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Alstom-General Electric : une histoire qui n’en finit pas!
Elle commence à fin des années 1980 avec la privatisation de la CGE (Compagnie Générale d’Électricité) , maison mère d’Alstom, dans le contexte du mouvement généralisé de financiarisation du capitalisme. L’entreprise entre dans le tourbillon d’un «meccano» effréné de fusions/acquisitions/absorptions: les sites, dont celui de Belfort, sont filialisés, découpés, séparés, cloisonnés pour mieux évaluer leur rentabilité financière spécifique et affaiblis dans leur cohérence industrielle. Le transport est séparé de l’énergie, elle-même découpée en activités turbine à gaz, nucléaire, énergies renouvelables et réseaux. Tout est prêt pour une vente à la découpe, qui va livrer pièce par pièce la branche énergie d’Alstom à General Electric (GE). D’abord la turbine à gaz en 1999, puis la grande braderie de novembre 2014, sous le quinquennat Hollande : tout le reste du secteur énergétique. Une vente rappelons-le, organisée sous le sceau de l’impérialisme américain, dans le cadre du droit d’extraterritorialité qu’il s’est octroyé, pour limiter les amendes et sanctions pénales infligées pour des faits de corruption advenus hors du territoire américain.
La responsabilité directe d’Emmanuel Macron dans ce qui est un scandale d’État est connue, et les effets en chaîne du désastre industriel et humain de cette vente à GE se succèdent depuis à un rythme accéléré. Aucun des engagements de développement d’activité pris par GE n’est respecté, avec la complaisance du gouvernement. Pire, en 2019 c’est un plan de suppression de la moitié des effectifs, plus de 1000 emplois qui s’abat dans le secteur turbine à gaz. En 2020, ce sont les entités d’Hydo et GRID (énergie renouvelable hydraulique et réseaux) qui sont touchées et en risque vital. Les dernières annonces portent sur la vente de la partie française du secteur nucléaire. Le désengagement industriel de GE porte donc sur l’ensemble de ce qui a été acheté il y a cinq ans.
Prendre la mesure du rapport de force à construire
L’adversaire est puissant: on a affaire à une multinationale soutenue totalement par un gouvernement français dans une collusion totale, y compris personnelle, avec la direction de GE-France, dont la proximité avec Emmanuel Macron est connue: quatre plaintes judiciaires enlisées dans les lenteurs de la justice n’ont pas réussi à désolidariser ce bloc compact.
L’unité salariale se cherche, avec difficultés: il y a d’abord l’unité ouvriers/techniciens /ingénieurs à réaliser, que la stratégie prédatrice de GE rapproche objectivement, mais que la culture de lutte, les espérances de reclassement, et la sensibilité aux sirènes de la diversification hydrogène séparent. Les turbulences qui ponctuent fréquemment la vie de l’intersyndicale à Belfort s’expliquent sur le fond par ces différences. L’unité salariale, c’est aussi la convergence des luttes entre les neuf sites français. Difficile en raison du cloisonnement en filiales «étanches», même quand elles sont présentes sur un même lieu géographique comme à Belfort, qui se répercute en syndicats distincts même quand ils appartiennent à la même confédération, CGT. Difficile, parce que les sites, touchés par les destructions d’emplois à des dates différentes ces dernières années, ont donné lieu à des mobilisations échelonnées.
La difficulté, ce sont aussi les faux amis qui n’ont pas manqué.
À Belfort par exemple, lors de la lutte menée depuis deux ans contre le plan de suppression de 1000 emplois qui a touché la «turbine à gaz». L’attaque, qui n’était pas la première loin de là depuis le rachat à Alstom (il y avait eu en particulier le secteur hydraulique à Grenoble), était massive, elle se produisait à Belfort, sur un des deux plus grands centres mondiaux de production des turbines à gaz, dans une ville fièrement attachée à son industrie. Les élus locaux, le maire LR, la présidente de région PS proche de la macronie, n’ont pu faire autrement que de faire chorus avec la protestation: prendre l’initiative d’une grande manifestation de juin 2019, menacer de porter plainte pour non respect par GE de ses engagements lors de l’achat à Alstom. Mais très vite, dans un jeu de dupes qui ne trompe plus personne aujourd’hui, des négociations avec Bruno Le Maire et la direction de GE, ainsi que des syndicats hormis la CGT, avaient lieu pour faciliter l’atterrissage sur un mauvais compromis. Et cela, au moment même où la CGT menait une grève avec occupation d’usine courageuse, soutenue du côté politique par le seul PCF. Un PSE était signé sans la CGT, avec certes une réduction des suppressions d’emplois initialement prévues, mais également une atteinte des conquis sociaux, sur les RTT et les salaires, touchant principalement les ouvriers, où le syndicat majoritaire est … la CGT. Du côté des collectivités territoriales, la ville de Belfort et la région mettaient 2 millions d’euros sur la table, via une société d’économie mixte, pour racheter des locaux à GE. Du cash pour GE, un accompagnement en quelques sorte au désengagement du territoire !
En résumé: la CGT a donc été le seul syndicat à rentrer dans le bras de fer avec la multinationale ; on lui doit les reculs concédés, mais sans la défection au moment crucial des forces syndicales et politiques dont le soutien initial était pourtant bruyant et bien relayé par les médias, il était possible d’obtenir plus. La mémoire de ce qui s’est passé en 2018 ne peut être effacée si l’on veut aujourd’hui dépasser les difficultés qu’a connues la lutte.
A noter toutefois dans les effets positifs de ce moment de lutte intense le resserrement des liens avec le PCF, suivi d’une adhésion au PCF de plusieurs responsables locaux GE de la CGT .
L’urgence d’un rassemblement ambitieux
Il y a urgence: la maison GE brûle et accélère les opérations de démantèlement /délocalisation /cession. La rentabilité escomptée du capital de la multinationale s’est en effet considérablement affaiblie, l’action a chuté en bourse, et les dirigeants pris à la gorge sont à la recherche urgente de cash pour rassurer des actionnaires bien gâtés jusque là, puisqu’ils ont encaissé quelques 117 milliards de dollars de dividendes en 10 ans.
Plusieurs causes expliquent cet effondrement.
Les décisions prises depuis 2015 ont en effet affaibli l’outil industriel vendu par Alstom. Après avoir fait main basse sur les brevets et les avoir transférés dans une filiale suisse pour y aspirer la valeur produite dans les sites de production, la direction de GE a délocalisé l’engineering en Inde, la fabrication en Chine, désorganisé les collectifs de travail, fait fi des savoir-faire et compétences accumulés sur le temps long grâce aux systèmes de formation de haut-niveau et de recherche et détruit les liens avec les grands services publics de l’énergie et des transports. De ces restructurations incessantes sont apparus des temps de production allongés, des surcoûts pour retards ou malfaçons, bref de l‘inefficacité économique.
Il y a par ailleurs l’incertitude sur les évolutions du mix énergétique, et par voie de conséquence sur les taux de rentabilité, ce que déteste au plus haut point le capital en général, et en particulier le fonds d’investissement «activiste»qui dirige la multinationale américaine.
Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la branche énergie de GE qui est en restructuration, réduction de voilure, abandon de compétences et délocalisations, avec des projets de vente par appartements: ainsi, la partie française du secteur nucléaire (Geast), serait à vendre, sans les établissements suisses, polonais, indiens, chinois, où une grande partie de la fabrication des turbines est réalisée. Une telle vente la séparerait à la fois de la fabrication des autres turbines et de l’activité de maintenance nucléaire.
Il est également prévu la fin des activités de production de centrales à charbon, la perte irrémédiables de compétences dans la fabrication des alternateurs équipant les centrales hydrauliques (Hydro Belfort) et dans la fabrication des disjoncteurs haute-tension pour les réseaux de distribution d’électricité (Grid Villeurbanne et Saint-Priest). Des rumeurs évoquent même une possible vente de ces deux dernières entités une fois les restructurations terminées.
Un désastre industriel dans une filière stratégique vendue, de manière irresponsable en 2014 sous le quinquennat Hollande, alors qu’elle était complète et cohérente, et soumise aujourd’hui à une stratégie qui consiste à segmenter, désarticuler et appauvrir pour revendre par petits morceaux afin de satisfaire des actionnaires financiers.
L’enjeu est aujourd’hui de remettre dans un même ensemble ce qui est en train d’être dépecé morceau par morceau, en créant les conditions d’une maîtrise publique de l’ensemble de la filière énergétique, incluant des prises de participation publique immédiates offensives, avec comme perspective la nationalisation complète de la branche énergie de General Electric, afin d’en conserver la cohérence industrielle et l’ensemble des compétences transversales.
Se contenter du rachat public d’un périmètre extrêmement restreint des activités énergétiques de General Electric reviendrait donc à accompagner, une fois de plus, General Electric et ses actionnaires aux abois dans leur stratégie de démantèlement, même si quelques engagements (dont on sait ce qu’ils valent quand il s’agit de GE) dans l’éolien off-shore devaient servir de contrepartie.
L’ambition du rassemblement à construire ne peut se faire à moins que l’exigence d’une maîtrise publique de l’ensemble de la filière énergie de GE.
Le travail patient de terrain
Nous ne partons pas de rien, bien au contraire. A Belfort et ailleurs, les communistes, en lien étroit avec les organisations syndicales et les salariés, travaillent depuis des mois à un rassemblement qui, au delà de la résistance aux destructions et délocalisations, porte un projet novateur de filière, répondant aux besoins de la population et des salariés.
Il y d’abord eu les nombreuses initiatives publiques qui remontent à plusieurs années en arrière : des conférences avec la présence de Frédéric Boccara, les appels de personnalités sur Alstom, puis sur General Electric, diffusés largement, la venue de Fabien Roussel à Belfort en juillet 2019, les nombreux communiqués, la campagne belfortaine des municipales qui a mis au premier plan le développement industriel du territoire,etc…. Aujourd’hui, le parti communiste est tellement identifié à la bataille sur GE qu’il est fréquemment cité par la presse locale, même sans initiative particulière de sa part.
Tout récemment, c’est sous l’impulsion de la fédération du territoire de Belfort qu’ ont été réunies toutes les forces de gauche locales et les organisations syndicales de la CGT des différentes entités GE, auxquelles ont participé d’autres syndicats, pour aboutir à une lettre ouverte aux dirigeants du pays, intitulée «General Electric, ça suffit, pour une stratégie publique de la filière énergétique »,qui, au delà du nécessaire moratoire sur les licenciements, affirme :
«La puissance publique organise la formation, soutient la recherche, stimule l’activité par la commande publique. Elle doit retrouver la maîtrise des outils et savoir-faire industriels, avec les acteurs de la filière énergétique en utilisant les leviers financiers qui sont à sa disposition tels que la BPI et les budgets des collectivités locales. Une nouvelle logique d’investissement doit être mise en œuvre, avec de nouveaux droits de regards des salariés, des élus locaux, des citoyens, sur les choix stratégiques «.
Cette interpellation, après avoir rappelé les leviers judiciaires qui existent du fait du non respect des engagements de création d’emplois pris par GE lors de l’achat de la branche énergie à Alstom en 2015, pose les conditions de l’après GE, après une reprise des activités en France et en Europe, à savoir, préparer «la nécessaire transition énergétique en développant une filière industrielle reposant sur un mix énergétique, avec le soutien de l’État et de l’Europe (plan de relance, fond Maugis, dispositifs Territoire industrie, territoire d’hydrogène, …), et aux côtés des collectivités locales, des laboratoires de recherche.»
A Villeurbanne, et dans le Grand Lyon, des motions ont également largement rassemblé à gauche. Elles pointent les 200 millions d’euros touchés par GE depuis le rachat à Alstom au titre du CIR et du CICE, demandent le remboursement de ces aides en cas d’application du plan, et avancent l’idée d’une « réquisition et/ou rachat par l’État (ou un autre acteur industriel français avec participation de l’État) des activités de Général Electric » . Avec une formulation différente, elles sont un point d’appui, là aussi, pour avancer vers la maîtrise publique.
En parallèle à ces actions locales de terrain, s’est mis en place un réseau national General Electric, en liaison avec la commission entreprise et la commission économique du PCF, coanimé par Frédéric Melier et Muriel Ternant, réunissant les militants politiques et de syndicalistes des différents sites GE de l’énergie. Il s’est donné pour objectif d’élaborer une proposition politique globale pour la filière de production d’électricité et de contribuer à faire grandir l’enjeu national par le bas, grâce à des outils de mobilisation. Le résultat en est un tract et une carte pétition «Pas d’électricité sans industrie, pas de choix citoyen sans maîtrise industrielle» ordonnée autour de trois axes forts:
- Un moratoire sur tous les PSE
- Une maîtrise publique de l’ensemble de la filière, avec une nouvelle logique de financement, reposant notamment sur la mobilisation du crédit bancaire et une nouvelle logique de pouvoirs. À l’opposé d’une étatisation appliquant parfois les mêmes critères que le secteur privé, il s’agit d’instituer un contrôle social des salariés, des élus, et des citoyens.
- Des États Généraux de l’Énergie pour que les choix en matière de mix énergétique appartiennent à tous les citoyens.
Ces outils militants sont destinés à être diffusés à grande échelle et servir de supports à une grande campagne nationale.
Le piège des unités de façade
La gravité et l’urgence de la situation exigent que soient dans le même temps évitées les initiatives qui, parce qu’elles divisent, ou parce qu’elles ne sont pas à hauteur, font obstacle à la construction du rapport de force gagnant.
Il y a eu par exemple la manifestation du 24 octobre dernier à Belfort, la troisième depuis 18 mois, à l’appel du maire LR de Belfort, construite à la va-vite sans la CGT, sans que l’élargissement soit recherché auprès des salariés des autres entités et des autres sites, portant le même mot d’ordre à chaque fois: une dénonciation du gouvernement et de la direction de GE, sans contre-propositions, et la tentative de faire oublier le soutien des collectivités locales au désengagement de GE.
La CGT n’a pas appelé, tout comme la fédération du PCF du territoire de Belfort, considérant qu’il fallait changer de braquet et que l‘heure n’était plus aux lamentations sur la désindustrialisation, mais à la construction d’un rapport de force puissant pour bousculer le gouvernement, le contraindre à sortir de son inaction, et empêcher de toute urgence le démantèlement par l’exigence de maîtrise publique autour d’un projet industriel porteur d’espoir pour toute la filière.
Le succès plus que mitigé de la manifestation ( 1000 personnes contre près de 5000 il y a un an, et 8000 en juin 2019) alors même que la conscience des prédations de GE grandit a confirmé l’analyse. Mais surtout, les élus locaux de droite et la présidente PS de la région viennent de demander dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron que « l’état prenne ses responsabilités…. Il est impératif que la France retrouve, dès à présent, la maîtrise de ses outils et savoir-faire industriels ». Ils proposent un « consortium, autour du groupe EDF, pour racheter les activités énergie de GE stratégique pour notre pays, notamment le nucléaire, l’hydroélectrique voire le gaz », et suggèrent que la menace judiciaire soit actionnée contre GE.
Un changement de discours de ces élus par rapport à l’appel initial à la manifestation, auquel nous pouvons raisonnablement penser que la CGT et le PCF, par leur refus d’appeler à la manifestation, ont pu contribuer. La prise de distance par rapport à une unité factice peut paradoxalement aider à en relever le contenu. Pour autant, la prudence est de mise sur ces propos officiels. Après les expériences vécues, on imagine très bien les mêmes élus applaudir à une remise très partielle du secteur nucléaire dans le giron public, correspondant en fait à la stratégie de démantèlement de GE.
Que dire par ailleurs de cette tribune, autre cadre unitaire surprenant, appelée «l’appel de Belfort», mais faite en dehors du rassemblement qui s’est construit à Belfort ? Inititée par un lanceur d’alerte, et signée par des personnalités de tous horizons politiques, allant de Jean Luc Mélenchon à Damien Meslot, maire LR de Belfort, en passant par des députés communistes, dont le secrétaire national du PCF, elle se donne pour objectif , après le constat de la désindustrialisation du pays, «la création d’un groupe opérationnel, qui travaille de concert avec les intersyndicales et les salariés, pour trouver des solutions afin de préserver les emplois, protéger l’outil industriel et développer l’innovation».
Partant du cas emblématique de General Electric à Belfort, «l’appel de Belfort a pour but d’affirmer la nécessité d’action autour d’un projet de résistance, et de développement d’une industrie innovante consciente et soucieuse de réduire son impact négatif sur la nature et l’humanité. L’appel de Belfort c’est plus de respect pour le travail de nos concitoyens, pour la nature et pour des échanges équilibrés et dignes.»
Deux remarques sur cette tribune: d‘abord l’inanité du but affiché dans un texte qui, certes, dénonce les manœuvres des dirigeants d’Alstom et GE et la complicité du gouvernement, mais ne donne aucune piste ni sur la logique capitaliste mise en œuvre aujourd’hui par la direction de GE, ni sur les leviers à mettre en œuvre pour y échapper. Un texte en décalage par rapport à l’urgence des interventions à mener, en décalage par rapport aux propositions qui structurent aujourd’hui le rassemblement, à savoir la maîtrise publique autour d’un projet de filière, avec des moyens financiers et une gouvernance démocratique.
Ensuite, une remarque sur la méthode: l’auto-création d’un groupe de pilotage censé «trouver des solutions», en surplomb de ce qui se passe dans les entreprises et dans les territoires, et des capacités de réflexion, de proposition et d’action qui s’y déploient. Cette tribune, où est évoquée une «intersyndicale» alors que la CGT n’est pas signataire, qui a été utilisée pour appeler à la manifestation du 24 octobre à laquelle ne participaient ni la CGT ni le PCF, a non seulement été une démarche de sommet, mais un instrument de division du rassemblement et de contournement de ses objectifs de haut niveau.
Elle pose enfin un problème de fonctionnement interne au PCF: alors que la remontée des informations locales n’a jamais fait défaut, «l’appel de Belfort» a été signé par nos parlementaires sans que le contact avec les communistes de Belfort ait été pris, les mettant ainsi en porte à faux sur leur action locale. D’où la réaction suivante de la fédération PCF du territoire de Belfort : «Plutôt que de s’éparpiller dans des textes ne reposant sur aucun travail de terrain, nous invitons les forces de gauche à porter l’appel « General Electric ça suffit ! Pour une stratégie publique de la filière énergétique » dans leurs réseaux militants et d’élus, dans leurs directions, pour lui donner la portée dont nous avons besoin. Il s’agit de faire de l’avenir de la filière énergétique française un sujet politique national majeur.»
Le 28 octobre à Villeurbanne, nouvel élan de la mobilisation ?
Initiée par les communistes, avec la venue de Fabien Roussel sur le site Grid menacé de fermeture, et la rencontre avec des syndicalistes de différents sites de GE, la rencontre de Villeurbanne s’est élargie dans un format qui intègre désormais outre la CGT, la CFDT, la CFE-CGC ainsi que des élus de La France Insoumise et du PS.
Cette journée du 28 octobre ne doit pas être qu’un coup de projecteur vite refermé, mais un élan vers une mobilisation nationale pour un retour vers la maîtrise publique de l’ensemble des établissements détenus par General Electric. La présence de syndicalistes d’autres sites GE sera un point d’appui précieux . Mais surtout, il s’agit pour tous les communistes de ne pas relâcher l’effort patient de terrain pour rassembler les habitants et le salariés autour du bien commun qu’est l’énergie, qu’on ne peut laisser plus longtemps aux mains de prédateurs privés. Il s’agit avec tous les matériels militants dont nous disposons, en particulier la carte pétition, le tract, et la lettre ouverte « General Electric ça suffit… » d‘aller résolument vers l’organisation d’assises de l’énergie, pour construire collectivement le projet d’une industrie au service d’une transition énergétique élaborée démocratiquement, portant au plus haut niveau les emplois, la formation, la recherche, pour répondre au besoin fondamental d’accès à une énergie bon marché et non polluante.
Merci Evelyne pour avoir synthétisé les enjeux autour d’Als”H”om. Ne lâchez pas le terrain, c’est là que s’est toujours construit le rapport de force et la perception des enjeux politiques, le reste n’est que rideau de fumée pour embrouiller les perspectives, les vrais choix à opérer.
Courage à tous.
Joel Niess
“L’appel de Belfort” semble être une initiative pavée de bonnes intentions qui manque , sûrement, de clarté politique.
N’y a-t-il pas en amont des gouvernements, de la cupidité et de l’immoralité des groupes et des “hommes”, un système à changer radicalement !
À défaut de cet objectif politique, les indignations, les protestations et les bonnes intentions resteront vaines, peut être même démobilisatrice.
Allez j’ose : c’est le capitalisme, financier et mondialisé qui doit être “éradiqué” par la lutte des salariés eux même, appuyés par les populations et les élus, autour de projets industriels et de financement libérés de la logique du profit privé.
Il n’y a pas de capitalisme éthique ni écologiste.