Écho des militant·e·s

Une lettre de la section de Pierre-bénite du PCF, aux membres du Conseil National du PCF

En avant le manifeste a reçu cette lettre de cette section et la publie bien volontiers

Le Collectif de direction de la section de Pierre Bénite a pris connaissance des axes de travail pour 2021, fixés au Conseil National avec trois actes politiques qui engagent les communistes : les élections départementales et régionales, la candidature à la présidentielle, la préparation du 39ème congrès et sa tenue. 

Au regard des effets du confinement sur l’organisation de nos débats, du probable report en juin des élections départementales et régionales, l’idée émise serait de repousser notre congrès. Pour notre part, nous pensons que le congrès doit se tenir au plus tard à l’automne 2021, soit en octobre ou début novembre. Il amplifierait notre campagne des présidentielles et des législatives. 

Concernant la présidentielle, le 38ème congrès a adopté le principe d’une candidature communiste, complété de la nécessité d’en créer les conditions. Ce qui relève des responsabilités de la direction nationale, de celles des fédérations et sections. 

Cette candidature est une attente très forte de nos adhérents et au-delà de nos rangs, comme en témoigne l’affirmation appréciée et applaudie de Fabien Roussel à l’université d’été de Mâlo les Bains qui a également conforté notre collectif. 

Depuis juin, la direction nationale s’est engagée avec l’élaboration de notre projet « La France en commun », la campagne pour l’emploi et la bataille pour la Sécurité d’emploi et de Formation, l’initiative réussie des 9 et 10 octobre, les rencontres du Secrétaire national avec les salariés d’une trentaine d’entreprises, les actions pour un plan d’urgence à l’hôpital public et pour des Etats généraux de l’enseignement, le lancement de la campagne pour les élections régionales et départementales. Ce sont des actes mobilisateurs et visibles contribuant à la construction d’un mouvement populaire agissant pour des alternatives radicales, crédibles et cohérentes. Ces luttes politiques contribuent à donner sens et crédibilité à une candidature communiste. 

Annoncer rapidement que le Parti Communiste sera présent dans cette bataille conforterait la dynamique engagée et lancerait notre campagne pour la présidentielle. 

C’est pourquoi, n’est pas pertinente l’idée de subordonner la candidature communiste à une confirmation par le 39ème congrès, ce qui porterait la désignation de notre candidat (e) à l’automne 2021 avec le risque de réduire les débats du congrès à cette seule question alors qu’il est des plus importants que le congrès donne de l’élan à la reconstruction de notre parti en portant pleinement les thèmes de débat décidés au dernier Comité National. 

Aujourd’hui, la présidentielle sensibilise fortement les électeurs. Déjà les médias sont tournés vers cette échéance, les sondages se multiplient en nous mettant hors-jeu. Sans doute payons- nous l’absence de candidat communiste pendant 15 ans. Tout nouveau retard pris renforcera cette tendance. C’est ainsi, que cela nous plaise ou non. A nous de savoir saisir les moments politiques pour nous affirmer dans le débat par notre présence, notre expression et la qualité de nos propositions. C’est aussi cela le combat contre l’effacement de nos idées, de notre parti et de ses candidats. 

C’est pourquoi nous proposons que le comité national de décembre, décide d’une conférence nationale du parti début mars 2021 avec pour ordre du jour : Pourquoi une candidature communiste à la présidentielle ? Quel projet politique porté par notre candidat.e et nos candidats.es aux législatives ? Quelle campagne avec quelle équipe de campagne ? Et la désignation de notre candidat.e. Ces décisions seraient validées par le vote des communistes dans les 10 jours qui suivent. Tous les communistes seraient ainsi en ordre de bataille dès début avril 2021, c’est à dire un an avant l’échéance, ce qui ne sera pas de trop pour mener notre campagne avec la mobilisation incontournable des militants et compte tenu de l’obstacle que constitue le silence des médias. 

Il est important de veiller dès maintenant à ce que les communistes soient partie prenante de la réflexion, des termes du débat et soient, les seuls-es à décider sans pression d’où qu’elle vienne, de nos adversaires, des forces de gauche ou de quelques communistes élus-es qui méprisent notre démocratie interne allant jusqu’à s’asseoir sur nos décisions de congrès. 

Il s’agit aussi, avec une candidature communiste, d’amplifier les orientations du 38ème congrès : d’affirmer les idées communistes et en particulier notre conception du communisme à la lumière de nos propositions, de favoriser le mouvement populaire décisif pour changer radicalement de politique économique et sociale afin qu’elle réponde aux immenses besoins de notre peuple, de la jeunesse et de la France aujourd’hui insatisfaits. 

Il s’agit de promouvoir une politique pour le climat et la planète, d’ouvrir une issue à la crise systémique in fine, une politique d’émancipation humaine partout dans le monde en rupture avec les pouvoirs et moyens du capital, la politique néolibérale à son service, Notre conception de la mondialisation le permet, parce qu’elle réduit les pouvoirs des multinationales au profit des coopérations, du multilatéralisme, de la souveraineté des peuples et des Etats, du désarmement et de la paix. 

Une candidature communiste redonnera confiance et espoir, combattra les peurs, rassemblera dans la clarté les forces de gauche et écologistes aux législatives et fera échec aux manœuvres de division qui ne manqueront pas pour éloigner la perspective d’un changement progressiste urgent et possible. 

Notre projet politique implique le rassemblement dans l’action pour amplifier le mouvement populaire naissant. Cela suppose de faire vivre avec audace nos propositions radicales pour l’emploi avec la Sécurité d’Emploi et de Formation, pour la santé avec notre plan d’urgence pour l’hôpital, pour une école de la République émancipatrice, pour la rénovation et le renforcement de l’ensemble des services publics pour gérer et protéger les biens communs. 

Le triptyque qui donne cohérence est un point de repère solide : satisfaction des besoins, conquête de moyens dès l’entreprise en s’attaquant au coût du capital, promouvant un autre rôle des banques et de la BCE, conquête de pouvoirs et d’institutions nouvelles, pour des salariés et des citoyens acteurs et propriétaires du processus de transformation à tous les niveaux, de l’entreprise, la cité, jusqu’à l’Europe. 

Ce processus nous le concevons comme le dépassement du système capitaliste avec de multiples ruptures, jusqu’à son abolition et ouvrant la voie à une nouvelle civilisation. 

Un tel chemin nécessite de lutter avec ténacité et clairvoyance contre les replis et toutes les divisions provoquées par la gestion néolibérale de la crise, les forces obscurantistes, l’extrême droite. Pour relever ces défis, il nous faut réaffirmer notre objectif d’une nouvelle République sociale et démocratique en faisant vivre concrètement les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité au travers de grands combats : l’égalité homme/femme, la solidarité, l’antiracisme, le vivre ensemble, la laïcité et la démocratie jusqu’à l’autogestion. 

C’est cet ensemble qui fait l’originalité de la candidature communiste à la présidentielle. Si des convergences avec les forces de gauche et écologistes peuvent exister, mesurons les divergences réelles existantes entre elles comme par exemples : l’antagonisme capital/travail, le dépassement du capitalisme, la conception de la démocratie, la politique écologique contraire aux intérêts du capital, les technologies, les institutions ou l’Europe. 

Pour surmonter ces divergences, nous ne devons pas craindre le débat. Nous devons les affronter et les confronter à nos propres propositions pour éclairer les salariés et les citoyens.ennes. Il n’y aurait rien de pire que de vouloir au nom d’une union de façade, rechercher le plus petit dénominateur commun qui cacherait la vérité sur les désaccords conduisant à effacer 

les idées novatrices du PCF et son originalité, et à renouveler les expériences passées qui ont conduit à de terribles déceptions, au rejet de la politique et de la gauche. 

Le débat peut tout faire bouger dans le bon sens. C’est notre ambition. Cela suppose de prioriser en permanence le mouvement populaire et appelle donc une forte présence de notre parti dans la bataille idéologique qui déjà se déchaîne à la fois en interne et en externe. 

La candidature communiste au service du rassemblement permettrait d’ouvrir une perspective. Pour cela nous devons nous montrer et populariser notre projet de société avec ses idées forces : 

Soyons à l’offensive et affirmons-nous dans le paysage politique. Tel est le sens qu’aurait notre candidature qui serait un point d’appui pour les élections régionales et départementales. 

Veuillez recevoir chers-es camarades toutes nos salutations fraternelles. 

Pour le collectif de section

Jean Chambon
Secrétaire de section
Membre du CD de la fédération du Rhône 

5 comments on “Une lettre de la section de Pierre-bénite du PCF, aux membres du Conseil National du PCF

  1. Une Conférence Nationale oui! pour mettre en oeuvre le 38 ième Congrès donc des candidats à chaque élection. Pourquoi refaire voter les communistes? A quoi sert un congrès? On donne dans la caricature en ce qui concerne La Démocratie! Il nous faut des perspectives pour retrouver l’envie d’aller sur le terrain et pas de l’entre soit.

  2. Restons attentifs et offensifs face à l ambiance et l état de l opinion de notre pays.Oui à vos propositions mais avoir raison seuls et être plus incompris…ce n est pas être communiste et révolutionnaire.J ai aussi encore le goût de l échec de la présidentielle avec notre candidate MG Buffet…. qui aujourd’hui fait déjà campagne pour JLM 2020

    • BESSE Daniel

      Excusez moi de prendre le FN comme “exemple” .En 1980 il faisait environ 2 pour cent . Il a toujours présenté un candidat . Il est a combien aujourd’hui ? Il est vrai que les médias lui font beaucoup de pub.

  3. BESSE Daniel

    Autour de moi certains camarades sont nostalgiques de ce qui s’est fait au lendemain de la guerre et sont séduits par les propositions de J. Mélenchon qui tente de rétablir la sociale démocratie ,donc étatique . Mis a part la Sécurité sociale d’essence communiste a sa création ,le reste comme je le comprend était social démocrate et étatique . C’est justement ce qui est arrivé en bout de course vers 1970 . Aujourd’hui il nous faut aller plus loin . Certains parlent d’Etat stratège , mais il ne faut pas le laisser seul . Il nous faut prendre le pouvoir sur l’argent pour l’utiliser autrement , avoir plus de pouvoir dans la cité et dans l’entreprise pour de nouveaux critères de gestions afin de changer les rapports sociaux et de productions .Le paradoxe , vu ce qui s’est fait dans les pays de l’est nous sommes encore percus comme étatistes alors que les propositions de nos économistes nous en sorte . Je pense que certains responsables du parti ont peur du nouveau de l’innovation . Alors ils restent dans ce qu’il connaissent , c’est a dire des accords de sommet . ” La tradition de toutes les générations mortes pèsent dans le cerveau des vivants .Dans les périodes de crises , ils appellent les esprits du passé a la rescousse .” K. Marx . Il faut un candidat communiste a la présidentielle pour faire connaitre nos propositions et que les citoyens s’en emparent dans des luttes immédiates . Sinon on sera encore effacé .

    • BESSE Daniel

      Les acquis du Front Populaire ne sont pas venus d’en haut , mais des grandes grèves de 1936 . Rien ne sera donné , il faut aller les chercher dans les luttes immédiates .

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