Le CN s’est réuni le 12 décembre 2020. Le conseil départemental du Var tient à saluer le contenu du rapport introductif aux travaux, présenté par M.J Gobert, qui s’est appuyée sur la consultation de 81 fédérations sur 93.
Pour autant, notre conseil départemental tient à exprimer sa surprise et son mécontentement concernant certains aspects.
Aucune décision n’a été prise concernant la poursuite de la mise en œuvre concrète des campagnes engagées concernant l’emploi après les journées d’action réussies des 9 et 10 octobre, concernant les hôpitaux publics, etc. Certes une nouvelle pétition nationale sur le chômage et la pauvreté a été lancée il y a quelques semaines.
Nous regrettons que notre campagne de sécurisation de l’emploi et de la formation ne soit pas portée à la hauteur des enjeux de transformation de la société par un dépassement effectif du capitalisme.
Nous insistons pour que cette question soit érigée comme point nodal de nos campagnes électorales à venir.
Plus que jamais au moment où des centaines d’entreprise ferment provoquant un tsunami social le rôle du parti est de susciter, d’impulser des luttes.
Une conférence de presse a été donnée dimanche par Fabien Roussel et Pierre Laurent, l’Humanité du 14 décembre y consacre un article.
Fabien ROUSSEL, Secrétaire National, déclare concernant le vote des communistes sur le candidat à la présidentielle que les noms définis après appel à candidature interne seraient probablement : « Jean-Luc Mélenchon ou un candidat communiste ».
Cette option n’a pas du tout été abordée lors du CN du 12 décembre.
Cette position exprimée par notre secrétaire national jette le trouble auprès des adhérents car elle fait suite à des déclarations allant dans le sens d’une candidature de notre parti.
L’ambition des communistes ne saurait être ramenée à un affrontement entre un communiste et JL Mélenchon où chacun se compterait en interne du parti. Cette situation serait à notre avis mortifère et serait aux antipodes de l’unité des communistes nécessaire au déploiement des idées et des initiatives politiques.
Le contexte actuel exige en urgence une transformation radicale de la société sur des fondements d’affrontement de classe posant les questions de l’argent et des pouvoirs comme levier en appui des luttes sociales et politiques.
Personne d’autre que le PCF, ne peut porter avec efficacité, les orientations et propositions révolutionnaires communistes.
Nous avons déjà vécu des expériences passées, notamment en 2017 qui ont été très douloureuses !
Le vote des adhérents majoritairement favorable à la candidature d’André Chassaigne a été remis en cause lors d’une assemblée de délégués de section par l’édition d’un bulletin de vote ne correspondant pas à la volonté de la majorité des communistes présents.
La souveraineté des communistes avait été mise à mal !
Dans le prolongement, l’effacement du parti a eu des conséquences terribles en interne comme pour la société française et a amené à un congrès exceptionnel.
Le même type de processus risque d’être engagé, ce que nous dénonçons auprès des membres du CN.
Le 38ème congrès avait acté « de créer les conditions pour une candidature communiste à l’élection présidentielle ».
Il est anormal que le Conseil National du 12 décembre n’ait pas lancé un appel à candidature, démarche naturelle prévue par les statuts du parti.
En appui de la consultation des fédérations le CN devait aussi lancer officiellement l’entrée en campagne du PCF sur la présidentielle et les législatives.
Pour le CD du Var les adhérents doivent d’abord examiner les conditions d’une candidature communiste en respect des décisions du 38ème congrès, ensuite effectuer un choix par un vote entre les camarades candidats communistes potentiels.
Le conseil départemental relève une grande contradiction : le rapport de MJ Gobert reprenant celui de C. Piquet est remarquable de lucidité sur la gravité extrême de la crise. Et dans le même temps certains hésitent dans le parti à s’engager clairement sur la candidature communiste.
Nous pensons qu’au contraire la profondeur de la crise doit nous pousser encore davantage qu’au 38ème congrès à présenter cette candidature au peuple français.
Au final c’est toute la question des contenus et de la démarche de rassemblement qui est posée et pour l’instant tranchée par le 38ème congrès dont le CN a la responsabilité de sa mise en œuvre.
La souveraineté des communistes doit être respectée, les conditions de leur expression démocratique doivent être assurées par le CN.
Si effectivement le vote des communistes devait se résumer à un choix entre un candidat communiste et Jean Luc Mélenchon, cela me paraîtrait hors sol et surtout à des années lumières des attentes des citoyens de gauche. Ce serait qu’on le veuille ou non personnaliser le débat alors que la vraie question que posent les gens de gauche, c’est comment en finir avec la politique macroniste, sans tomber de mal en pis avec LR ou le RN, comment ne pas rééditer ce que nous avons connu avec Hollande ?
La question de la bataille sur les contenus me semble primordiale : quelles propositions allons-nous porter qui offrent une réelle perspective ? Il y a quelques années, nous avons déjà engagé une campagne avortée sur l’emploi, qui n’allait pas aussi loin que notre actuel projet « Sécurité Emploi Formation ». Il nous faut faire de l’emploi une question centrale.
Il y en a d’autres : les services publics, la santé, le pouvoir d’achat, comment se libérer du carcan de la finance…
Les communistes doivent être identifiés comme porteurs de propositions qui permettent de changer la vie de celles et ceux qui galèrent.
Se pose ensuite la question des moyens qu’on de donne pour que ces propositions soient effectivement mises en œuvre. Comme je l’ai déjà écrit dans ces colonnes dans une contribution parue hier, il ne suffit pas d’avancer de bonnes idées. Ces propositions ne deviendront crédibles que si elles sont portées par des forces capables de les mettre en œuvre.
La première phase de notre campagne devrait consister à se battre pour que les autres forces de gauche reprennent l’essentiel de nos propositions en créant un rapport de force avec les citoyens de gauche. Cette phase de combat unitaire doit permettre de placer le PCF au cœur du combat pour une issue autre que la poursuite de la politique de droite conduite par Macron en évitant que le RN apparaisse comme la seule possibilité de changement possible. Si comme c’est probable (mais pas certain si on mène une bonne campagne autour de nos propositions) que les Verts et le PS s’obstinent à ne pas s’engager sur une politique de rupture, alors notre candidature sera mieux comprise et sera porteur d’une perspective de rassemblement qui seule peut permettre de battre la droite et l’extrême droite.
Les décisions des différentes formations politiques ne se prendront pas avant l’automne.
Je pense que le calendrier fixé par le CN n’est pas très bon. En mai, nous n’aurons pas tous les éléments pour trancher.
Mais réduire le débat à un choix entre Mélenchon et une candidature communiste est à côté de la plaque.
Dans l’ensemble, d’accord avec toi.Toutefois, je ne comprend pas ton avant-dernière phrase: ‘En mai nous n’aurons pas pas tous les éléments pour trancher” Je ne vois pas bien … Nous connaissons les options politiques du PS, de EELV et de FI. Si des modifications devaient apparaitre dans les programmes politiques qu’ils affirmeraient alors différents de ceux défendus aujourd’hui, ce serait surprenant.