures et de dates.

« En avant le manifeste » a publié sur son site nombre de textes en faveur d’une candidature communiste a cette élection. Chacun sais que ces questions font débat chez les militants, les commentaires souvent favorables qui accompagnent ces textes le montrent.

Mais des camarades s’interrogent ou font part d’autre options qu’une candidature issue des ranges du PCF. Nous avons quelques propositions de contributions allant dans ce sens.

Nous continuons à le faire et compte tenu de la situation en mouvement nous publions un texte de Nicolas marchand en éditorial.

Nous publions aussi celle du camarade Alain Boussart de la Fédération du Doubs qui indique avoir voté pour le texte du manifeste lors du dernier congrès et n’a pu se résoudre à voter Mélenchon à la présidentielle dernière : « n’étant pas maso, je ne pouvais pas voter pour quelqu’un qui avait parmi ses objectifs la disparition du Parti Communiste. »

Contribution d’Alain Boussart

La question première, ce n’est pas la candidature, mais quelles propositions pour une politique en rupture avec les politiques libérales qui désespèrent nos concitoyens et les conduisent à se détourner de la politique, dans la mesure où rien ne change quelque soit le président élu.
La question de savoir qui portera le projet doit venir dans un deuxième temps.
Le Parti doit avancer les bases de ce projet, ses idées fortes et les mettre en débat auprès de nos concitoyens et des autres formations politiques. Nous avons commencé avec la campagne « Sécurité Emploi Formation ». Il faut réussir cette campagne, et poursuivre en présentant quelques propositions de gouvernement permettant d’aller vers un changement véritable.
Soyons à l’initiative, n’ayons pas peur de débattre avec les citoyens et avec les autres formations politiques. Mettons les divergences sur la place publique, faisons des citoyens les arbitres. Proposons des initiatives qui permettent ce débat. Ne laissons pas les autres formations de gauche ronronner tranquillement et privilégier le casting.
S’il s’avérerait que les divergences de fond avec le reste de la gauche et les écologistes ne permettaient pas de mettre en œuvre une politique qui soit en rupture avec le Macronisme ou le Hollandisme, alors, nous présenterons un candidat. Cette candidature s’appuiera sur ce débat de fond, qui constituera la meilleure façon de préparer la campagne électorale.
Mais ne commençons pas par affirmer qu’il y aura un candidat communiste, quoiqu’il arrive. L’envie de changement chez le peuple de gauche est si forte que le désir de rassemblement de la gauche apparaît comme la seule issue pour éviter d’avoir à choisir entre Le Pen et Macron.
Si nous sommes perçus comme refusant l’unité, nous serons inaudibles. Et puis poser le problème de cette façon revient à dire que la question du candidat est première.
Ne rejetons pas à priori l’idée d’une candidature commune à toute la gauche, capable de l’emporter à condition qu’elle se construise sur des propositions qui permettent un réel changement de politique. L’unité, oui, mais pour quoi faire ?
Soyons à l’initiative de la construction de ce rassemblement en posant les bases d’une politique en rupture avec le néolibéralisme.
Ne soyons pas défaitistes. Nos idées ont beaucoup progressé ces dernières années.
Avec la crise de la Covid19, la question des services publics est devenue centrale. La question des salaires aussi (il y a quelques années, quand nous parlions d’augmenter les salaires, tout le monde nous objectait que ce n’était pas possible compte tenu de la crise).
La prise de conscience que les moyens financiers existent mais sont accaparés par une infime minorité a beaucoup avancé.
Il en est de même concernant le rôle de la finance, les immenses profits des entreprises du CAC40.
Le réchauffement climatique fait de plus en plus comprendre qu’un changement radical est nécessaire.
Les idées que nous étions seuls à porter sont maintenant dans beaucoup de têtes, même si les gens n’ont pas conscience qu’il s’agit des idées du PCF. Et surtout, il manque la cohérence d’un projet politique.
Notre principale faiblesse, c’est le déficit de crédibilité que nous donne notre score électoral à la présidentielle. On peut avoir les meilleures idées, elles ne sont crédibles que si elles sont perçues comme pouvant être mises en œuvre. Or qui croit que le PCF va tout seul accéder au pouvoir ? Et des scores à répétition de l’ordre de 2% participent à notre effacement.
Efforçons-nous de jouer un rôle central dans la construction d’un rassemblement gagnant et si les autres forces de gauche et écologistes continuent de se positionner en force d’accompagnement du capitalisme, tirons en les conséquences en présentant notre candidat, mais que les gens de gauche comprennent que c’est contraint et forcé et que notre démarche était la bonne. Car les gens de gauche ne veulent pas.

6 comments on “Une contribution d’Alain Boussart – militant de la Fédération du Doubs

  1. Hervé RADUREAU

    Cher Alain, comme toi en 2016 j’ai voté contre le soutien à JLM mais en 2017 j’ai voté et fait voter JLM puisque c’était notre décision majoritaire. De même j’ai voté au second tour pour Macron contre Le Pen.

    Ce qui m’inquiète, c’est que nous recommençons à perdre notre temps et notre énergie pourtant si affaiblie autour d’une élection que nous n’avons jamais soutenue parce que contraire à la démocratie et à la République telle que nous les concevons.

    N’est il pas plus urgent d’expliquer à nos concitoyens que les elections les plus importantes sont celles des assemblées (communales, départementales, régionales, nationale et continentale) auxquelles il faut rendre leur role et leur pouvoir?

    La confusion est immense dans toutes les têtes.

    Convenons avec les autres forces de gauche d’utiliser l’election présidentielle d’un côté pour permettre à chaque parti de présenter son constat, son diagnostic, son programme, ses méthodes et les étapes pour parvenir à un premier but et d’un autre côté pour bâtir ensemble, cad partis et citoyens, un programme de rassemblement pour gagner les elections législatives et disposer d’une majorité nette pour gouverner le pays.

    Un problème est que nous venons d’avoir des rassemblements à géométrie variable pour les municipales et que de nouveaux rassemblements vont certainement avoir lieu à l’occasion des elections territoriales de l’année prochaine.

    A l’évidence, nos concitoyens ne comprendraient pas qu’il n’y en ait pas pour les législatives de 2022.

    Montrons alors que les rassemblements doivent être consolidés, renforcés, éclaircis, … Créons parmi nos concitoyens l’envie de s’investir au plus vite, et à commencer dans toutes les batailles en cours suivant leurs centres d’intérêt.

    Les clarifications passent par des rencontres locales entre les militants et adhérents des différentes forces de la gauche, partis, syndicats et associations : c’est cet exemple qui servira à mobiliser nos concitoyens.

    Pour moi, pas de problème donc à avoir un.e candidat.e présentée par notre parti à la présidentielle si nous nous inscrivons dans la démarche que j’ai essayée d’expliciter ci- dessus. Si l’option d’une candidature commune se dégageait avec certaines forces grâce à ce processus, il faudrait trouver une méthode innovante pour désigner la personne à qui nous confierions ce rôle.

    Mais, dans l’état actuel des choses, je pense que cette éventualité n’est pas probable, même entre une partie des partis de gauche!

  2. Boussard Alain

    Le texte publié sous ma signature n’est pas le bon. Ce qui a été publié n’est que la reprise d’une réponse que j’avais apporté à une contribution en octobre je crois.
    Voici le bon texte que j’ai envoyé il y a plus d’un mois. Depuis, il y a eu la réunion du CN qui modifie la donne. Ma contribution écrite bien avant ne prend évidemment pas en compte les travaux du CN:

    Le débat sur la désignation rapide d’un candidat communiste me semble prématuré. Selon notre calendrier, un candidat communiste ne peut être désigné que l’année prochaine lors du vote des communistes.
    Par contre, il est possible de désigner un porte-parole. Je suis pour qu’on désigne sans attendre celui ou celle qui va être le porte-parole du PCF d’ici le vote des communistes et Fabien me semble être la bonne personne.
    La bonne question est : que va porter ce porte-parole ?

    Majoritairement, nos concitoyens n’en peuvent plus de la politique mise en œuvre successivement par Sarkozy, Hollande et Macron.

    La perspective d’en reprendre pour 6 ans est insupportable.

    Beaucoup sont prêts à se raccrocher à n’importe quoi pour se débarrasser de cette politique. Certains peuvent même être tentés par Le Pen. Désespérés, beaucoup se détournent de la politique et s’abstiennent dans la mesure où ils constatent que rien ne change quel que soit le président. La plupart des gens de Gauche veulent à tout prix éviter d’avoir à choisir entre la Droite (qu’elle soit macroniste ou LR) et Le Pen et les communistes me semblent être les plus impatients.

    Dans ce contexte, le Parti doit être porteur d’espoir, offrir une perspective crédible qui permette de sortir de cette impasse.
    Il n’est pas suffisant d’avoir un bon programme. Pour que des propositions soient crédibles, il faut qu’elles soient portées par une force capable de les mettre en œuvre. Ce n’est malheureusement pas le cas du seul PCF.

    Il nous faut donc agir pour que cette force se constitue. Le porte-parole du Parti doit porter la proposition de rassemblement de toute la gauche et des écologistes sur un projet en rupture avec les politiques néo-libérales en mettant en avant quelques propositions phares comme la sécurité emploi formation, le contrôle de la finance, le développement des services publics, la relance industrielle, la transition écologique, une autre Europe…

    Ne soyons pas défaitistes, nous avons de sérieux atouts.

    D’une part, peu de gens ont envie de rééditer l’expérience Hollande-Valls. L’idée de la nécessité d’une rupture a beaucoup progressé.
    Avec la crise de la Covid19, la question des services publics est devenue centrale. La question des salaires aussi (il y a quelques années, quand nous parlions d’augmenter les salaires, tout le monde nous objectait que ce n’était pas possible compte tenu de la crise).
    La prise de conscience que les moyens financiers existent mais sont accaparés par une infime minorité a beaucoup avancé.
    Il en est de même concernant le rôle de la finance, les immenses profits des entreprises du CAC40, la nécessité d’assurer notre indépendance en relançant notre industrie.
    Le réchauffement climatique fait de plus en plus comprendre qu’un changement radical est nécessaire et que le capitalisme est le principal obstacle.
    Les idées que nous étions seuls à porter sont maintenant dans beaucoup de têtes, même si les gens n’ont pas conscience qu’il s’agit des idées du PCF.
    Mais pour que le parti soit entendu, pour que ses propositions deviennent crédibles, il faut qu’il s’inscrive dans une démarche de rassemblement, qu’il offre une perspective pour que ces propositions deviennent réalité, qu’il soit porteur d’espoir. On peut avoir les meilleures idées, elles ne sont crédibles que si elles sont perçues comme pouvant être mises en œuvre.
    C’est difficile, oui. L’issue est incertaine, oui. Notre principale faiblesse, c’est notre effacement. Et nos faibles scores électoraux à répétition participent à cet effacement.
    Mais les combats qu’on est certain de perdre sont ceux qu’on ne mène pas.

    Si les résistances des autres forces de gauche et écologistes à s’engager dans un projet en rupture avec le libéralisme devaient être les plus fortes, alors notre porte-parole deviendrait notre candidat.
    Mais ce candidat serait porteur d’une démarche unitaire, contrairement à Mélenchon qui dès le départ est porteur de division. Ne l’imitons pas. Créons les conditions pour que les raisons de fond de notre candidature éventuelle soient bien comprises.
    Cette campagne pour le rassemblement autour d’un projet serait la meilleure façon de préparer la campagne de notre candidat.
    Mais si nous étions obligé de présenter un candidat cela signifierait que nous avons échoué à faire prendre en compte des propositions qui permettent à un président de gauche de changer la vie de nos concitoyens. Et je suis malheureusement convaincu par l’expérience du passé qu’un candidat communiste ne réussira pas à éviter un score confidentiel. On l’a encore vu avec Yan aux européennes qui a pourtant mené une excellente campagne. Et c’était une élection à la proportionnelle qui ne mettait pas le vote utile au premier plan.
    Convaincu aussi que la répétition de scores inférieurs à 3 % est une des causes principales de notre effacement.

    Comme le temps a passé, je voudrais ajouter deux points :

    1- Quel que soit l’issue finale, il nous faut rassembler le parti. Je redoute une division de nos forces entre les partisans d’une candidature communiste et les camarades qui veulent une candidature unitaire. Partir divisés est la pire des choses. Mon approche me semble créer les conditions d’un rassemblement du parti (à travailler, bien sûr).
    2- Les camarades qui réclament à cor et à cri l’annonce rapide d’une candidature communiste sont-ils certains du résultat final ? L’envie d’une issue progressiste à la période sombre que nous vivons actuellement est très forte chez les communistes, peut-être plus encore que chez les autres forces de gauche. Si la gauche est complètement éclatée, ça nous ouvre une porte, mais si un rassemblement de la gauche non communiste se concrétisait, et que la perspective d’une présence au second tour, même incertaine, devenait envisageable, alors la pression contre une candidature communiste deviendrait forte.
    Quel sera le vote des adhérents puisque ce sont eux qui trancheront au final et à bulletins secrets ?
    On a vu dans un passé récent que les adhérents ne votent pas toujours comme le veut la direction. Je ne voudrais pas que la direction actuelle que je soutiens sorte fragilisée de cet épisode, voir que le prochain congrès ne soit une revanche du précédent.

  3. Bourdillon jean michel (section Le Cannet 06)

    Bonjour à tous, Je ne vais pas faire un long commentaire, je suis entièrement d’accord avec Alain Boussard et c’est ce que je pense depuis très longtemps ! Merci à toi Alain.

  4. michel salingue

    Cher Alain,
    Oserais-je utiliser un proverbe chinois bien connu qui me semble résumer la situation « Quand le sage désigne la perspective, l’idiot regarde l’élection présidentielle. » La question de la candidature doit se poser non pas en regardant mai 2022 mais dans le cadre d’une avancée idéologique de la perspective communiste.
    Mélenchon, après avoir qualifié les communistes par la formule « la mort et le néant » vient aujourd’hui quémander leur appui. On peut, pour le moins, s’interroger sur sa sincérité. Cette démarche et son auto-désignation démontrent, une fois de plus, la nocivité et la dangerosité du régime présidentiel de la 5ème République.
    Quand le peuple français se lèvera-t-il pour crier haut et fort qu’il ne veut ni César, ni tribun, ni homme providentiel ?
    Ces candidatures personnelles visent à recentrer le débat de la perspective et de la stratégie sur l’élection présidentielle qui serait l’alpha et l’oméga d’avancées sociales déterminantes.
    Illusions ! Une présidentielle gagnée ne suffit pas, et loin s’en faut, à changer les choses fondamentalement et dans le bon sens. L’élection de Mitterrand en 1981 en fut la preuve ; dès 1983 avec la politique de rigueur Mitterrand s’est plié aux volontés du capital et du marché.
    Aucun gouvernement de gauche, AUCUN, dans l’histoire de ces 90 dernières années n’a fait une politique de gauche sans que le mouvement social et l’état de pression de l’unité d’action des luttes ne l’y oblige.
    La condition première et incontournable du changement dans la durée passe par une mobilisation populaire participant à la prise de conscience et se traduisant par les luttes dans une perspective de construction du socialisme avant, pendant et surtout après l’élection.
    Faire des présidentielles la clef de voûte de l’accession aux responsabilités ne suffit pas.
    Seule la convergence des luttes politiques, sociales, syndicales permet de se dégager une marge de manœuvre dans le rapport de force.
    Le point aveugle de notre stratégie politique se situe au niveau du lien politique entre luttes et construction du socialisme ici, dès maintenant et concrètement à partir des luttes menées.
    Il faut renverser dialectiquement la perspective : il ne peut y avoir victoire électorale des forces de changement sans mobilisation des travailleurs au travers des luttes amorçant la construction du socialisme ici et maintenant. En gagnant, par les luttes sociales, des « bouts » de socialisme comme, par exemple, la sécurité emploi-formation, la reprise d’une entreprise en coopérative ou par sa socialisation, la gratuité des transports, la gestion de l’eau… tout ce qui concerne les biens communs. C’est la perspective concrètement vécue du socialisme qui mobilisera l’électorat. C’est en arrachant des morceaux de pouvoirs au forces du capital qu’on avancera.
    Il n’existe pas de raccourci historique. Sans mobilisations, sans luttes aucune victoire, aucune réelle avancée sociale ! Alors que faire ? L’élection présidentielle est un piège, par principe anti-démocratique. La gauche par essence et par construction historique est diverse, seul un scrutin à la proportionnelle peut la représenter. En ce sens l’élection présidentielle, dans sa forme actuelle, est un véritable coup d’état. Soyons réalistes, qui peut croire que la gauche peut aujourd’hui gagner avec un PS à la ramasse, un PC qui commence à peine à relever la tête, des Verts plus que jamais divisés, un Mélenchon qui se prend pour le Sauveur Suprême et, surtout, un mouvement social et syndical dos au mur qui va de recul en recul… Nous avons à reconstruire une perspective sur le long terme avec les travailleurs afin qu’ils se mobilisent vraiment et que tous ceux qui qui par dépit ont abandonné le combat social et politique en se tournant vers l’abstention reprennent espoir. Mais tout cela ne se bâtit pas en 18 mois. La perspective pour être un jour crédible doit clairement s’inscrire dans une remise en cause fondamentale du système économique, social et politique. Alors, oui à un candidat communiste afin de mettre sur la table les vrais termes du débat, faire toucher du doigt les combats à mener et montrer que, aujourd’hui plus que jamais, il n’est d’autre solution face à un creusement inédit des inégalités et un risque d’effondrement climatique qu’un socialisme qui renverse la table… mais l’essentiel, la priorité doit rester aux luttes.

  5. Boussard Alain

    Michel et moi, on se connaît bien pour avoir milité ensemble pour la création du SNUipp-FSU, un syndicat des instits et prof d’école qui a relégué les sociaux-démocrates dans les oubliettes de l’histoire du syndicalisme enseignant. D’où le ton qui marque une certaine complicité entre nous.
    Ceci dit, Michel, Je suis totalement d’accord avec toi concernant la présidentielle. Il n’y a pas plus anti-démocratique ! Sauf que pour remettre en cause ce système, il faut qu’un président nouvellement élu décide une constituante qui propose la fin de cette monarchie parlementaire.
    Cela risque de prendre quelque temps, mais cela doit rester notre objectif.
    Je ne crois pas que cela soit à portée de main pour 2022, encore qu’on ne sait jamais. Si une opportunité se présentait, il ne faudra pas la laisser passer.
    Donc, nous n’avons pas vraiment le choix. Regarder le bout du doigt au lieu de regarder la lune, n’empêche pas la lune d’exister.
    Mon souci, c’est de mettre le parti même affaibli au cœur de la vie politique. Et non pas de se marginaliser style Lutte Ouvrière. Faire qu’il porte l’espoir d’un changement radical d’une politique qui change réellement la vie des citoyens de notre pays (français ou non). Et pour que nos propositions soient crédibles, il ne suffit pas qu’elles soient portées par les communistes, il faut qu’elles soient portés par des forces capables de les mettre en œuvre. Donc, il faut créer un rapport de force pour que nos propositions deviennent majoritaire dans l’opinion publique et s’imposent à nos partenaires . Nous avons des atouts : une majorité de citoyens s’accordent à dire depuis la covid19 que les services publics sont essentiels, que le pouvoir d’achat est prioritaire, que l’argent existe, mais qu’il est détourné. Le rôle négatif de la finance est de plus en plus compris etc…
    Il faut mener ce combat difficile. Le système présidentiel fait que le repli sur nous même, même avec de très bonnes idées, fera que nous serons inaudibles, donc marginalisés. Il faut combattre l’effacement du parti qui doit avoir l’ambition de jouer un rôle central, même si nos forces ne sont plus ce qu’elles étaient.
    Rappelle-toi, Michel ce que nous avons fait avec le SNUIPP. Nous sommes partis de pas grand-chose pour devenir majoritaire en très peu d’années, avec un leitmotiv, l’unité de la profession, le rassemblement. Le syndicalisme obéit à ses propres règles, mais il y a quand même des enseignements à en tirer.

    • michel salingue

      Tu as raison, Alain en rappelant ce que nous avons fait avec le SNUIPP. Le rassemblement le plus large mais sans jamais en rabattre sur nos revendications et en restant proche et au service des collègues. Au PCF notre analyse commune montre la nécessité aujourd’hui incontournable de remettre en cause fondamentalement le capitalisme. Cette nécessité devient d’autant plus urgente que la crise sociale s’approfondit et, surtout, que la crise écologique frappe à la porte. Le rassemblement des forces de gauche ne peut s’opérer sans avancer des solutions pour répondre à cette double crise. Solutions et engagements d’un niveau tel que l’on ne se retrouve pas après quelques mois dans la situation de 1983 avec « le tournant de la rigueur » qui a fait tant de mal et a provoqué tant de déception chez les travailleurs.
      Alors, oui, chercher le rassemblement jusqu’au bout mais sans jamais renoncer aux fondamentaux et, surtout, soutenir les les luttes en proposant, à chaque fois, des solutions qui s’inscrivent dans la construction du socialisme (nationalisation, socialisation, reprise en coopérative des entreprises).

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