La construction d’un grand mouvement populaire contre la domination du capital suppose de rassembler l’essentiel du salariat sur cet objectif. Pour le coup, il s’agit de parler clairement à tous, à partir des préoccupations des uns et des autres, mais pour les faire converger, sur les contenus et dans l’action.
Depuis de très nombreuses années on voit monter le malaise des cadres, des ingénieurs et des techniciens. La dégradation de leurs conditions de travail et de vie est de plus en plus perceptible.
Dans les luttes concernant les retraites, on a vu s’y engager des professions libérales, de très nombreuses catégories très qualifiées ( techniciens et ingénieurs ) ; de même des cadres hospitaliers avec les médecins et les infirmier·e·s s’engager dans la contestation de la casse de l’hôpital public…
Avec le Covid19, on a vu aussi se ressouder les équipes de travail, des médecins aux agents du nettoiement, autour de l’objectif professionnel de l’hôpital : la santé des patients. Ce qui montre au combien l’objectif de faire du bon travail est partagé parmi les salariés. Et faire du bon travail est le plus souvent antinomique avec les choix de la rentabilité financière.
Toute la population — quelque soit la catégorie — plébiscite l’hôpital public. C’est d’ailleurs aux hôpitaux et aux PME comme acteurs social ou économique ( selon CEVIPOF) que fait confiance La majorité de la population. C’était vrai avant la crise du covid19 ; et celle-ci a renforcé cette confiance.
La crise sanitaire a aiguisé des exigences fortes comme le financement des choses utiles aux êtres humains, en premier lieu l’exigence que les fonds publics soient consacrés aux besoins sociaux ( sans compter-cevipof —). En filigrane se dessine la volonté que le pays sort des critères d’austérité et du dogme de la dette. Les critères du capital sont contestés.
Avec l’avalanche des plans de licenciements, fermetures d’entreprises, de sites, et délocalisations, l’ensemble du salariat est menacé, concerné. Le besoin de rassemblements dans les luttes réunissant toutes les catégories de salariés, pour refuser et imposer d’autres choix explose.
Dans toutes les catégories sociales, l’exigence de démocratie est puissante, tout comme le souhait d’une société qui ouvre des perspectives aux jeunes générations.
Parmi le salariat qualifié a reculé largement l’idée qu’on peut s’en sortir seul, voire contre les autres… Les services publics sont perçus alors comme des leviers pour une réponse aux besoins sociaux. Leur développement concerne tout le monde.
Un vaste champ de travail politique s’ouvre alors à notre parti, puisque nous avons fait avec notre texte de congrès le choix de construire un rassemblement populaire agissant sur des axes de transformation de la société, contre la domination du capital, vers une nouvelle civilisation.
Au moment où se développe la crise économique du système capitaliste, d’une violence inouïe, il est opportun de décrypter cette crise, de proposer des axes de luttes efficaces pour s’attaquer à la racine de la crise, et rassembler largement sur des objectifs de conquêtes de nature à transformer la situation.
Renault ferme, licencie, délocalise. L’usine de Flins (Yvelines) est concernée, qui ne produit rien de moins que la Renault Zoé, le modèle électrique phare du constructeur… Les syndicats de grands groupes demandent que les pouvoirs publics interviennent pour stopper les plans de restructurations ( même « L’usine nouvelle » en parle ).
N’est ce pas opportun que le PCF engage une grande bataille pour imposer des moratoires, l’obligation de discuter de propositions alternatives élaborées par les salariés avec leurs organisations et leurs représentants, d’exiger le contrôle des fonds publics et l’utilisation de l’ensemble des fonds comme le crédit bancaire, pour les réorienter vers une production utile, un développement de l’emploi et de la formation, un développement des capacités humaines, et non l’exigence de rentabilité financière…
D’exiger la mise en place de conférences départementales et régionales pour l’emploi en commençant celles-ci par des collectifs de lutte, comme pour la santé…
À bien y regarder, il s’agit des éléments de la SEF (Sécurité d’emploi et de Formation ) qui partout entrent en écho avec les exigences populaires.
L’essentiel des catégories de salariés, la majeure partie des populations sont concernés, intéressés par ces objectifs.
Leur rassemblement dans les luttes sur des objectifs précis transformateurs devrait alors être le cœur de notre action, et nos propositions sont autant de leviers pour celui-ci.
Plutôt que de donner l’impression qu’on se réfugie dans des rassemblements vagues d’appareils politiques ou d’hommes et femmes politiques, auxquels on ne comprend pas grand-chose sauf à se sentir déposséder des choix, objectifs…
Cette question n’est pas que le respect du choix de congrès des communistes, bien que cela soit évidemment très important pour la vie même de notre parti.
Cette question est posée aussi par la population qui dans sa grande majorité dit ne plus avoir confiance dans les partis politiques. Et cette défiance s’adresse au PCF aussi…
Cette défiance est arrivée à un niveau ultra important, puisque des institutions et acteurs sociaux et économiques, les partis politiques sont ceux qui obtiennent le plus faible taux de confiance…
Pour le PCF, la question n’est pas en soi. Il s’agit d’être utile à la construction d’un mouvement social et politique qui gagne sur des objectifs immédiats et à plus long terme qui répondent aux grandes exigences sociales et de civilisation qui montent.
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