La crise de 2008 a révélé celle, plus profonde, du système capitaliste dans sa globalité, fuyant en avant à la recherche de rendement de ses capitaux dans un monde devenu multipolaire jusqu’alors dominé par les puissances occidentales sous la houlette des Etats-Unis.
Cette crise se trouve amplifiée par les ravages sanitaires, sociaux, économiques…dûs au virus meurtrier qui a fait près d’un million et demi de victimes, accentuant partout par ses conséquences et la responsabilité des gouvernants, la pauvreté, les inégalités, la perte du pouvoir d’achat, des emplois, dégradant les conditions de vie de toutes les catégories sociales…sauf celles des gros actionnaires à la tête des multinationales, des banques et institutions financières concourant à préserver les privilèges d’une caste ultra minoritaire très représentée au sommet des Etats.
Pour eux le covid 19 ce serait plutôt une aubaine qui leur permet d’infliger de nouveaux reculs sociaux à leur seul profit. Les dividendes continuent de tomber.
Leur gestion de la pandémie- loin d’être maîtrisée- en dit long sur les orientations de leurs politiques sanitaires en matière de moyens matériels et humains comme des protections sociales qui, comme en France, avaient été conçues avant même la fin de la guerre, à l’initiative des communistes.
On sait ce qu’en ont fait les libéraux et les socio-libéraux ces dernières décennies quand ils ont cru arrivée “la fin de l’histoire” et “la mondialisation heureuse” ! Tout est marché même la santé, l’éducation, les énergies, les transports du quotidien, la culture, le sport… et l’information, propriété des milliardaires et à leur service.
Trente ans plus tard, ils ont mis le monde à feu et à sang. En France la République se délite. La lutte contre le terrorisme -qui n’est pas qu’islamiste- leur sert de prétexte pour la vider de ses principes indissociables de liberté d’égalité et de fraternité. La laïcité pareille, elle se trouve revendiquée par ses ennemis les plus congénitaux!
Les circonstances donnent au président un pouvoir personnel énorme et dangereux alors que le peuple lui fait de moins en moins confiance, l’abstention en témoigne.
Nous sommes effectivement devant un enjeu de civilisation tout à fait inédit. Demain ne pourra pas ressembler à hier. Non pas que la droite perdra automatiquement le pouvoir par le sursaut spontané des peuples mais une autre société devra émerger. Nous sommes à la croisée des chemins.
Le PCF se doit de participer à la clarification de ces enjeux, lors de la présidentielle comme l’avait décidé le 38è congrès. Personne ne le fera à sa place. Il ne peut déléguer le mandat de faire connaître son analyse et sa vision de l’avenir du pays, de l’Europe et du monde.
Son affaiblissement électoral de ces dernières années ne saurait justifier son effacement de la scène politique nationale. Encore moins l’argument de la division à gauche qui aura au moins deux candidats qui viennent de confirmer leur candidature tout en cherchant à rassembler derrière eux, sur leur programme à venir. Qui a divisé la gauche et les Verts lesquels ont, pour partie, suivi Macron ?
On est toujours dans le ralliement à une personne supposée être la mieux placée et pas dans la résistance au libéralisme et dans la construction des réponses politiques de court et de long terme, en rupture avec les logiques libérales, c’est-à-dire favorables à celles et ceux qui subissent l’austérité assumée par des droites stimulées par l’extrême-droite et qui s’en rapprochent. Leurs “oppositions” ne sont que jeu de dupes : elles ne touchent pas au libéralisme.
Comment inverser la tendance sinon par le développement des luttes, du mouvement social et sociétal et par l’engagement des citoyens qui veulent décider de vivre dans une société véritablement sociale, écologique, démocratique, laïque… pour qu’ils en maîtrisent les contenus.
Plutôt que les accords de sommet nous cherchons à créer un mouvement populaire le plus large possible pour résister et réussir l’indispensable transformation sociale et écologique de la société, en phase avec les urgences planétaires et les aspirations des salariés(es) et des gens sur leurs lieux de vie. Prioritairement des plus précaires. En leur soumettant ce que nous mettons dans la visée communiste non pour cultiver le fétichisme du nom mais pour faire œuvre novatrice et revenir à ce qu’a été -et demeure- l’apport de Marx au mouvement ouvrier du monde et à la décolonisation.
Les communistes sont invités à s’engager dans ce débat à un moment-clé de l’histoire qui s’accélère et dont on ne peut prévoir l’aboutissement… En cette année de notre centenaire, soyons à l’offensive en vue du 39è congrès dans le prolongement du 38ème actualisé.
René Fredon, Toulon, Journaliste, Militant communiste
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