Je tiens à remercier le groupe qui a pris en charge la rédaction de notre texte « construisons la France en commun » et Christian Piquet qui en a assuré l’animation, car la méthode retenue qui a été au fond celle d’un texte de congrès avec amendements n’a pas simplifié la tâche, ni allégé le contenu du point de vue quantitatif, mais elle a permis d’aboutir à un texte co-construit qui devrait nous rassembler.
Nous avons un texte de référence sur nos propositions, et le complément indispensable d’un texte court proposé en projet de résolution sur un appel aux mobilisations. Ce texte va aider les communistes à alimenter politiquement les luttes qui sont en train de monter dans le pays et à construire des rassemblements pour les futures campagnes électorales qui ne soient pas la recherche exclusive de partenaires politiques, dont la fiabilité et la crédibilité laissent parfois à désirer.
2 points dans mon intervention :
- comment aider concrètement aux mobilisations ?
- Comment rentrer dans la baille idéologique qui se joue à gauche ?
Sur l’aide concrète aux mobilisations
Il est nécessaire à mon avis d’avoir un suivi des expériences menées sur le terrain, dans les fédérations, de les mutualiser, de les évaluer collectivement. Il me semble qu’un comité de suivi émanant du CN, assumant cette tâche, serait non seulement utile, mais indispensable pour ne pas en rester à un vœu pieu.
Par exemple, l’aide à la constitution de comités de santé publique, associant usagers, soignants, élus, forces politiques, qui se donnent pour objectif d’élaborer démocratiquement à partir des besoins des territoires des projets régionaux de santé, afin de mener une bataille politique, incluant la question des financements, contre les plans de démantèlement des ARS. Sans une structuration du mouvement sur la santé dans la durée autour d’objectifs politiques précis, il est à craindre un essoufflement que nous avons connu dans d’autres luttes, , aussi puissante soit la manifestation du 16 juin.
Sur la bataille idéologique à gauche
Je pense qu’on ne doit pas en rester aux convergences d’intentions, aussi louables soient-elles. Nous devons appréhender les angles du débat, ne pas les escamoter et les mettre entre les mains d’un maximum de citoyen.ne.s. J’en vois deux à traiter prioritairement.
1 – Peut-on aujourd’hui répondre aux défis posés par la crise par la seule redistribution des richesses, par l’impôt même un ISF regonflé ou la question de l’évasion fiscale, aussi scandaleuse soit-elle. Le cœur du changement se situe dans les entreprises, dans la capacité à en réorienter les stratégies, les finalités, l’utilisation de la valeur qui y est produite, ainsi que la question cruciale de la création monétaire: cela renvoie à la conquêtes des pouvoirs décentralisés, sur les entreprises et les territoires. Même Montebourg commence à le dire … , preuve que le débat à gauche progresse sur cette question. Il est en revanche étonnant que le «plan de sortie de crises » avec les 34 propositions émanant des 18 ou ds 20 organisations de «Plus jamais ç » n’en touche pas un mot et développe finalement une vision exclusivement étatiste du changement. Ne craignons pas de dire clairement cela, et avancer ainsi collectivement vers un dépassement de la domination du capital.
2 – En lien avec ce qui précède, la question du Revenu Universel, mis en avant par beaucoup de forces de gauche, qui se résignent au volume d’emploi issu des décisions des directions d’entreprises, et le considèrent comme une donnée intangible, en s’y adaptant avec le filet de sécurité du RU, qui promet en réalité la misère à ceux qui n ‘auront rien d’autre, et porte à terme l’affaiblissement des services publics. Le cœur du débat à gauche, pour les prochaines échéances, jusqu’à la présidentielle, ce sera donc RU ou Services Publics /Sécurité Emploi Formation.
D’où l’importance des initiatives pour des avancées sur cette sécurisation Emploi/Formation dans les batailles concrètes sur l’emploi, et la bonne décision d’un CN sur l’emploi en septembre. Avec deux millions de chômeurs en plus en deux mois, c’est une urgence absolue, qui n’empêche pas bien sûr que nous ayons une réflexion collective et une réunion consacrée à la question du racisme.
Je partage totalement, et particulièrement cette phrase: “Ce texte va aider les communistes à alimenter politiquement les luttes qui sont en train de monter dans le pays et à construire des rassemblements pour les futures campagnes électorales qui ne soient pas la recherche exclusive de partenaires politiques, dont la fiabilité et la crédibilité laissent parfois à désirer.”