Éditos

Présidentielle : la nécessité d’une candidature communiste, renforcée par la nouvelle phase de crise

La nouveauté de la situation avec la nouvelle phase de crise actuelle, la crise économique étant exacerbée et doublée de la crise sanitaire pousse à ce qu'il y ait un candidat communiste à l'élection présidentielle une perspective de transformations radicales.

Notre dernier Congrès a tiré des enseignements critiques de la période d’effacement du parti communiste à l’élection présidentielle.

Cela l’a conduit, dans un document adopté à une écrasante majorité, à affirmer qu’« il est essentiel d’être présents avec nos candidat·e·s à toutes les élections » et à décider de « travailler à créer les conditions d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022 ». À l’appui de cette décision, le Manifeste argumente : « L’élection présidentielle est un moment structurant de la vie politique. Si elle bride les potentialités du mouvement populaire en les conditionnant à une personnalisation du débat politique, surdéterminé l’ensemble des échéances électorales, elle est incontestablement l’occasion pour chaque formation de mettre en débat son projet et ses idées à l’échelle du pays ».

Aujourd’hui, le développement de la crise, posant la question immédiate d’un projet transformateur, renforce cette analyse : il appelle la mise en débat en grand du projet et des idées communistes, et en aucun cas leur effacement.

Cependant, des voix se prononcent en faveur du renouvellement de la stratégie qui a conduit à l’effacement du PCF à deux reprises derrière Jean-Luc Mélenchon.

Les arguments n’ont pas changé. Ils s’appuient sur la perversion antidémocratique du mode d’élection du président de la république, limitant le choix aux 2 candidats arrivés en tête et sur la négation de l’actualité d’un dépassement du capitalisme. Ils s’appuient aussi sur un paysage politique verrouillé depuis 2002 par le haut niveau atteint par l’extrême-droite ; et sur l’affaiblissement du parti. Cela fonde un raisonnement en trois points :

  • il faut tout faire pour que « la gauche » soit présente au 2ᵉ tour
  • pour cela il faut que la gauche s’unisse sur un candidat, dont il faut admettre qu’il ne peut pas être issu du PCF.
  • mais bien sur admet-on, le contenu est décisif ; il faut donc s’unir sur « des contenus », qualifiés, d’une façon qui se veut radicale, mais qui reste toujours vague, « antilibéraux », « en rupture avec les politiques libérales », …

Les arguments ne semblent pas avoir changé. Mais ils se heurtent à l’expérience. À la décision du 38ᵉ Congrès. Et à la nouveauté de la situation, avec la crise.

La plupart des communistes qui ont appuyé les choix en faveur de Jean-Luc Mélenchon l’ont fait avec la conviction que c’était le meilleur choix pour leur parti. En 2012, cela pouvait paraître s’inscrire dans la logique du Front de gauche, même si pour plusieurs au sein de la direction cela s’inscrivait dans une perspective de recomposition, ouverte par Mélenchon lui-même, pour créer une autre formation politique. En 2017, Pierre Laurent et son groupe dirigeant ont choisi de contredire une Conférence Nationale qui avait décidé d’engager un candidat communiste, pour imposer au forceps, et en faisant appel à la peur d’un mauvais résultat, une nouvelle décision de soutien à Mélenchon. Malgré les efforts de nombreux militants, cela a eu de lourdes conséquences.

En 2002 et 2007, les législatives avaient amorti l’effondrement de Robert Hue, puis de Marie-George Buffet à la présidentielle. Après 2012 et 2017, les communistes ont pu mesurer le prix pour leur parti, sa représentation parlementaire et ses idées de l’absence à deux élections présidentielles successives, au bénéfice de l’installation durable dans le paysage politique de Mélenchon et de son parti, avec leurs idées mêlant conceptions social-démocrates et populisme.

Que nous ayons ou pas appuyé pour 2012, puis pour 2017 le choix de soutenir Mélenchon, nous sommes maintenant avertis et nous avons toutes les raisons d’être conscients qu’un nouvel effacement serait fatal au seul parti porteur d’un projet communiste dans ce pays.

Et il y a plus : il y a la nouveauté de la situation avec la nouvelle phase de crise actuelle, la crise économique étant exacerbée et doublée de la crise sanitaire. Fabien Roussel a eu raison de le dire, c’est la situation, la crise qui « pousse à ce qu’il y ait un candidat communiste à l’élection présidentielle … ».

Au Congrès, nous avions anticipé une nouvelle phase de crise, mais ce qui se passe va au delà des prévisions, renforçant l’urgence de réponses radicales et réalistes.

Nous sommes à un moment où la situation, si grave socialement et économiquement, et si dangereuse pour la paix et l’avenir de la planète, exige des réponses inscrites dans une perspective révolutionnaire (révolutionnaire dans le sens de transformation radicale et pacifique) dont, en l’état actuel des choses, seuls les communistes sont en mesure de proposer les bases cohérentes.

Ce défi a une dimension vraiment historique. Cette crise, pour la France, pour l’Europe, comme pour le monde, parce qu’elle est la crise d’un système et d’une civilisation, appelle à sortir du cercle vicieux des réponses libérales comme sociales-démocrates, des promesses jamais tenues parce que devenues impossibles, d’un réformisme d’ajustement du système. La situation exige un renouvellement profond, radical des bases de rassemblement de la gauche. C’est cela l’urgence.

Dans ces conditions, invoquer l’union comme nécessaire en quelque sorte « à tout prix » conduirait à renouveler des moments qui ont contribué à la catastrophe, découragé le « peuple de gauche », les travailleurs, construit l’abstention de masse et la montée de l’extrême-droite.

Il suffit d’examiner les projets et les idées dont sont porteurs les candidats potentiels et leurs formations à gauche. Au mieux on est sur le terrain de réponses sociales-démocrates de gauche. Alors qu’il y a besoin d’un nouveau socle d’idées et de propositions rompant bien sur avec le social-libéralisme, mais aussi dépassant les limites, étatistes notamment, du keynesianisme.

Très significatif est le champ du débat sur l’emploi et le chômage, avec, à l’exception du PCF, l’adhésion à différentes formules d’instauration d’un revenu minimal garanti, salaire à vie, revenu de base ou autre, propositions qui, si elles ont des différences, ont pour point commun d’ignorer la responsabilité fondamentale du capital, des entreprises, dans la pérennité d’un chômage de masse. Est écarté l’objectif du projet communiste de sécurité d’emploi et de formation : une éradication du chômage, cette révolution libératrice pour les travailleurs. Est ignorée la nécessité de disputer le pouvoir au capital, d’une prise de pouvoir démocratique sur l’État, les entreprises et les banques, sans laquelle, quel que soit le pouvoir politique, c’est le capital qui continue de faire prédominer ses exigences de rentabilité.

Il ne suffit pas d’affirmer priorité au social et à la planète et de les déclarer inséparables. Des progrès sociaux et écologiques ambitieux et durables, nécessitent, pour être réalisables, des transformations économiques et politiques : des moyens de financement, échappant aux règles des marchés financiers, donc une prise de pouvoir sur les banques pour un tout autre usage de leur crédit (et pas seulement une action fiscale de l’État laissant intacte le pouvoir du capital) ; et des pouvoirs démocratiques nouveaux sur les entreprises et leur gestion, condition pour donner réalité à des nationalisations d’un nouveau type.

C’est l’originalité du parti communiste de pouvoir porter cette cohérence au niveau national et avec toute la dimension européenne et mondiale : transformer l’Union européenne, le rôle de sa monnaie et de sa banque, la BCE, agir ainsi pour une autre mondialisation. Notre originalité, c’est de pouvoir formuler des propositions immédiates, radicales et réalistes, dans la perspective de la nécessaire transformation profonde de la société, la libérant de la domination du capital, et de toutes les dominations (= rompant avec et dépassant le capitalisme). Dans la perspective d’un communisme de liberté. Il y a besoin d’exprimer cela dans la campagne présidentielle.Il y a donc besoin d’un candidat communiste.

Il y a besoin, en même temps que d’action, d’un large débat dans la société, dans les entreprises, parmi les salariés, avec les intellectuels, avec les organisations du mouvement social et politiques de gauche, dans lequel il serait possible de faire entendre et progresser des idées nouvelles, transformatrices. Si de telles idées font du chemin, elles pourront devenir les éléments du nouveau socle d’idées d’un projet de gauche à la hauteur des transformations nécessaires.

Pour l’instant, ce socle commun n’existe pas. S’engager dans la recherche précipitée d’un compromis, à supposer que cela aboutisse, ne pourrait aller au-delà d’un plus petit dénominateur commun, défini au sommet, et reviendrait à ouvrir un nouveau chemin d’illusion, de nouveaux renoncements et de déceptions.

La candidature communiste à l’élection présidentielle permettra de faire entendre, mettre en débat et progresser les bases d’un nouveau rassemblement populaire et à gauche, transformateur.

La tâche est nécessaire, en toute conscience des difficultés à affronter, sauf à se soumettre à un nouvel effacement, à disparaître encore un peu plus, désarmant le mouvement populaire, alors que, quel que soit le candidat élu en 2022, serait ouverte la voie, avec l’aggravation de la crise, et faute d’alternative, vers un terrible chaos.

10 comments on “Présidentielle : la nécessité d’une candidature communiste, renforcée par la nouvelle phase de crise

  1. Hervé RADUREAU

    Bonsoir

    Merci à Nicolas pour son texte

    Pour moi, il n’y a pas d’hésitation pour la présence d’un candidat communiste du PCF à la prochaine présidentielle

    Chacun devine que Fabien est préparé à cela: cela me convient. Ne tournons donc pas autour du pot trop longtemps!

    Par contre, nous avons plusieurs obligations qui découlent de ce choix qui devrait intervenir en fait le plus vite possible pour être transparents vis à vis de nos concitoyens:

    1) expliquer que nous voulons saisir cette occasion pour mettre en discussion notre programme qui est effectivement original au sein de la gauche, et que mettre sur la table les différences entre composantes de la gauche n’est pas contradictoire avec la recherche du rassemblement puisqu’on va mieux comprendre ce qui nous rapproche et ce qui nous sépare,
    2) marteler que le pouvoir vient du Parlement et qu’il faut donc une majorité de gauche qui se dégage aux élections législatives , qu’une cohabitation est possible
    3) responsabiliser nos concitoyens pour qu’ils ne s’abstiennent pas lors des élections à venir et pour cela ne pas avoir peur de leur dire comme d’ailleurs les appeler à s’impliquer au delà des seules journées d’election,
    4) nommer un nouveau secrétaire national pour éviter le cumul pour Fabien, sachant que le cumul de fonctions passe de plus en plus mal,
    5) structurer des maintenant trois équipes pour chaque scrutin à venir, territorial en 2021, présidentielle et législatives en 2022,, avec un petit groupe de dirigeants chapeautant ces 3 équipes pour assurer cohérence et cohésion

    Comme Nicolas et d’autres ici il faut être sur concret et je pense que vis à vis de nos concitoyens il n’est pas du tout utile de faire de la théorie qui reste indispensable au moins entre nous

  2. Je suis tellement en désaccord…
    Désaccord avec le diagnostic selon lequel l’effacement du Pcf, autant dire son affaiblissement, trouverait principalement sa cause dans la décision de ne pas présenter de candidat lors des élections présidentielles passées. Bien sûr, il n’est pas à exclure que ce choix n’ait pas été le plus pertinent. Mais l’effacement/affaiblissement du Pcf a commencé il y a plus de 40 ans. Le diagnostic posé sur cette évolution a pu conduire à parler de « retard historique » du Pcf pour élucider des faits et défis majeurs autour de la démocratie par exemple, « exigence universelle… », du féminisme et du racisme (l’intersectionnalité comme on dit, je crois, de rapports sociaux de domination formant système, non moins que le capitalisme)… A cette aune, la commodité qui conduit à assimiler effacement du Pcf à non présentation d’un candidat du Pcf aux élections présidentielles me paraît tellement indigente…
    Désaccord avec une approche qui peut à la fois souligner les périls potentiellement définitifs menaçant l’humanité (notamment, environnementaux et démocratiques) et au nom de l’importance de voir les citoyen.ne.s comprendre quelles sont les bonnes réponses à cela (les nôtres naturellement), conclure que le plus important dans cette situation serait de parvenir à ce que nos solutions prospèrent dans les consciences et donc de se servir de l’élection présidentielle comme d’une tribune pour cela. Je ne comprends pas comment il est possible, si l’on croit avec Marx que l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes et si de surcroît on a compris qu’il valait mieux concevoir ainsi les choses plutôt qu’opter pour tout raccourci de sommet, comment on peut ainsi conclure et finalement, affirmer le primat du Parti sur celui du mouvement populaire.

    J’ajoute que tout cela ne débouche pas, pour moi, sur un ralliement à Mélenchon.

  3. Boussard Alain

    L’analyse des causes de l’effondrement du parti reste à faire. Aux législatives de 1978, le parti a encore réalisé un score supérieur à 20%. A la présidentielle de 1981, Georges Marchais a fait 15,4%. En 2007, Marie Georges a recueilli 1,9% des suffrages. Or, de 81 à 2007, la parti a présenté un candidat à toutes les présidentielles,TOUTES. L’effondrement du parti a été rapide: 15,4% en 81 et 6,8% à la présidentielle suivante en 1988 avec André Lajoinie comme candidat.
    Donc ramener l’effacement du parti à l’absence de candidat communiste ne tient pas la route. L’analyse des causes de l’effondrement du parti entre 81 et 2007 n’a jamais fait l’objet d’une réflexion sérieuse. Je me souviens encore de « l’explication » donnée par Georges Marchais au début des années 80: le parti régressait parce que la France virait à droite. Alors qu’elle venait de porter la gauche au pouvoir! Cette pseudo explication permettait d’affirmer que les causes étaient extérieures au parti (il y en avait certainement), ce qui fermait la porte à toute introspection, ce qui a évidemment provoqué des remous à l’interne et de nombreux départs de militants, désespérés de constater que cet effondrement ne provoquait pas de réaction à la hauteur de l’évènement. Le Centenaire pourrait-être l’occasion de revisiter l’histoire, car il faut savoir analyser le passé pour préparer l’avenir. Pour ma part, je pense que les causes de cet effacement viennent de loin, probablement de notre frilosité à tirer les leçons de la période stalinienne.
    Notre absence à certaines présidentielles n’est pas la cause réelle de notre recul. Et notre présence à toutes les élections ne sera pas la solution miraculeuse. Ce qui ne doit pas signifier que nous devons renoncer éternellement à présenter un candidat. Tout dépend du sens que nous donnons à cette candidature. Aujourd’hui,celle-ci ne doit pas être perçue comme signifiant un renoncement à mettre fin au pouvoir de la Droite. Le parti doit-être porteur d’espoir. Les gens de gauche ne sont pas prêts à entendre: ce ne sera pas pour cette fois, le PCF prépare l’avenir pour dans 20 ans. Si c’est cela qui est compris, on ne rencontrera pas l’adhésion et on ne sortira pas de la marginalisation. .

    • BESSE Daniel

      Alors pourquoi les citoyens ne votent plus ? Pourquoi les gilets jaunes ? Excusez moi de prendre le FN en « exemple » , en 1980 il faisait environ 2 pour cent . Il a toujours présenté un candidat . ll est a combien aujourd’hui ? . Ce n’est pas en se fondant avec d’autres partis de « gauche » qu’on y arrivera . Même si le PCF fait un faible score , il faudra continuer a présenter un ou une candidate . Il nous faut gagner la bataille des idées et des luttes immédiates .

      • BESSE Daniel

        Dans l’ HD du 24/12/20 page 33 , Olivier Faure du PS dit : » A la Libération M. Thorez a fait le choix non pas d’affronter de Gaulle mais de construire ensemble .C’est le choix fondamental d’une forme de réformisme  » . Pour moi ce genre de réformisme , ressemble a de l’évolution révolutionnaire ( sécu. système de retraite par répartition ,vote des femmes , EDF-GDF , statut de la fonction publique etc…) on en veut tous les jours . Par contre le réformisme genre , CSG , réforme El Khomri , Maastrisht , loi Notre etc .. Non merci .

  4. michel salingue

    Certains répètent en sautant comme un cabri l’union, l’union, l’union… oui mais l’union pour quoi faire. Si c’est pour semer les mêmes illusions qu’en 1981 où après quelques avancées sociales indéniables il y eut « le tournant de la rigueur » en 1983 installant, pour longtemps, la désespérance. Et comme le dit aujourd’hui Fabien Roussel, la situation de crise politique, sociale et écologique rendent incontournables des solutions qui doivent aller encore bien au-delà de ce qui fut mis en œuvre en 1981. Alors oui brandissons le plus longtemps possible le drapeau de l’union mais en ne cédant rien sur la radicalité des changements indispensables… et préparons-nous à une incontournable candidature communiste.

    • Pour ma part, je réserve union pour l’accoler à populaire, pas aux organisations politiques qui, si elles sont bien de gauche, ont la responsabilité de favoriser cette union là, par les accords entre elles qui peuvent être très ponctuels ou plus durables mais ne scellent pas leur union, seulement leur entente. Voilà qui pourrait limiter quelques illusions. Pour ce qui est de semer des illusions, n’est-il pas évident que 1981 n’est qu’un aboutissement et qu’il fallait qu’elles aient été semées en grande quantité pour qu’il soit impossible d’éviter l’attentisme populaire et la trahison des promesses de changement par le PS ?
      Je ne cesserai de poser la question qui suit : si ce sont bien les « masses populaires » qui font l’histoire et si nous sommes bien d’accord pour considérer qu’il faut tout faire pour être cohérents avec cette conviction, comment peut-on justifier devant les enjeux de la période que nous puissions nous retrouver, au nom de la pertinence de nos analyses et solutions, à brandir celles-ci et leur adoption par les gens, en préalable à la possibilité pour les gens de gauche, dans toute la riche diversité de leurs sensibilités et convictions du moment sur tel ou tel sujet, à la possibilité de se rassembler électoralement et de former le mouvement populaire agissant comme il le peut mais conforté par ce rassemblement, le résultat électoral permis ?
      Cela est en effet à nourrir de la contribution communiste à ce qu’il y a lieu de faire pour libérer l’humanité des rapports sociaux qui hypothèquent désormais à court terme sa survie. Nourrir, en respect pour « la primauté du mouvement populaire », en confiance pour celui-ci, n’est pas imposer, ni gaver ou punir de n’avoir pas compris encore à quel point nous aurions raison.

  5. Boussard Alain

    Si tu as lu les différents textes que j’ai publié sur ce blog, tu verras que je place la bataille sur les contenus et les objectifs au centre. La question est comment faire pour que cette bataille pénètre la société. L’isolement nous rendra inaudible. Contre l’effacement, je propose de remettre le Parti au centre du débat politique. Les gens ne veulent pas en reprendre pour 6 ans. La division, c’est la garantie de la poursuite de la politique de droite. C’est désespérant et les gens de gauche ne voudront pas entendre un discours qui leur dira: patientez, ce sera pour plus tard. Et la gauche française peut disparaître comme elle a pratiquement disparu en Italie. Alors oui, pas l’union pour l’union, mais l’union pour quoi faire!

  6. Bonjour
    Le texte de Nicolas Marchand me semble très décalé par rapport aux préoccupations politiques des français susceptibles de s’investir dans un changement radical de régime.
    Il ne suffit pas de déclarer que le parti communiste est le seul à proposer cette transformation radicale pour mettre la société en mouvement. En effet cela supposerait que les mobilisations émergeant de multiples volontés d’émancipation n’ont qu’à suivre et à soutenir une proposition de candidature communiste que les communistes ont majoritairement décidée il y a des années dans leur dernier congrès.
    D’emblée le débat est ainsi fermé. Dans le parti et vers la société.
    La question du contenu communiste, du caractère révolutionnaire de « nos » propositions passe ainsi manifestement après la préoccupation électorale et la stigmatisation des communistes qui ne partagent pas la thèse de » l’effacement « .

    Le contenu d’une campagne se trouve ensuite atrophié et réduit à la formule  » sécurité emploi formation « , présentée comme le cœur de la doctrine révolutionnaire mais non expliquée.
    Les formules sur la transformation de l’Europe libérale et de sa BCE ne feront pas le rapport de force si elles s’inscrivent dans un mode global défensif de » l’emploi », au lieu de la transformation du travail lui même, condition première pour dépasser, se passer du capilalisme.

    Dans le texte de Nicolas Marchand sont logés à la même enseigne social démocrate ceux qui, ne sont pas dans la ligne « sécurité emploi formation » : Au mépris de la vérité historique, revenu minimal garanti, salaire à vie, revenu de base sont mis à égalité, alors qu’ils relèvent de récits en tous points opposés en ce qui concerne le salaire à vie, lequel inclue les chômeurs, les jeunes de 18 ans, les retraités, un déjà là communiste dans la Fonction Publique. Faire cet amalgame frise l’imposture intellectuelle.

    Non, je ne crois pas que la crise sévère du capitalisme que nous vivons avec la covid et ses conséquences économiques, politiques, sociales, anthropologiques renforce les conclusions du dernier congrès. Je pense même le contraire :La vie d’un parti comme le nôtre a été fortement handicapée par les confinements, l’intérêt pour les situations sociales vécues a pris le pas sur celui que l’on porte à l’élection présidentielle. La candidature communiste à la présidentielle n’est pas la préoccupation des électeurs. C’est de là qu’il faut partir, et c’est sur ces faits que la direction du parti devrait relancer la réflexion des communistes et non sur un comportement électoral, désignant Jean Luc Mélanchon comme LA cause de l’affaiblissement du parti. Jean Luc Mélanchon populiste et social démocrate, admettons… Quid du PS? Quid des autres formations qui se disent de gauche ? Ont elles des pratiques et des contenus politiques sur lesquels nous n’aurions rien à (re)dire ? De quoi cette focalisation sur la France Insoumise est elle le nom ?Pourquoi les autres composantes de la » gauche  » ne sont ni citées, ni analysées dans les textes de la direction du parti ? Seraient elles des alliées plus fiables, moins » social démocrate « ?Allons revenir à une conception du mouvement par étapes, le socialisme, puis un jour viendra le communisme?Alors qu’il s’agit, dans l’action avec tous les mouvements d’émancipation, de démontrer la pertinence du Communisme au présent, maintenant en pleine crise précisément.

    C’est toujours l’heure et le moment de discuter mais pour expliquer pourquoi nous sommes communistes. C’est dans la vie quotidienne marquée par des souffrances et des luttes que nos idées avancent… Bien moins sur les plateaux de télé dans les périodes électorales quand les médias sont sous contrôle, et que même avec un bon candidat qui perce, nos électeurs, trop souvent floués et spectateurs…ne se mobilisent pas assez.

    Ceux qui marchent à nos côtés dans les manifs souhaitent l’union, ils savent qu’elle est dure à construire, c’est peut-être aussi d’eux que viendront les solutions pour sortir de l’éparpillement, et si nous voulons donner une base qui porte des idées communistes à cette union, regagnons d’abord les consciences.
    Dans la période sombre que nous vivons ceux qui veulent un véritable changement sont aguerris à déjouer toutes les fausses promesses et à se méfier des impasses. N’en rajoutons pas en nous comportant comme les autres partis.

    Certes la crise appelle des solutions communistes mais ce dont nous avons le plus besoin pour gagner, c’est d’un vrai débat démocratique, qui aide les gens, les communistes avec eux, à devenir des acteurs du mouvement et à lui donner un sens. Or la démocratie est partout mise à mal, comme chacun sait, et en période électorale itou.J’allais dire surtout À nous de donner l’exemple.

  7. DÉRÉGULATION-DESTRUCTURATION SOCIALE et CANDIDATURE PCF AUX PRÉSIDENTIELLES

    Ce qu’a fait Trump, c’est ce que fait le capital et rien d’autre.
    Il l’a fait sans aucune capacité politique adaptée, sans la dimension d’une culture de pouvoir du type de capitalisme d’aujourd’hui. Sa culture « d’entreprise » et celle du capital mondial sont de deux dimensions comparables idéologiquement mais différentes politiquement. Il a été le « précurseur » d’une accélération de la dé-régulation et de la dé-structuration locales et mondiale propre au CMMnIgF (1), au capitalisme-libéralisme mondialisé, numérisé, financiarisé. L’establishment et son « personnel » est prêt à « rectifier tout ça », mais sa culture dominante, celle d’un système à obsolescence, l’aveugle au point de ne pas mesurer ce dans quoi ils s’avancent et qui les menace eux-mêmes en menaçant la société tout entière.

    Mais dérégulation et destructuration sociale est bien la doctrine du CMMnIgF pour permettre la gouvernance directe du capital mondialisé, son taux de profit en crise, sa domination économique et politique.

    Les commentateurs de ce capitalisme-là vont jusqu’à projeter toutes les catastrophes de cette dérégulation-destructuration et les considèrent comme naturelles, comme s’il allait de soi qu’une telle « évolution », qui est en fait une involution, était inévitable et ses malheurs aussi, alors qu’ils en sont les pilotes et qu’elle correspond à leur choix.

    S’il n’est pas certain que cette involution soit combattue avec succès, car pour un succès il faut une bataille, un plan de bataille et une organisation pour la mener, répondre à la dérégulation-destructuralisation sociale, poursuivre un processus social en santé, en développement de l’être humain, de l’humanisation qui est loin d’avoir atteint un palier suffisant pour perdurer, il n’y a pas d’autre choix que cela ou la faillite sociale et humaine tout court.

    Aussi difficile que semblent à atteindre
    1) un processus de sécurité d’emploi et de formation
    2) une réforme radicale et progressive du crédit, de la production et l’usage monétaire local et mondial, des fonds gérés par les producteurs-citoyens,
    3) des droits nouveaux du travail le permettant, vers une réduction vers l’abolition de la vente de la force de travail et une activité libre en croissance, et une productivité le permettant,
    n’y a pas d’autre choix que cela ou la faillite sociale et humaine tout court.

    La candidature du PCF aux présidentielles, au-delà de tout ce que les évènements peuvent nous réserver d’ordinaire et d’extraordinaire d’ici là, répond à cette bataille et à cette réalité de dérégulation-destructuration vers la catastrophe sociale, que nous devons combattre.
    Il n’y a pas de forces autre que la force communiste qui peut s’incarner dans les communistes de parti ou sans parti ou disséminés dans des organisations qui ne le sont pas, pour entamer cette tâche.
    Je dis entamer parce que si cette tache découle de longues luttes antécédentes, nous entrons dans une phase tout à fait nouvelle de l’usure du système et de sa crise.
    Pierre Assante. 04/01/2021 06:42:50.

    Pierre Assante. 04/01/2021 06:42:50.

    (1) Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé.

    http://pierre-assante.over-blog.com/2021/01/deregularisation-destructuralisation-sociale-et-candidature-pcf-aux-presidentielles.html

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